jeudi 2 mai 2013
SAINT ATHANASE, PATRIARCHE D’ALEXANDRIE ( IIIe SIÈCLE ).
Athanase naquit à
Alexandrie en Égypte, sur la fin du IIIe Siècle.
Saint Alexandre
prit un soin particulier de le faire élever chrétiennement ; et après ses
premières études, il le retira dans sa maison.
Athanase, dès son
enfance, s’appliqua d’une manière particulière à la méditation de l’Ancien et
du Nouveau Testament : il n’étudiait que pour mieux connaître et pratiquer
ses devoirs. Il n’était encore que diacre quand il se trouva, l’an 325, au
grand Concile de Nicée, assemblé contre Arius, qui niait la divinité de Jésus-Christ.
Ce fut là qu’après avoir dénoncé les artifices des hérétiques et découvert
leurs fourberies, il les confondit entièrement.
Saint Alexandre,
étant tombé malade cinq mois environ après le Concile, ordonna en mourant qu’on
força Athanase de prendre sa place. Les prélats s’étant assemblés pour l’élection,
les fidèles les conjurèrent de ne leur point donner pour évêque une autre
personne qu’Athanase : les prélats y consentirent.
Dès qu’Athanase en
fut instruit, il se cacha pour éviter une dignité dont il était d’autant plus
digne qu’il croyait moins la mériter.
On le fit chercher
avec soin, et il fut sacré évêque d’Alexandrie, aux acclamations de tout le
peuple.
Quoiqu’il fût le
premier objet de la haine des ariens, il passa néanmoins cinq ou six ans dans
une assez grande tranquillité ; mais depuis lors il fut toujours en butte
à leurs persécutions.
Arius avait été
rappelé d’exil par Constantin, sur une rétractation artificieuse.
Fier de ce rappel,
il demanda à être reçu de nouveau dans l’Église d’Alexandrie ; et sur le
refus qu’en fit le prince, il le fit solliciter par Eusèbe, évêque de
Nicomédie, un des principaux chefs de sa secte.
Constantin, cédant
à ses importunités, écrivit à saint Athanase qu’il eût à recevoir Arius dans
son Église s’il ne voulait se voir lui-même déposé et chassé d’Alexandrie.
Athanase, qui
savait qu’il vaut mieux obéir à DIEU qu’aux hommes, répondit à l’empereur, et
lui fit entendre qu’un hérétique qui attaquait Jésus-Christ ne pouvait avoir de
communion avec l’Église catholique.
Constantin reçut
bien la réponse du saint et y eut égard.
Les ariens, irrités
de n’avoir pas réussi, tâchèrent de perdre le saint évêque par des accusations
calomnieuses.
Ils le chargèrent
de plusieurs crimes, l’accusèrent même d’avoir entrepris sur les droits de l’empereur,
et d’avoir voulu établir des impôts à son profit ; mais la calomnie ayant
été reconnue, leurs auteurs furent envoyés en exil.
Leur punition n’arrêta
point tous les ennemis de notre saint.
Il s’en trouva d’autres
qui l’accusèrent d’avoir tué un évêque nommé Arsène, et coupé la main de ce
prélat pour la faire servir à des sortilèges ; accusation ridicule qu’ils
publiaient cependant bien haut.
Pour preuve de ce
prétendu meurtre, ils portaient dans une boîte une main d’homme desséchée,
disant que c’était celle d’Arsène, et afin de mieux appuyer leurs calomnies,
ils firent cacher cet évêque.
Constantin donna
ordre qu’on examinât cette affaire.
Athanase, qui avait
d’abord méprisé cette accusation, parce qu’il en savait la fausseté, voyant qu’elle
avait fait impression sur l’esprit de l’empereur, écrivit aux évêques d’Égypte
pour les prier de faire chercher Arsène.
Appelé devant Paul,
évêque de Tyr, qui le connaissait depuis longtemps, Arsène rougit en sa
présence, découvrit toute la fourberie des ariens, et montra ses deux mains, en
sorte que toute la honte de cette affaire tomba sur ses auteurs.
Il semble qu’après
tant de preuves de la piété et de la vertu du saint, Constantin n’eût pas dû
écouter davantage ses ennemis.
Cependant ce
prince, quoique avec de bonnes intentions, devint son persécuteur.
Sur les pressantes
sollicitations des évêques ariens, il fit assembler un concile à Tyr au
commencement de 335.
Athanase y fut cité ;
il y vint, et voyant de quels évêques ce concile était composé, il les récusa
pour juges.
