23 février –
SAINT PIERRE DAMIEN, ÉVÊQUE ET DOCTEUR DE L’ÉGLISE ( Xe ET XIe SIÈCLES ).
Pierre naquit à
Ravenne en 988, de parents très-recommandables. Il était encore à la mamelle
lorsque sa mère, dans un moment d’ennui causé par sa trop nombreuse famille,
conçut la malheureuse pensée de l’abandonner. Il serait mort, si une femme au
service de la maison, touchée de compassion, ne l’eût rappelé à la vie, et n’eût
ramené sa mère à des sentiments plus humains. Celle-ci le reprit et l’éleva
avec soin. Peu de temps après, elle mourut, et son mari la suivit de près dans
la tombe. Pierre alors fut confié à l’un
de ses frères aînés, qui le traita en vil esclave.
DIEU lui fit
cependant trouver un autre de ses frères bien disposé pour lui.
Il se nommait
Damien, et ce fut en reconnaissance de sa bonté que notre saint prit dans la
suite le surnom de Damien. Ce frère l’instruisit dans les lettres et dans
les sciences humaines, et lui fit faire des progrès très-rapides.
C’est au point que
Pierre fut bientôt jugé capable d’enseigner les autres. Il ne fit pas de moins
rapides progrès dans la science des saints.
Afin de soumettre
ses sens à la raison, il portait un cilice sous ses vêtements ; il jeûnait
et priait.
Si les passions du
jeune âge se réveillaient parfois chez
lui, il en éteignait l’ardeur en se jetant dans un bain d’eau froide, même au
milieu de la nuit et au cœur de l’hiver.
Il visitait les
sanctuaires les plus vénérés, donnait aux pauvres tout ce qu’il pouvait, les
admettait à sa table et les servait de ses propres mains.
Cependant, désireux
de faire de plus grands progrès dans la perfection, il alla au loin, dans l’Ombrie,
chercher un monastère pour s’y consacrer tout entier à DIEU.
Ce monastère était
celui de Font-Avellane, au diocèse d’Eugubio, fondé par le bienheureux
Ludolphe, disciple de saint Romuald ; les ermites y vivaient d’une manière
très-austère ; Pierre les surpassa tous en pénitences et en privations de
tout genre. Aussi finit-il par tomber malade ; une insomnie, dont il
guérit avec beaucoup de peine, lui apprit que la discrétion était nécessaire
dans les exercices de la pénitence.
Cette maladie
passée, il fut envoyé par son abbé au monastère de Pomposie, afin d’instruire
les moines et de les affermir dans l’esprit de leur vocation.
De retour à
Font-Avellane, il continua d’édifier ses frères jusqu’à la mort de l’abbé, qu’il
remplaça.
Il établit de
nombreux ermitages, auxquels il donna de très-sages institutions. Il rendit
aussi d’éminents services à plusieurs évêques dans des circonstances
très-critiques.
Le pape Étienne IX le fit, malgré ses résistances, cardinal de
la sainte Église et évêque d’Ostie.
Il remplit
plusieurs missions difficiles, ne cessa toute sa vie de faire la guerre à la
simonie, et eut le bonheur de ramener l’Église de Milan dans le giron de l’Église
romaine, à la grande satisfaction de Nicolas II.
Deux antipapes avaient alors surgi :
Jean, évêque de
Velletri, qui prit le nom de Benoît,
et Cadalous, évêque
de Parme.
Pierre se déclara ouvertement contre l’un et l’autre,
malgré l’appui que l’empereur prêtait au dernier.
Cependant notre
saint exécuta le dessein qu’il méditait depuis longtemps d’abdiquer à la fois la
double dignité dont il était revêtu, et de revenir à son premier genre de vie.
Il ne voulut pas
même reprendre la qualité de supérieur général des monastères qu’il avait
fondés.
C’est alors qu’il
prit la plume pour combattre les abus qui s’étaient introduits dans la
discipline, soit ecclésiastique, soit monastique.
Ses écrits nous le
font connaître comme un homme qui tient pour l’austère observance des règles.
Sa vie privée à
Font-Avellane, où il venait de rentrer, fut elle-même très austère.
Il portait des
chaînes de fer, jeûnait avec une sévérité extraordinaire, surtout le vendredi,
en l’honneur de la sainte Croix du Sauveur. Il se macérait la chair en
expiation des crimes qui se commettaient.
Le samedi, il
ajoutait à ses prières ordinaires l’office de la sainte Vierge, et s’efforçait
de propager son culte.
Il se livrait à ces
pieux exercices, lorsque le pape Alexandre II l’envoya à Ravenne avec le titre
de légat, afin d’y corriger les abus
introduits à la faveur de l’inconduite
de l’archevêque de cette ville.
Il avait rempli sa
mission au gré du Souverain-Pontife, et
il retournait à Rome ; mais il tomba malade et mourut à Faënza, le 22
février 1072, à l’âge de quatre-vingt-trois ans.
Les habitants de
cette ville l’honorent depuis comme leur patron, et obtiennent de nombreuses
faveurs par son intercession.
PRATIQUES. — La vie cachée en DIEU, la fuite et le mépris
des honneurs, la mortification, le respect et la pratique des règlements tracés
par l’Église, le dévouement à Notre-Seigneur Jésus-Christ, à son Église, au
Souverain-Pontife ( Paul VI toujours vivant ), aux Évêques ( Traditionalistes Survivantistes
), et le zèle pour le salut des âmes ; voilà les vertus que nous
recommande l’admirable vie de saint Pierre Damien. Imitons de si beaux
exemples, si nous désirons participer un jour à sa gloire dans le ciel.
PRIÈRE. — Seigneur, ma faiblesse et ma lâcheté m’effraient
lorsque je médite la générosité et le courage de vos saints.
Faites descendre sur mon
âme, je vous en conjure, par votre infinie miséricorde, l’abondance de vos
grâces et de vos bénédictions, afin qu’elle embrasse désormais les saints
exercices de la prière et de la pénitence.
A.I.
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