10
février,
SAINTE
SCOLASTIQUE, VIERGE ( VIe SIÈCLE ).
Sainte
Scolastique, sœur de saint Benoît, se consacra à DIEU dès sa plus tendre
jeunesse. S’étant retirée dans un monastère près du mont Cassin, où son frère
était fixé, elle visitait une fois par an ce dernier, qui ne souffrait pas qu’elle
vint jusqu’à son monastère, et allait, avec quelques uns de ses religieux, la
recevoir dans une maison peu distante.
Leur
conversation avait pour objet les louanges de DIEU et les choses spirituelles.
Dans la dernière de ces visites, voici ce qui arriva, d’après saint Grégoire (
I ) :
( I ) [ Voir saint Grégoire le Grand, Dialog., liv. 1, ch. 33 et 34. ]
Scolastique,
prévoyant qu’elle ne reverrait plus son frère, le pria de ne pas la quitter
jusqu’au lendemain matin et de lui accorder le temps de la nuit afin de s’entretenir
ensemble du bonheur du ciel.
Saint
Benoît, tout étonné d’une pareille proposition, déclara que c’était contraire à
la règle.
Le
ciel était pur et sans nuages, mais la sainte, joignant les mains et fondant en
larmes, pria DIEU de lui venir en aide.
Aussitôt
survint une pluie d’orage accompagnée d’éclairs et de coups de tonnerre, si
violents que ni saint Benoît ni ses religieux ne purent sortir de la maison.
L’homme
de DIEU s’en plaignit à sa sœur :
«
Que DIEU vous le pardonne, lui dit-il ; qu’avez-vous donc fait ? »
«
Je vous ai demandé une grâce, répondit Scolastique, et vous me l’avez refusée ;
je me suis adressée au Seigneur, et il m’a exaucé. »
Saint
Benoît fut donc obligé de rester avec sa sœur, et ils s’entretinrent toute la
nuit de la félicité des saints.
Ils
se séparèrent le lendemain et se retirèrent dans leur monastère respectif.
Trois
jours s’étaient à peine écoulés, que saint Benoît, levant les yeux, vit l’âme de
sa sœur montant au ciel sous la forme d’une colombe.
Il
rendit grâces à DIEU et annonça cette nouvelle à ses
disciples.
Il
envoya quelques-uns d’entre eux au monastère de sa sœur, afin qu’ils lui
apportassent son corps, et quand il fut arrivé, il le fit placer dans le
tombeau qu’il avait préparé pour lui-même.
Ainsi
furent réunies après la mort les enveloppes terrestres de ces deux âmes que la
nature et la similitude d’attraits avaient unies.
Sainte
Scolastique mourut vers l’an 543.
D’après
les traditions de l’église du Mans, appuyées sur des autorités respectables,
les reliques de cette sainte auraient été apportées en France avec celles de
saint Benoît, après que le monastère du mont Cassin eût été ravagé par les
Lombards, au VIIe siècle ; et on ajoute qu’elles auraient été déposées
dans la collégiale de Saint-Pierre de cette ville.
Mais
d’autres autorités, suivies par Benoît XIV, affirment que les reliques de ces
deux saints sont restées au Mont-Cassin.
Il
est probable, toutefois que quelques parcelles ont été apportées en France.
PRATIQUES. — Notre Seigneur a dit : « Demandez et
vous recevrez. » Si nous avons la foi, recourons, avant tout, à la prière ;
Ayons soin de la faire avec un cœur pur ou pénitent, et DIEU viendra à notre secours.
PRIÈRE. — Seigneur, qui nous avez appris à prier, exaucez
nos vœux et nos supplications. Nous vous faisons hommage de tout notre être ;
daignez l’agréer et nous aider à traverser la vie sans vous offenser, et à
mourir, comme sainte Scolastique, en nous entretenant de vos bienfaits et du bonheur
que vous réservez à vos Saints.
A.I.
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