Ceux-ci osèrent
néanmoins renouveler toutes leurs calomnies contre le saint évêque, celle même
du meurtre d’Arsène, qui n’était pas dans l’assemblée ; mais Arsène ayant
su ce qui se passait, s’échappa du lieu où les ariens l’avaient enfermé, vint à
Tyr, entra dans l’assemblée, les mains cachées sous son manteau, et surprit
beaucoup par sa présence les amis d’Athanase, qui ne l’attendaient pas.
Le saint évêque d’Alexandrie
demanda si c’était là Arsène. On ne put le nier. Et lui faisant ensuite montrer
ses deux mains l’une après l’autre : « Voilà, dit-il, Arsène avec ses deux
mains : la nature ne nous en a pas donné davantage. »
Malgré cette preuve
si convaincante, les évêques ariens déposèrent Athanase et rétablirent Arius
dans la communion de l’Église.
Athanase s’en
plaignit à l’empereur, qui, écoutant plus ses préventions que la justice, le
relégua à Trèves.
Le saint partit
sans s’émouvoir, se trouvant heureux de souffrir pour le nom de Jésus, et
regardant les souffrances comme un avantage réel.
L’Église d’Alexandrie
redemanda son pasteur.
Saint Antoine et
ses solitaires joignirent leurs instances à celles des fidèles ; mais
leurs vœux ne furent point écoutés.
Constantin n’ordonna
le retour d’Athanase que l’année suivante.
Ce prince se voyant
près de mourir, et craignant avec raison que DIEU ne lui reprochât l’exil du saint, le rappela ;
mais le prélat ne put revenir que vers le milieu de 338, plus d’un an après la
mort de Constantin.
Son retour ne fit
qu’irriter ses ennemis ; et DIEU, qui l’avait trouvé fidèle dans la
tentation, parce qu’il avait été fidèle à la grâce, lui réservait de nouvelles
persécutions.
Les ennemis de la
vérité, soutenus par l’empereur Constance, exercèrent des cruautés inouïes dans
Alexandrie ; on aurait dit qu’ils pensaient que la vérité, toute éternelle
qu’elle est, serait anéantie, s’ils pouvaient faire périr l’évêque d’Alexandrie.
Saint Athanase,
obligé de se conserver pour son troupeau, se cacha dans les déserts, et mena
pendant quelque temps une vie errante, craignant d’exposer à la fureur de ses
ennemis ceux qui l’auraient retiré chez eux.
Sa douleur ne fut
pas d’être ainsi maltraité, c’était sa joie et sa couronne ; il n’en
ressentit que parce qu’il vit la vérité outragée et abandonnée d’un grand
nombre.
Cette persécution
ne finit qu’avec la vie de Constance, à la fin de l’an 361.
Julien, surnommé l’Apostat,
qui lui succéda, ayant rappelé tous les exilés, saint Athanase revint aussi, et
profita de cet intervalle de repos pour faire d’utiles règlements de discipline ;
ce repos ne fut pas long. Le zèle de Julien pour l’idolâtrie le porta à chasser
le saint évêque d’Alexandrie, sur la fin de l’année 362. La mort de ce prince,
qui fut tué l’année suivante, lui rendit la liberté.
Il fut en repos
sous Jovien, successeur de Julien.
Ce prince se
conduisit même par ses avis, et se plaisait à converser avec lui ; mais
son règne dura peu.
La persécution
recommença sous Valens, qui lui succéda ; et saint Athanase fut contraint,
pour la cinquième fois, de s’éloigner d’Alexandrie, l’an 367, dans l’intérêt de
son peuple, qui, en voulant le retenir malgré les factieux, se serait
infailliblement attiré la colère de l’empereur.
Le saint évêque fut
caché pendant quatre mois dans le tombeau de son père.
Valens lui permit
enfin de revenir et le laissa en paix.
Il en jouit jusqu’au
jour où DIEU avait résolu de terminer ses travaux apostoliques, et de lui
donner le repos éternel.
Sa mort arriva l’an
373, dans la quarante-septième année de son épiscopat. Saint Athanase a composé
beaucoup d’ouvrages pour défendre la foi de l’Église et la morale de
Jésus-Christ.
PRATIQUES. — La plupart des hérétiques qui ont abandonné
la foi de l’Église ne manquaient ni de lumière ni de science, mais ils
manquaient d’humilité. Demandons à DIEU qu’il nous affermisse dans la pratique
de cette vertu.
PRIÈRE. — Seigneur, nous croyons que vous êtes DIEU de
toute éternité comme votre Père, à qui vous êtes consubstantiel et parfaitement
égal en toutes choses. Ne permettez pas que nos actions démentent notre foi ;
mais faites que nos paroles, et tout ce que nous faisons, étant conformes à
votre saint Évangile, soient la preuve que nous avons le bonheur d’être
chrétiens.
A.I.
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