Sunday, 22 September 2013

22 septembre Saint Thomas de Villeneuve -XVIe siècle-

22 SEPTEMBRE
SAINT THOMAS DE VILLENEUVE, ARCHEVÊQUE DE VALENCE EN ESPAGNE ( XVIe SIÈCLE ).
En 1488, naquit en Castille, d’Alphonse-Thomas Garcias et de Lucie Martinez, originaire de Villanova, saint Thomas, qui depuis porta le nom de Villeneuve. Le Père et la mère du jeune Thomas, quoique possesseurs d’une fortune médiocre, étaient très-charitables, donnaient tout aux pauvres, ne conservant que le strict nécessaire, et inspirèrent par leur exemple cette belle vertu à leur enfant, Aussi, dès sa jeunesse, fut-il un enfant de bénédiction; déjà il avait une modestie et une douceur qui le faisaient universellement aimer, une grande horreur du moindre mensonge, une grande piété et une dévotion singulière à la très-sainte Vierge.
Thomas fit avec un brillant succès ses études à l’université d’Alcala, fut reçu maître ès-arts, et choisi ensuite pour professer la philosophie dans cette même université; deux ans après, il passa dans la même qualité à celle de Salamanque; ce fut pendant qu’il professait dans cette ville, qu’il résolut de quitter le monde. Il choisit l’ordre des Ermites de Saint-Augustin, dont il prit l’habit, vers la même époque où Luther apostasia et abandonna l’ordre. Après un fervent noviciat, il fit sa profession et fut promu aux saints ordres; il reçut la prêtrise en 1520 et célébra sa première messe le jour de Noël, avec une abondance de larmes telle, qu’il fut obligé de faire une pause considérable pendant le sacrifice. Il fut bientôt employé à prêcher la parole de DIEU et à administrer le sacrement de pénitence; il s’en acquitta avec un tel succès qu’il reçut le nom d’apôtre de l’Espagne. Il enseigna la théologie, fut prieur de Salamanque, de Burgos et de Valladolid, et provincial à trois reprises différentes; il remplit ces diverses charges avec un zèle, une douceur et une charité immenses. Il ne négligeait rien pour établir  et maintenir la discipline la plus régulière; supportait avec patience les imperfections et les infirmités de ses frères, et se prêtait aux faiblesses du prochain autant que le devoir le lui permettait. Il puisait les lumières dont il avait besoin dans son union intime avec DIEU, qui le favorisait de fréquentes extases.
Thomas avait déjà refusé l’archevêché de Grenade;  mais DIEU, qui voulait donner à l’épiscopat un grand modèle, permit que les supérieurs du saint lui enjoignissent, en vertu de la sainte obéissance, d’accepter l’archevêché de Valence. Thomas se soumit et fut sacré à Valladolid par le cardinal archevêque de Tolède. Dès le lendemain, il se mit en route pour son diocèse, à pied, couvert de son habit monastique tout usé, et en compagnie d’un seul religieux de son ordre. Le jour de sa prise de possession, il reçut de magnifiques présents qu’il envoya aussitôt aux pauvres de l’hôpital.
Thomas porta sur le siège épiscopal toutes les vertus qu’il pratiquait depuis longtemps: la pauvreté, l’humilité; il portait toujours l’habit de son ordre, observait les abstinences et les jeûnes commandés par la règle, couchait sur des sarments et n’avait qu’une pierre pour oreiller.
Il remplissait fidèlement les devoirs d’un bon pasteur, visitait toutes les paroisses de son diocèse, et par ses discours faisait un bien immense. Il réforma les abus qui s’étaient introduits dans le clergé, et dans toutes les affaires il s’adressait à DIEU pour en obtenir le succès. Il était affable pour tous; tous avaient un accès facile auprès de lui. Il ne gardait de ses revenus que l’indispensable et donnait tout le reste aux pauvres; il en nourrissait cinq cents chaque jour, et tâchait d’inspirer aux personnes riches l’esprit de charité dont il était lui-même pénétré.
Saint Thomas fut fortement sollicité d’aller au concile de Trente, mais il en fut empêché par sa mauvaise santé. Il y envoya en sa place l’évêque d’Huesca. La plupart des évêques d’Espagne qui assistèrent à cette sainte assemblée vinrent le voir avant leur départ, afin de le consulter sur la conduite qu’ils devaient tenir.
Cependant, le saint archevêque, considérant toujours avec frayeur l’étendue et l’importance de ses obligations, avait fait des démarches à Rome et à la cour d’Espagne, pour obtenir la permission de se démettre. Enfin, DIEU lui fit connaître qu’il allait l’appeler à lui. Le 29 août, il fut attaqué d’une esquinancie accompagnée d’une fièvre violente. Il fit aussitôt une confession de toute sa vie, en pleurant comme s’il eut été le plus grand de tous les pécheurs, reçut le saint Viatique, donna aux pauvres tout ce qu’il avait, même le lit sur lequel il reposait alors, se fit lire la Passion selon saint Jean, et prononçant ces paroles: Seigneur, je remets mon esprit entre vos mains, rendit à DIEU sa belle âme, le 8 septembre 1555. Il était âgé de soixante-sept ans. Alexandre VII le canonisa en 1658.
PRATIQUES. — Aimons les pauvres; on ne peut aimer  DIEU sans aimer le prochain.
PRIÈRE. — Seigneur, faites que nous n’aspirions qu’aux trésors de votre grâce et à la couronne de la bienheureuse éternité.

A.I.

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