20 novembre SAINT FÉLIX DE VALOIS, INSTITUTEUR DES TRINITAIRES ( XIIIe SIÈCLE ).

20 novembre

SAINT FÉLIX DE VALOIS, INSTITUTEUR DES TRINITAIRES ( XIIIe SIÈCLE ).

Ce saint  était, selon plusieurs historiens, de la branche royale de la maison de Valois. Il naquit en 1127, et reçut au baptême le nom de Hugues, que portait aussi le comte de Vermandois, son grand-père, troisième fils de Henri Ier, roi de France. Par humilité, il changea son nom de Hugues en celui de Félix. On remarqua de bonne heure en lui une tendre piété et une grande charité envers les pauvres, auxquels, encore tout enfant, il distribuait lui-même les pièces de monnaie qu’on mettait à sa disposition. Plus grand, il aimait à leur faire porter les mets qu’on servait sur sa table. Parvenu à l’adolescence, on le vit se dépouiller, plus d’une fois, de ses vêtements pour en couvrir les malheureux. Voyant un jour conduire au supplice un insigne brigand que Thibaut, comte de Champagne et de Blois, son oncle, avait condamné à mort, il demanda sa grâce en prédisant que ce grand coupable deviendrait un grand saint, et il l’obtint en effet. L’événement justifia ensuite sa prédiction. Après une jeunesse passée dans une sainteté déjà consommée, il pensait à quitter la cour, le monde et ses immenses biens, pour se retirer dans la solitude; mais il désira, avant d’exécuter ce pieux dessein, recevoir les ordres sacrés. Il fut donc ordonné prêtre, et presque aussitôt après la célébration de sa première messe, il se retira dans une forêt, au diocèse de Meaux, où il joignit à la prière et à la contemplation les plus rigoureuses austérités. C’est là que saint Jean de Matha vint le trouver et vécut sous sa conduite pendant quelques années. Après avoir concerté ensemble le projet de fonder un ordre religieux pour la rédemption des captifs, ils se sentirent l’un et l’autre poussés par une inspiration secrète à entreprendre le voyage de Rome, afin de demander au Souverain-Pontife la confirmation de cet ordre. Innocent III siégeait alors sur la chaire de saint Pierre. Ils vinrent le trouver; le Pontife, de son côté, avait eu, pendant qu’il célébrait la sainte messe, la révélation de leur projet; l’ange qui la lui avait faite était revêtu d’un vêtement blanc marqué d’une croix rouge et bleue. Il donna ce vêtement aux deux pèlerins, et institua l’ordre de la Très-Sainte Trinité pour la rédemption des captifs. Il confirma en même temps leur règle. Les deux saint fondateurs se retirèrent à Cerfroi, diocèse de Meaux, où saint Félix mourut, après y avoir établi une parfaite discipline, au milieu des nombreux disciples qui s’étaient réunis à lui. Il est rapporté à ce sujet, dans la légende sacrée, qu’à l’heure des matines, au milieu de la nuit, s’étant rendu au chœur avant ses religieux, Félix aperçut la sainte Vierge revêtue de l’habit de l’ordre et entourée des bienheureux également vêtus du même habit; que la sainte Vierge entonna l’office, et qu’après l’avoir chanté en cette auguste compagnie, le saint se retira. Mais comme il ne devait plus chanter désormais les louanges de DIEU sur la terre, il réunit ses disciples, les avertit de sa fin qui allait arriver, les exhorta à l’amour des pauvres et au dévouement pour la rédemption des captifs, et les quitta pour s’en aller au ciel. Cette bienheureuse mort arriva le 4 novembre 1212. Urbain IV le canonisa en 1262. Innocent XI transféra sa fête au 20 novembre.

PRATIQUES. – Aimons les pauvres; il est doux de les soulager, et DIEU bénit les sacrifices que nous faisons pour eux. La charité devient ainsi, selon les paroles de Tobie, un trésor précieux. Mais ne la confondons pas avec la philanthropie des philosophes, laquelle est le fruit de l’orgueil, tandis que la charité est fille de la foi et de l’humilité. Donc, point d’ostentation dans nos aumônes; n’ayons, au contraire, d’autre vue que celle d’accomplir un devoir évangélique envers des hommes qui nous représentent Jésus-Christ souffrant.

PRIÈRE. – Vous seul êtes grand, ô mon DIEU ! Devant vous, les rois et les peuples sont comme s’ils n’étaient pas. Aidez-nous donc à réformer nos fausses idées sur les grandeurs humaines, et apprenez-nous à ne nous estimer que ce que nous valons devant vous.

A.I.