22 SEPTEMBRE
SAINT THOMAS DE
VILLENEUVE, ARCHEVÊQUE DE VALENCE EN ESPAGNE ( XVIe SIÈCLE ).
En 1488, naquit en
Castille, d’Alphonse-Thomas Garcias et de Lucie Martinez, originaire de
Villanova, saint Thomas, qui depuis porta le nom de Villeneuve. Le Père et la
mère du jeune Thomas, quoique possesseurs d’une fortune médiocre, étaient
très-charitables, donnaient tout aux pauvres, ne conservant que le strict
nécessaire, et inspirèrent par leur exemple cette belle vertu à leur enfant,
Aussi, dès sa jeunesse, fut-il un enfant de bénédiction; déjà il avait
une modestie et une douceur qui le faisaient universellement aimer, une grande
horreur du moindre mensonge, une grande piété et une dévotion singulière à la
très-sainte Vierge.
Thomas fit avec un
brillant succès ses études à l’université d’Alcala, fut reçu maître ès-arts, et
choisi ensuite pour professer la philosophie dans cette même université; deux ans
après, il passa dans la même qualité à celle de Salamanque; ce fut
pendant qu’il professait dans cette ville, qu’il résolut de quitter le monde.
Il choisit l’ordre des Ermites de Saint-Augustin, dont il prit l’habit, vers la
même époque où Luther apostasia et abandonna l’ordre. Après un fervent
noviciat, il fit sa profession et fut promu aux saints ordres; il reçut la
prêtrise en 1520 et célébra sa première messe le jour de Noël, avec une
abondance de larmes telle, qu’il fut obligé de faire une pause considérable
pendant le sacrifice. Il fut bientôt employé à prêcher la parole de DIEU et à
administrer le sacrement de pénitence; il s’en acquitta avec un tel
succès qu’il reçut le nom d’apôtre de l’Espagne. Il enseigna la théologie, fut
prieur de Salamanque, de Burgos et de Valladolid, et provincial à trois
reprises différentes; il remplit ces diverses charges avec un zèle, une
douceur et une charité immenses. Il ne négligeait rien pour établir et maintenir la discipline la plus régulière; supportait
avec patience les imperfections et les infirmités de ses frères, et se prêtait
aux faiblesses du prochain autant que le devoir le lui permettait. Il puisait
les lumières dont il avait besoin dans son union intime avec DIEU, qui le
favorisait de fréquentes extases.
Thomas avait déjà
refusé l’archevêché de Grenade; mais DIEU, qui
voulait donner à l’épiscopat un grand modèle, permit que les supérieurs du
saint lui enjoignissent, en vertu de la sainte obéissance, d’accepter l’archevêché
de Valence. Thomas se soumit et fut sacré à Valladolid par le cardinal archevêque
de Tolède. Dès le lendemain, il se mit en route pour son diocèse, à pied,
couvert de son habit monastique tout usé, et en compagnie d’un seul religieux
de son ordre. Le jour de sa prise de possession, il reçut de magnifiques
présents qu’il envoya aussitôt aux pauvres de l’hôpital.
Thomas porta sur le
siège épiscopal toutes les vertus qu’il pratiquait depuis longtemps: la
pauvreté, l’humilité; il portait toujours l’habit de son ordre, observait les
abstinences et les jeûnes commandés par la règle, couchait sur des sarments et
n’avait qu’une pierre pour oreiller.
Il remplissait
fidèlement les devoirs d’un bon pasteur, visitait toutes les paroisses de son
diocèse, et par ses discours faisait un bien immense. Il réforma les abus qui s’étaient
introduits dans le clergé, et dans toutes les affaires il s’adressait à DIEU
pour en obtenir le succès. Il était affable pour tous; tous avaient
un accès facile auprès de lui. Il ne gardait de ses revenus que l’indispensable
et donnait tout le reste aux pauvres; il en nourrissait cinq cents chaque jour, et tâchait d’inspirer
aux personnes riches l’esprit de charité dont il était lui-même pénétré.
Saint Thomas fut
fortement sollicité d’aller au concile de Trente, mais il en fut empêché par sa
mauvaise santé. Il y envoya en sa place l’évêque d’Huesca. La plupart des
évêques d’Espagne qui assistèrent à cette sainte assemblée vinrent le voir
avant leur départ, afin de le consulter sur la conduite qu’ils devaient tenir.
Cependant, le saint
archevêque, considérant toujours avec frayeur l’étendue et l’importance de ses
obligations, avait fait des démarches à Rome et à la cour d’Espagne, pour
obtenir la permission de se démettre. Enfin, DIEU lui fit connaître qu’il
allait l’appeler à lui. Le 29 août, il fut attaqué d’une esquinancie
accompagnée d’une fièvre violente. Il fit aussitôt une confession de toute sa
vie, en pleurant comme s’il eut été le plus grand de tous les pécheurs, reçut
le saint Viatique, donna aux pauvres tout ce qu’il avait, même le lit sur
lequel il reposait alors, se fit lire la Passion selon saint Jean, et
prononçant ces paroles: Seigneur, je
remets mon esprit entre vos mains, rendit à DIEU sa belle âme, le 8
septembre 1555. Il était âgé de soixante-sept ans. Alexandre VII le canonisa en
1658.
PRATIQUES. — Aimons les pauvres; on ne peut aimer DIEU sans aimer le prochain.
PRIÈRE. — Seigneur, faites que nous n’aspirions qu’aux
trésors de votre grâce et à la couronne de la bienheureuse éternité.
A.I.
No comments:
Post a Comment