12 novembre SAINT MARTIN, PAPE ET MARTYR ( VIIe SIÈCLE ).

12 novembre

SAINT MARTIN, PAPE ET MARTYR ( VIIe SIÈCLE ).

Ce saint Pontife était né à Todi en Toscane. Après une mission remplie avec zèle contre les monothélites ( 1 ),

( 1 ) Ces hérétiques n’admettaient qu’une seule volonté , et par conséquent une seule nature en Jésus-Christ, tandis que l’Église a toujours enseigné qu’il avait deux natures, et par conséquent deux volontés en une seule personne.

il fut élu Pape en 649, et mit tout en œuvre pour mettre fin à cette hérésie. Il eut à soutenir une lutte vigoureuse contre le patriarche de Constantinople, nommé Paul, qui, à la faveur de la protection de l’empereur Constant, lui fit souffrir l’incarcération, l’exil et tous les plus mauvais traitements. Ce fut à l’occasion d’un concile de cent cinq évêques, convoqué à Rome par le saint Pape, à l’effet de demander la condamnation de cet hérésiarque, qui avait poussé l’audace de reléguer dans diverses îles les légats du Saint-Siège, que la persécution se déclara.

D’abord, Olympius, chambellan de l’empereur Constant, fut envoyé en Italie en qualité d’exarque  ( 1 )

( 1 ) Les exarques étaient de véritables vice-rois, à qui l’on confiait le gouvernement d’un pays.

et avec ordre d’ôter la vie à Martin ou de se saisir de sa personne et de le faire amener devant l’empereur. Il ordonna donc à un licteur de massacrer le Pape pendant qu’il célébrerait la messe à Sainte-Marie-Majeure. En effet, le lecteur voulut exécuter cet ordre criminel, mais il fut aussitôt frappé de cécité et ne put voir sa victime. Olympius, frappé de cet événement rentra en lui-même, demanda et obtint facilement le pardon du saint Pontife. Quant à l’empereur, il poursuivit, malgré les malheurs qui l’accablèrent dès ce moment, son infâme dessein. Il envoya en Italie Théodore Calliope, avec la mission de se saisir de Martin. Il le trouva sans l’église de Latran; Calliope se saisit de sa personne et le fit conduire à Constantinople. Chemin faisant, le saint Pape ayant abordé à Naxos écrivait: « Il y a quarante-sept jours qu’on ne m’a pas donné d’eau, ni chaude ni froide pour me laver. Je suis glacé de froid et dans une faiblesse extrême... Mon corps est tout brisé et hors d’état de se soutenir. Je manque des aliments nécessaires, et, à plus forte raison, de ceux que demande ma situation. J’espère que DIEU, qui connaît tout, voudra bien inspirer des sentiments de pénitence à mes persécuteurs  ( 2 ). »

( 2 ) S. Mart., pap., Lettre 15^e.

Arrivé à Constantinople, on le mit en prison avec des malfaiteurs; on le meurtrit de coups, on le chargea de fers, et enfin,  on le bannit dans la Chersonèse Taurique, « où, écrivit-il, il ne trouva pas même cette compassion naturelle qu’on trouve parmi les barbares  ( 3 ). »

( 3 ) S. Mart., pap., Lettre7 ^e.

Les souffrances, la faim et les mauvais traitements mirent enfin un terme à une vie si agitée pour la foi et si dévouée à Jésus-Christ et à la pureté de sa doctrine. Ses reliques, déposées d’abord dans une église voisine de Chersonèse, furent plus tard transférées à Rome.

PRATIQUES. – Saint Martin ne fut ni le premier, ni le dernier Pontife romain persécuté, exilé et maltraité. DIEU est avec son Église, et il est de foi qu’Il fait tout pour elle. Ne craignons pas que les persécutions l’affaiblissent. Admirons plutôt comment  DIEU sait donner à ses pontifes persécutés et outragés une âme grande, forte, sublime, digne en un mot de la majesté du siège qu’ils occupent. Attachons-nous de plus en plus à la chaire de saint Pierre et à l’Église qui a de tels pontifes.

PRIÈRE. - Seigneur, accordez-nous la grâce de mépriser à l’exemple de vos saints, les biens et les maux de cette vie, et d’avoir sans cesse devant les yeux la récompense que vous réservez aux tribulations d’un moment supportez pour votre amour.

A.I.