12
SEPTEMBRE
SAINT GUY
ou GUIDON ( XIe SIÈCLE )
Guy,
surnommé le pauvre d’Anderlecht, et également connu sous le nom de Guidon, du
mot latin Guido, qui veut dire Guy,
vint au monde sur la fin du onzième siècle, dans un village du Brabant. Ses
parents, qui étaient fort pauvres et de basse condition, ne purent lui procurer
ce que le monde appelle de l’éducation; mais comme ils craignaient DIEU, ils apprirent à leur fils à le servir fidèlement. Ils lui inculquèrent
dès l’enfance cette maxime de Tobie à son fils: « Nous serons assez riches si nous
craignons DIEU; » et ils lui donnèrent eux-mêmes l’exemple
de cette crainte, animée et vivifiée par la charité.
Guy
étant allé un jour dans le village de Lacken, à une demi-lieue de Bruxelles,
entra dans l’église pour prier. Le curé, l’ayant aperçu dans cette sainte
occupation, fut charmé de sa modestie et de son recueillement; il l’appela et l’entretint. Encore plus frappé de ses
discours, qui ne respiraient que la prière, et même surpris du bon sens avec
lequel il parlait, le curé lui proposa de l’attacher au service de son église.
Guy accepta l’offre avec d’autant plus de plaisir, qu’il espérait trouver dans
ce poste de quoi contenter son amour pour la prière et son respect pour les
lieux saints. Il fut donc établi garde ou bedeau de Notre-Dame de Lacken. Comme
il n’agissait point en mercenaire, tout lui parut grand dans son emploi. On le
voyait toujours également recueilli; loin d’imiter
ceux qui, regardant l’église comme un lieu ordinaire, y parlent souvent plus
haut et plus grossièrement qu’ils ne le feraient dans les places publiques, il
y était dans un religieux silence et une modestie qui semblait dire à tout le
monde: c’est ici la maison du Seigneur; tremblez, vous qui approchez de son sanctuaire. La propreté, le bon ordre
et sa ponctualité dans tout ce qu’il avait à faire, faisait aisément juger de
la pureté de son âme et de la régularité de ses mœurs. C’était toujours au pied
de l’autel qu’il se délaissait de ses occupations extérieures, et souvent il
passait une partie de la nuit en oraison. Tout le reste de sa conduite était
aussi réglé. Il ne donnait rien au plaisir ni à la légèreté. Il marchait
toujours en la présence de DIEU et s’efforçait de devenir parfait. Il vivait
dans une très-grande pauvreté. Lorsqu’il n’avait pas de quoi faire l’aumône, il
la demandait pour ceux qu’il ne pouvait pas soulager par lui-même. Il
affligeait son corps par des jeûnes rigoureux, et prévenait ainsi par la
pénitence le jour de la colère future. Il tâchait de rendre la vertu aimable
par des manières honnêtes et gracieuses.
Cependant,
pour l’humilier et le rendre plus vigilant sur lui-même, DIEU permit qu’il fît
une faute qui lui fit répandre plus tard bien des larmes. Un marchand de
Bruxelles, voyant l’amour qu’il avait pour les pauvres, lui persuada de se
mettre dans le commerce afin d’y gagner de quoi les soulager plus abondamment.
Guy, trompé par ce prétexte spécieux, ne fit point attention que DIEU n’exige
pas de nous le bien qu’on ne peut faire qu’en quittant un état où sa providence
nous a placés. Il écouta la proposition du marchand, et se mit en société avec
lui, ce qui surprit tous ceux qui le connaissaient. DIEU qui n’avait permis
cette fausse démarche que pour apprendre à son serviteur que nos propres
lumières sont souvent un mauvais guide, ne voulut pas qu’il demeurât longtemps
dans l’illusion faite à sa simplicité. Guy vit périr, au moment d’entrer dans
le port, le bâtiment de la cargaison duquel il comptait déjà retirer d’assez
forts bénéfices pour soulager les indigents. Il reconnut de suite que cet
accident était une punition de sa faute, et retournant aussitôt à Lacken, il
reprit son premier emploi, et ne songea plus qu’à trafiquer pour le ciel, en
avançant de vertus en vertus. DIEU l’appela à lui vers l’an 1112.
PRATIQUES. — 1. La pauvreté est un état
heureux pour un chrétien. Si nous sommes pauvres, profitons de notre bonheur;
si nous sommes riches, tâchons de nous rendre nos richesses utiles par nos
aumônes.
2. Il est
très-dangereux de changer d’état quand celui dans lequel on est n’a rien de
contraire au salut. Il n’y a rien que le démon n’emploie pour nous faire sortir
de la voie dans laquelle DIEU nous a mis.
3. On fait
son salut dans toutes les conditions, dans tous les états, si l’on s’acquitte
exactement de tous ses devoirs.
PRIÈRE. — Seigneur, donnez-nous un
conducteur fidèle qui nous conduise dans votre voie, et ne permettez pas que
nous nous en écartions jamais.
A.I.
No comments:
Post a Comment