11 novembre
SAINT MARTIN, ÉVÊQUE DE TOURS ( IVe SIÈCLE ).
Né à Sabarie en
Pannonie, d’une famille païenne, cet illustre et glorieux saint suivit,
très-jeune, ses parents en Italie, à Pavie, où ils se retirèrent et reçut dans
cette ville sa première éducation. À l’âge de dix ans, il se fit inscrire,
malgré sa famille, au rang des catéchumènes. Il formait même le projet de se
retirer dans un désert, quand il fut obligé, en vertu d’un ordre de l’empereur
qui atteignait tous les enfants d’officiers ou soldats vétérans, de porter les
armes. Son père était en effet tribun militaire, grade qui répondait à celui de
général de brigade parmi nous. Martin avait alors quinze ans; il prêta le
serment militaire et entra dans la cavalerie. Non-seulement il sut se préserver des vices qui déshonorent
souvent la plus noble des professions, mais il devint le protecteur de tous les
malheureux. On raconte que, pendant un hiver très-rigoureux, il rencontra à la
porte d’Amiens un pauvre presque nu qui demandait l’aumône aux passants. Et
comme personne ne regardait ce malheureux, Martin coupa son manteau en deux, et
couvrit le pauvre d’une moitié, réservant l’autre pour lui. Cet acte fut si
agréable à DIEU que, la nuit suivante, Jésus-Christ lui apparut revêtu de la
moitié de manteau donnée au pauvre, et disant: « C’est Martin, encore
catéchumène, qui m’a revêtu de ce manteau. » Après cette apparition, Martin
demanda le baptême afin de mieux appartenir à Jésus-Christ, et deux ans après,
à l’âge de vingt ans, il quitta la carrière des armes, et se retira auprès de
saint Hilaire de Poitiers. Un instant il passa en Italie où il eut le bonheur
de convertir sa mère et combattit les Ariens. Pendant ce temps, Hilaire
souffrit persécution de la part de ces hérétiques. Il fut exilé et ne rentra à
Poitiers que plusieurs années après. Cependant Martin vint le retrouver. Et
ayant été ordonné acolyte, il bâtit un monastère où il se retira et où il fit
éclater des vertus et des miracles tels
que la ville de Tours voulut l’avoir pour évêque. Sur le siège épiscopal il ne changea rien à
sa manière de vivre, il se logea dans une petite cellule près de l’église; et
afin d’éviter les visites importunes, il fit bâtir dans les voisinages de la
ville un monastère où il fixa sa demeure. Ce monastère devint la célèbre abbaye
de Marmoutier ( majus monasterium ), la plus ancienne parmi celles que l’on
comptait en France avant 1793 ( 1 ).
( 1 ) Ce monastère compta bientôt quatre-vingts religieux. Personne n’y
possédait rien en propre. Les plus jeunes copiaient des livres, et les plus
âgés ne s’occupaient que des exercices spirituels. Marmoutier a été démoli par
celui qui l’acheta, en 1793. Il n’y a plus debout que deux pavillons.
La retraite était
pour Martin un moyen de s’occuper davantage des intérêts de son diocèse; son
zèle y prenait chaque jour de nouveaux accroissements. Il parvint à détruire
les derniers restes de l’idolâtrie dans les Gaules. DIEU lui donna pour cela la
puissance de faire des miracles étonnants: à Autun, à Trèves, à Paris, à Chartres,
à Vienne, etc., il frappa et entraîna tous les esprits par des prodiges sans
nombre, renversant partout les temples des faux dieux et y faisant adorer le Sauveur
Jésus. Après avoir combattu avec succès l’idolâtrie, Martin eut aussi à
combattre les Priscillanistes qui confondaient les trois personnes de la sainte
Trinité. Il retourna ensuite dans son diocèse, où il fut reçu comme un ange
tutélaire, et où il entretint la foi et la paix parmi les fidèles. Enfin, après
avoir travaillé pendant quatre-vingts ans à étendre le royaume de Jésus-Christ,
il tomba dangereusement malade. Couché sur un cilice couvert de cendres il
donna ses dernières instructions à ses disciples et expira, le 11 novembre, l’an
400. Son visage et son corps parurent, à sa mort, tout rayonnants de gloire. Ses
restes, déposés d’abord dans une basilique construite en son honneur près de la
ville de Tours, et démolie en 1797, sont maintenant dans la cathédrale de cette
ville.
PRATIQUES. – Convertissons-nous du monde à Jésus-Christ.
Pour que cette conversion soit durable, établissons-la sur l’humilité, le
renoncement à nous-mêmes, le mépris des choses créées et l’amour des choses
célestes. Il n’y a pas d’autre sanction à la vertu d’un chrétien digne de ce
nom.
PRIÈRES. – Seigneur, qui récompenserez un verre d’eau froide
donné en votre nom, accordez-nous la grâce du repentir et le pardon de nos
fautes, en échange des aumônes que nous verserons désormais dans le sein des
pauvres; heureux si, après les avoir couverts de vêtements, nous
étions enveloppés de votre miséricorde !
A.I.
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