5 novembre
SAINTE BERTILLE, VIERGE ( VIIe SIÈCLE ).
Bertille était d’une
maison noble du Soissonnais; elle eut dès l’enfance un attrait si grand pour la
retraite, qu’elle fuyait toute espèce de compagnie, pour vaquer plus librement
et plus longtemps à la prière. Ce goût pour la solitude croissant avec l’âge,
le siècle lui parut de plus en plus digne de mépris, et elle résolut d’y
renoncer entièrement. Comme elle n’osait s’en ouvrir à ses parents, qui avaient
dessein de l’élever pour le monde, elle en parla à saint Ouen, qui la fortifia
dans sa résolution, et Bertille, ayant obtenu le consentement de ses parents,
entra au monastère nouvellement fondé à Jouarre. Bertille, au comble de ses vœux, montra autant de joie en entrant dans
cette communauté, qu’un passager en a de se voir échappé aux fureurs de la mer.
Séparée du monde, elle s’étudia à faire de jour en jour de nouveaux progrès
dans la vertu: elle s’humiliait sans
cesse sous la main de DIEU, et se chargeait avec joie de tout ce qui
pouvait l’humilier devant ses sœurs; rien
ne lui paraissait vil parce que l’obéissance qui la guidait lui rendait tout
précieux. L’abbesse, qui reconnut en elle beaucoup de sagesse et de
prudence, lui confia les emplois les plus importants. On la chargea du soin des
hôtes, des infirmes et des enfants qu’on élevait dans le monastère. La manière
dont Bertille s’acquitta de ces différents emplois la fit élire prieure; elle accepta avec peine cette dignité,
parce qu’elle trouvait plus de sûreté à obéir qu’à commander. Une des
choses dont elle eut le plus de soin dans cette charge fut de maintenir la paix
et la bonne intelligence parmi les sœurs, et de les édifier par son humilité et
par ses autres vertus.
La reine Bathilde,
régente du royaume pendant la minorité de Clotaire III, son fils, ayant fait
bâtir un monastère à Chelles, près de la Marne, dans le diocèse de Paris,
demanda à sainte Théchilde, abbesse de Jouarre, de lui envoyer Bertille avec
quelques religieuses, pour établir la régularité de cette nouvelle maison.
Bertille fut donc la première abbesse de Chelles, et sa réputation de sainteté
y attira un grand nombre de religieuses, qui, répandant au loin l’odeur de
leurs vertus, firent naître aux étrangers mêmes le désir de venir se consacrer
à DIEU dans ce nouveau monastère. Bathilde s’y retira dès que son fils Clotaire
fut en état de prendre l’administration de ses états, et elle reçut l’habit des
mains de Bertille, à qui elle fut soumise comme si elle eût été la dernière de
la maison. Bertille fut abbesse de Chelles pendant quarante-six ans: loin de
diminuer ses austérités en avançant en âge, elle les redoublait même à mesure
qu’elle se voyait plus proche de sa fin; elle rendit son âme à DIEU vers l’an
692.
PRATIQUES. ― 1. Nous ne devons pas faire notre volonté
dans les choses mêmes les plus saintes, mais celle de DIEU: demandons à la
connaître et à la pratiquer.
2. Ne renonçons pas à
demi aux maximes du siècle. DIEU veut notre cœur tout entier.
PRIÈRE. Seigneur, vous vous êtes donné tout entier à nous,
faites-nous la grâce de nous donner tout entiers à vous.
A.I.
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