14 novembre
SAINT MARCIEN, SOLITAIRE ( IVe SIÈCLE
).
Marcien vint au
monde dans la ville de Cyr en Syrie, de parents nobles et distingués par leurs
emplois; il parut lui-même avec éclat à la cour, dès sa première jeunesse; mais
son cœur ayant été embrasé de l’amour de DIEU, il renonça à tout et alla se
cacher dans le désert de Calcide. Il s’y renferma dans une petite enceinte d’où
il ne sortait jamais, et il s’y bâtit une cellule si étroite et si basse, qu’il
était toujours obligé d’être dans une posture gênante.
Là son occupation était
d’écouter DIEU en lisant l’Écriture sainte,
ou de lui parler dans la prière
ou dans le chant des psaumes.
Théodoret, évêque
de Cyr, lui donne de grands éloges: il dit que, malgré le soin qu’il prenait de
vivre inconnu au monde, l’odeur de sa sainteté porta plusieurs personnes à
vouloir vivre sous sa conduite; mais il n’accorda cette faveur qu’à Eusèbe et
Agapit, à qui même il ne permit pas de vivre avec lui, mais seulement dans des
cellules séparées. Sa réputation s’étant répandue au loin, il fut visité par Flavius, patriarche d’Antioche,
accompagné de plusieurs évêques et d’autres personnes considérables par leur
dignité et par leur vertu. Tout le monde s’étant assis, et demeurant dans un
profond silence, quelqu’un dit au Saint que les évêques qui étaient présents
attendaient avec ardeur qu’il les instruisît par quelques paroles utiles.
« Hélas ! répondit Marcien en souriant, tous les
jours DIEU nous parle par toutes ses créatures, il nous instruit par ses
livres;
il nous apprend ce
que nous devons faire pour nous et pour les autres;
il nous menace, il
nous encourage.
Si nous ne
profitons pas de tant d’excellentes leçons, comment Marcien, qui n’en sait pas
plus profiter que les autres, pourrait-il vous instruire ? »
Insensiblement,
cependant, on entra de part et d’autre dans une conversation très-utile, qui se termina par une prière commune.
Les évêques voulurent
l’ordonner prêtre; mais comme chacun d’eux se déféra mutuellement l’honneur de
la cérémonie, on se retira sans rien faire, et le Saint demeura tel qu’il
était, ce qui lui causa beaucoup de joie.
On vit combien ce
saint était détaché de toute affection humaine dans la visite que lui rendit sa
sœur, qui vint pour le voir avec son fils nommé Alipe, qui tenait un rang
considérable dans la ville de Cyr. Marcien refusa de la voir, quoique ce fût
dans le temps de Pâques, auquel on ouvrait la porte à tout le monde; mais il
fit entrer le jeune homme, qui mit à ses pieds les présents qu’il lui avait
apportés. Marcien, les regardant d’un œil indifférent, demanda à Alipe quelle
part il en avait faite aux monastères qui s’étaient rencontrés sur son chemin.
Alipe avoua ingénument qu’il n’avait rien donné à personne.
« Reprenez donc ce
que vous avez apporté, repartit le Saint, puisque vous n’avez cherché qu’à
satisfaire les mouvements de la nature, et non ceux de la charité. »
PRATIQUES. – 1. Apprenons de saint Marcien comment nous
devons jeûner, et joignons comme lui la
prière à la mortification.
2. Prenons pour règle
invariable de notre conduite celle de la charité, qui est excellente.
PRIÈRE. – Vous êtes charité, ô mon DIEU ! et vous ne
nous commandez que la charité: faites-nous la grâce de la suivre en toutes nos
actions, comme la voie la plus sûre pour aller à vous.
A.I.
No comments:
Post a Comment