15 novembre
SAINTE GERTRUDE, VIERGE.
Sainte Gertrude, sœur
de sainte Mathilde, naquit à Eisleben, dans la Haute-Saxe, d’une des plus
nobles familles du pays, et fut placée dès l’âge de cinq ans, dans le monastère
des Bénédictins de Rodersdorf. Elle y fut instruite dans les lettres et la langue
latine qu’elle parvint à écrire avec une grande facilité, et dans la pratique
de la vertu. Elle prit ensuite l’habit et fit profession dans ce même monastère.
Elle s’appliqua dès lors à l’étude de la sainte Écriture, de la théologie scolastique
et mystique, et en découvrit les plus beaux secrets; son étude favorite fut
cependant celle de la perfection, la contemplation des mystères et la prière.
Ses plus chères délices étaient de méditer sur la sainte Eucharistie et sur la
Passion de Jésus-Christ. Cette dévotion fut si agréable au divin Sauveur, qu’il
accorda à Gertrude le don des larmes, et grava spirituellement dans le cœur de
cette illustre vierge les stigmates de ses plaies.
Parvenue à l’âge de
trente ans, Gertrude fut élue abbesse du monastère de Rodersdorf; mais l’année
suivante, elle se retira avec ses religieuses dans celui de Heldelfs. C’est
dans cette dignité que parut la grandeur des vertus de cette vraie fille de
saint Benoît. On admira alors en elle la prudence, la charité, une humilité
profonde, qui la portait à se considérer comme indigne servante de ses sœurs,
et la plus infime des créatures.
Son union
continuelle avec DIEU, qui prenait son doux
repos dans son cœur, une pureté et une chasteté admirables telles, qu’elle
porta au tombeau l’innocence de son baptême.
DIEU, qui se plait
au milieu des lis, favorisa Gertrude d’extases, de ravissements, d’apparitions
merveilleuses: elle en fait le tableau dans le livre des ses Révélations, ouvrage le plus utile
peut-être, après ceux de sainte Thérèse, aux contemplatifs, et le plus à propos
à nourrir la piété dans leurs âmes.
Sainte Gertrude
avait un ardent amour pour la Reine des
Vierges, qui daigna la visiter et que Notre-Seigneur lui avait donnée pour
mère et pour protectrice. Chaque jour, elle s’adressait à Marie, la suppliait
de lui accorder son secours. Elle
honorait aussi d’une manière particulière saint Jean l’Évangéliste, avait une tendre compassion pour les âmes
du purgatoire, et s’efforçait de les soulager par ses prières, ses mortifications et ses bonnes œuvres. Le
zèle de la gloire de DIEU dévorait son cœur, et elle travaillait de toutes ses
forces à procurer le salut des âmes, et dirigeait à ce but toutes ses actions,
toutes ses pensées et tous ses désirs.
Il y avait quarante
ans que Gertrude était abbesse; elle était parvenue à sa soixante-dixième
année; le moment où elle allait recevoir la récompense de tant de travaux et de
mérites approchait. Elle tomba malade, et pendant cinq mois, ses sœurs purent
admirer en elle une patience inaltérable, un désir véhément de souffrir, une
sécurité extraordinaire au milieu de ses douleurs. Après avoir reçu les secours
de la religion, elle vit paraître au pied de son lit, Jésus-Christ, le divin
époux de son âme, l’objet unique de son amour, la très-sainte Vierge Marie et saint
Jean l’Évangéliste, et rendit son âme à son Créateur, vers l’an 1292. Une sainte
religieuse, qui avait été fidèle dépositaire des secrets de la sainte amante de
Jésus, vit à ce moment son âme aller droit au cœur de Jésus s’y cacher dans la
plaie adorable, et prendre de là son essor vers les demeures éternelles.
PRATIQUES. – Méditons souvent sur les mystères de la vie
du Sauveur, sur sa Passion, sur le Sacrement de l’Eucharistie. Allons souvent
puiser à ces sources la force de triompher de nous-mêmes, de nos sens et du
monde.
PRIÈRE. – Ô DIEU ! qui vous êtes préparé une agréable
demeure dans le cœur virginal de la bienheureuse Gertrude, daignez, par ses
mérites et son intercession, nous purifier de nos péchés et nous faire arriver
au bonheur éternel.
A.I.
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