13
SEPTEMBRE
SAINT AMAT
ou AMÉ ( 1 ), ÉVÊQUE DE
SION ( VIIe SIÈCLE ).
( 1 ) Ce saint est parfois appelé Aimé.
La chronique d’Auxerre l’a qualifié évêque de Sens; c’est une faute qui a été copiée par
plusieurs auteurs.
DIEU
fit naître saint Amat, vulgairement appelé saint Amé, dans une famille pieuse
et favorisée des biens de la fortune. Formé à la vertu dès sa jeunesse, l’étude
des lettres humaines, à laquelle on l’appliqua pendant quelque temps ne lui fut
pas préjudiciable. Il mit des bornes à sa curiosité, de peur qu’elle ne
l’égarât, et il pratiqua à la lettre ce que dit saint Jérôme, qu’il ne faut
point apprendre ce qu’on ne peut savoir sans danger. Il n’y eut que dans la
science des Saints qu’il voulut tout approfondir. S’appliquant à cette étude
avec humilité et avec un cœur pur, il en retira un mépris sincère pour le monde
et un désir ardent du ciel. Telles
étaient les dispositions d’Amé, lorsqu’il entra dans l’état ecclésiastique,
croyant qu’il y serait à couvert des dangers qu’on court dans le monde. Il
considérait qu’un ecclésiastique peut garder la retraite et se dispenser des
vains usages du siècle, sans qu’on y trouve à redire. Animé de plus en plus du
désir d’une haute perfection, il se retira plus tard dans le monastère
d’Agaune.
Le
clergé et le peuple, témoins de ses progrès et édifiés de son zèle, le
placèrent, vers l’an 660, sur le siège épiscopal de Sion, malgré tous les
efforts qu’il fit pour en être dispensé. La vocation du ciel était trop bien
marquée; et Amé aurait pu craindre de devenir enfin
désobéissant aux ordres de DIEU, en voulant lui plaire par une humilité
excessive, et qui, dès lors, cessait d’être une véritable humilité, s’il eût
persisté davantage dans son refus. Devenu le chef du troupeau, il le conduisit
avec sagesse et le garantit, autant qu’il fut en lui, contre le vice qui
corrompt le cœur et contre l’hérésie qui séduit l’esprit. Il prêcha, il
instruisit, il eut soin des malheureux et les soulagea; il fut, en un mot, un saint pasteur, et il sanctifia
tous ceux qui étaient sous sa conduite.
Il y
avait près de cinq ans qu’il gouvernait en paix son Église, lorsque de graves
tribulations vinrent l’éprouver. Le démon, jaloux de sa vertu et du bien qu’il
faisait dans son diocèse, suscita contre lui quelques-uns de ces hommes qui ne
peuvent souffrir dans les autres le bien qu’ils n’ont pas le courage de faire
eux-mêmes. Ils l’accusèrent auprès de Thierry Ier, fils de Clovis II, de
plusieurs crimes qui n’avaient point de fondement. Le roi ne s’informa point si
ce qu’on lui rapportait contre le saint prélat était vrai; le croyant coupable, parce qu’on lui disait qu’il
l’était, il l’exila à Péronne, dans le monastère de Saint-Fursy. Saint Ultan en
était alors abbé; il ne tarda guère à reconnaître le mérite
de son prisonnier; il l’honora comme un serviteur de DIEU qui
souffrait persécution pour la justice, et il aurait adouci encore plus les
peines de son bannissement, si Amé n’avait voulu faire servir sa disgrâce à la
pénitence dans laquelle il se proposait de passer le reste de ses jours.
Il y
avait environ douze ans que Amé était à Péronne, lorsque le roi Thierry l’en
fit sortir, non pour le rendre à son peuple ( ce prince ne voulait point éloigner celui qui le gouvernait ), mais pour
l’envoyer au monastère de Breuil ou de Merville, au diocèse de Térouane en
Flandre. Mauron, qui en était le fondateur, et qui avait été abbé de
Saint-Fursy après saint Ultan, fut réjoui de posséder encore le saint prélat:
et soit qu’il en eût obtenu le consentement du roi, soit de son propre
mouvement, il lui laissa le gouvernement de ce nouveau monastère. Amé prit
grand soin des religieux confiés à sa vigilance, et il s’efforça, par son
exemple et par ses discours, de les porter à la pratique de l’humilité et de la simplicité évangélique.
Quand il avait donné ordre à tout, il se retirait dans une cellule qui était
proche de l’église, et s’y occupait à la contemplation avec une telle ardeur,
qu’il semblait n’être plus sur la terre, mais dans le céleste séjour. Il ne
demeura qu’environ quatre ans parmi ses religieux, qu’il ne quitta que pour
être dans le ciel leur intercesseur, comme il avait été leur père et leur
médiateur sur la terre. Il mourut l’an
690, et fut enterré dans l’église de Breuil. On dit que Thierry reconnut qu’il
avait été trompé au sujet de ce saint prélat, et que pour réparer, en quelque
sorte, l’injustice avec laquelle il l’avait traité, il fit plusieurs donations
au monastère de Breuil: faible réparation de l’injuste traitement qu’il avait
fait souffrir au saint évêque.
PRATIQUES. — 1. La vie d’un ecclésiastique est
une vie de retraite et de prière; que les parents inspirent ces sentiments à
ceux de leurs enfants que DIEU appelle à ce saint état.
2. Profitons des afflictions qui nous arrivent,
en les regardant comme des moyens de satisfaire à la justice de DIEU.
PRIÈRE. — Seigneur, nous sommes redevables à
votre justice de dettes immenses; ne permettez pas que nous laissions perdre
aucune occasion d’y satisfaire par la pénitence et par la charité.
A.I.
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