Friday 8 November 2013

9 novembre LA DÉDICACE DE L’ÉGLISE DU SAUVEUR ( IVe SIÈCLE ).

9 novembre
LA DÉDICACE DE L’ÉGLISE DU SAUVEUR ( IVe SIÈCLE ).
Dès les premiers jours du christianisme, les disciples du Sauveur Jésus, en quelque lieu qu’ils fussent disséminés, dressèrent des chapelles ou oratoires ( 1 )
( 1 ) 1 Cor. XI, 22. Voir S. Aug., S. Basil., S. Crysostom., ibid.
et en dehors des persécutions, des temples ( 2 )
( 2 ) Eusèbe ( Hist. , liv. 8, chap. 1) nous apprend que, pendant la paix dont jouirent les chrétiens, de Valérien à Dioclétien, les anciennes églises n’étant plus assez vastes, on en fit bâtir de nouvelles plus spacieuses.
destinés à la prière commune, au sacrifice de l’auguste victime et à la réception de la divine Eucharistie. Il y avait par conséquent un autel, dans ces oratoires et ces temples. Cette conséquence est un point de doctrine unanimement enseigné par tous les Pères de l’Église ( 3 ).
( 3 ) Voir, entre autres, S. Ignace, Ep. ad Magnesium et ad Philadeph. , etc. Il y dit expressément qu’il y avait en chaque église un oratoire, un autel et un évêque.
Mais il n’y avait pas encore alors des rites solennels  pour consacrer les temples, les oratoires et les autels. On les bénissait sans doute, comme tout ce que l’on destinait au culte de DIEU ( 4 );
( 4 ) Les premiers chrétiens bénissaient leur nourriture, leurs maisons, leurs vêtements. Ils bénissaient à plus forte raison les lieux destinés au culte de DIEU. Il est de tradition, à Rome, que saint Pierre bénit et changea en église la maison du sénateur Pudens.
mais on ne les consacrait pas solennellement avec le saint-chrême, de manière à exprimer la figure de Jésus-Christ, qui est tout à la fois notre autel, notre victime et notre Pontife. C’est saint Silvestre, qui institua la consécration solennelle des églises et des autels, et voici à quelle occasion: Constantin venait d’être guéri miraculeusement de la lèpre par la réception du sacrement de baptême, que le pape saint Silvestre lui avait conféré. En reconnaissance de ce bienfait, il publia un édit par lequel il permettait aux chrétiens de se bâtir des temples et d’exercer leur culte dans toute l’étendue de l’empire, c’est-à-dire dans tout l’univers connu. Il fit plus, afin d’encourager les fidèles par son exemple, il dédia une église au Sauveur dans son palais de Latran ( 5 ),
( 5 ) Ce palais était l’ancienne maison du sénateur Publius Latéranus, que Néron fit mettre à mort.
et à côté de ce palais, à l’endroit même où il avait reçu le baptême et la guérison miraculeuse, il fit élever un baptistère sous le nom de saint Jean-Baptiste. Saint Silvestre consacra solennellement cette église, le 9 novembre, dans le premier quart du IVe siècle. C’est donc l’anniversaire de la première basilique solennellement consacrée, que l’Église célèbre en ce jour. Ce fut aussi à pareil jour que, pour la première fois, on vit la figure auguste du Sauveur, peinte sur les murs d’une église. On n’aurait osé auparavant l’exposer aux outrages et aux profanations des persécuteurs. Quant à l’autel que saint Silvestre consacra, il était de bois, selon l’usage suivi jusqu’alors, toujours à cause des persécutions, pendant lesquelles les évêques et les prêtres n’ayant de sûreté nulle part, avaient besoin d’un autel portatif pour sacrifier où ils pourraient. Cet autel de bois avait la forme d’un petit coffre, et, selon la tradition, c’était celui même dont saint Pierre et les pontifes qui lui succédèrent jusqu’à saint Silvestre se seraient servis. Ce dernier, par respect pour cette noble destination, le plaça honorablement  dans la basilique de Latran, et en interdit l’usage à tout autre qu’aux pontifes romains, dans la célébration des saints mystères. Il prescrivit ensuite de ne consacrer que des autels en pierre, attendu qu’aux mauvais jours des persécutions avaient succédé une ère plus heureuse, celle d’une paix stable, et un triomphe glorieux pour l’Église.
La basilique de Latran a subi depuis des phases diverses; le temps, qui se plait à détruire tous les monuments qu’élève la main de l’homme, l’a vue tour à tour incendiée, dévastée, renversée par les tremblements de terre, restaurée par différents papes, et enfin entièrement rebâtie par Benoît XIII, qui consacra solennellement la nouvelle basilique en avril 1726, et fixa l’anniversaire de cette consécration au 9 novembre. Depuis Constantin jusqu’à l’émigration des papes à Avignon, au XIVe siècle, ceux-ci faisaient leur résidence au palais de Latran. Ils l’ont faite depuis au Vatican, mais la basilique de Latran n’en est pas moins restée la mère et la maîtresse de toutes les églises.
PRATIQUES. – Respect au lieu consacré au culte de DIEU ! C’est là que s’y accomplissent les mystères les plus redoutables ! Les murs et l’autel ont reçu l’onction sainte. C’est là vraiment le lieu de la prière et du sacrifice. Allons-y souvent puiser les forces nécessaires pour achever notre pèlerinage; mais allons-y pénétrés de la grandeur de celui qui y habite et s’y immole, et de notre néant. C’est le moyen d’être écoutés du DIEU trois fois saint que nous y invoquons.
PRIÊRE. – Seigneur, quel moyen me resterait-il, après tant de péchés commis contre votre souveraine majesté, de me réconcilier avec elle, si vous ne vous immoliez vous-même à votre Père sur nos autels, afin de m’appliquer les mérites de votre sang ? Soyez béni, Seigneur ! Tout pécheur que je suis, je puis encore, grâce à vous, prétendre à l’amitié de votre Père, ainsi qu’à l’héritage céleste.
A.I.


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