LA VRAIE
ET SOLIDE PIÉTÉ
EXPLIQUÉE
PAR S. FRANÇOIS
DE SALES.
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
De la Dévotion
VOUS me demandez le moyen, que vous devez tenir pour acquérir
la dévotion.
Vous ne me demandez
pas peu, mais remarquez bien ce que vous en dirai.
La vertu de
dévotion n’est autre chose qu’une générale inclination et promptitude de l’esprit,
à faire ce qu’il connaît être agréable à DIEU ; c’est cette dilatation du cœur,
de laquelle David disait :
J’ai couru en la voye de vos Commandements, quand vous
avez élargi mon cœur, Psalm.
118.
Ceux qui sont
simplement gens de bien, cheminent en la voye de DIEU, mais les dévots y
courent ; et quand ils sont bien dévots, ils y volent.
Maintenant je vous
dirai quelques règles qu’il faut observer pour être vraiment dévot ;
il faut avant toute
chose, observer les Commandements de DIEU et de l’Église, qui sont établis pour
tout fidèle Chrétien et sans cela il ne peut y avoir aucune dévotion.
Cela, chacun le
sait.
Outre les
Commandements généraux,
il faut
soigneusement observer les Commandements particuliers,
qui regardent la
vocation de chacun,
et quiconque ne le
fait pas,
quand il
ressusciterait les morts,
il ne laisserait
pas d’être coupable de péché ;
et damné, s’il y
mourait.
Par Exemple, il est
commandé aux Évêques de visiter leurs Diocèses, d’enseigner leurs oüailles, de
les redresser, de les consoler.
Qu’un Évêque
demeure toute la semaine en Oraison, qu’il jeûne toute sa vie, s’il ne fait
cela, il se perd.
Qu’une personne
fasse des miracles, étant dans l’état du Mariage, et qu’elle n’obéisse pas à son
mari dans ce qui regarde les devoirs de cet état, ou qu’elle ne se mette point
en peine de bien élever ses enfants, elle
est pire qu’une infidèle, dit S. Paul, et ainsi des autres. I Tim. 5. 8
[ I Tim. V, 8 : Quelqu’un qui ne prend pas soin des siens, surtout de
ceux de sa propre famille, est un renégat, pire qu’un infidèle. M.54. ]
Voilà donc deux
sortes de Commandements qu’il faut observer soigneusement pour fondement de
toute dévotion, et néanmoins la vertu de dévotion ne consiste pas à les
observer, mais à les observer avec promptitude et volontiers.
FIN DU CHAPITRE I
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