- DE L'EXAMEN DE CONSCIENCE - SAINT CURÉ D'ARS. p. 115-120.
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* *
«
Si vous désirez savoir quand on doit vous différer ou
refuser l'absolution, le voici:
écoutez-le
bien et gravez-le dans votre coeur, afin que, chaque fois que vous
irez vous confesser, vous puissiez connaître si vous méritez d'être
absous ou renvoyés.
Je
trouve sept raisons qui doivent porter le prêtre à vous
différer l'absolution. C'est l'Église elle-même qui a donné ces
règles sur lesquelles le prêtre ne doit pas passer; s'il les
dépasse, malheur à lui et à celui qu'il conduit: c'est un aveugle
qui en conduit un autre. Le devoir du ministre est de – p 116 –
bien appliquer ces règles, et le vôtre, de ne jamais murmurer
lorsqu'il ne vous donne pas l'absolution. Si un prêtre vous la
refuse, c'est parce qu'il vous aime et qu'il désire véritablement
sauver votre pauvre âme.
«
Je dis: Iº que ceux qui ne sont
pas assez instruits ne méritent pas l'absolution;
le prêtre ne doit pas la leur donner, et ne le peut sans se
rendre coupable, parce que tout chrétien est obligé de connaître
Jésus-Christ avec ses mystères, avec sa doctrine, ses lois et ses
sacrements. Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, nous dit
expressément qu'on ne doit pas donner l'absolution à ceux qui ne
connaissent pas les principaux mystères du Christianisme et les
obligations particulières de leur état, « surtout, nous dit-il,
quand on reconnaît que leur ignorance vient de leur indifférence
pour le salut ».
Les
lois de l'Église défendent de donner l'absolution
aux
pères et mères, aux maîtres et maîtresses
qui
n'instruisent pas leurs enfants ou leurs domestiques,
ou
qui ne les font pas instruire par d'autres de tout ce qui est
nécessaire pour être sauvé;
qui
ne veillent pas sur leur conduite;
qui
négligent de les – p 117 – corriger de leurs désordres et de
leurs défauts ».
- l'oraison dominicale,
- la salutation angélique,
- le symbole,
- les commandements de Dieu et de l'Église,
- les sacrements,
- les actes des vertus théologales et de contrition.Et il ajoute: « Eh bien ! Si je vous avais interrogés, auriez-vous bien répondu à tout cela ? … Si vous ne savez pas tout ce que je viens de vous dire, vous n'êtes pas suffisamment instruits ».Et encore ne suffit-il pas de savoir des mots; « mais il faut que, si l'on vous interroge, vous puissiez rendre compte de l'explication de chaque article en particulier et de ce qu'ils veulent dire.2º « Je dis que l'on doit différer l'absolution à ceux qui ne donnent aucune marque de contrition. » Ces marques, quelles sont-elles ? « Les promesses et les protestations ? », « l'expérience nous apprend que nous ne devons guère nous y fier. Tous nous disent qu'ils sont fâchés d'avoir offensé le bon Dieu, qu'ils veulent se corriger tout de bon, et que s'ils viennent se confesser, ce n'est que pour cela. Et moins de huit jours après avoir – p 118 – été absous, ils oublient toutes leurs promesses et retournent à leurs mauvaises habitudes ». La vraie marque de contrition est l'effort accompli pour changer de conduite; « sans cela, nous n'avons pas mérité l'absolution, et il y a tout lieu de croire que nous n'avons fait qu'une confession nulle et sacrilège. Ah ! Si du moins toutes les trente absolutions, il y en avait une de bonne, que le monde serait bientôt converti ! »3º « Je dis que l'on doit refuser l'absolution à tous ceux qui conservent des haines, des ressentiments dans leur coeur, qui refusent de pardonner; de sorte qu'il faut bien prendre garde de ne jamais recevoir l'absolution lorsque vous avez quelque chose contre votre prochain.4º Je dis que l'on doit traiter de même ceux qui ont fait quelque tort au prochain et qui refusent de réparer le mal qu'ils ont fait ou dans sa personne ou dans ses biens. L'on ne peut pas même donner l'absolution à une personne qui étant à l'article de la mort peut restituer elle-même et se contente de dire à ses héritiers de le faire à sa place. Tous les Pères disent que, pour celui qui a du bien d'autrui, qui pourrait le rendre et – p 119 – qui ne le rend pas, il n'y a point de pardon ni de salut à espérer.5º « Je dis que l'on doit refuser l'absolution à ceux qui sont dans l'occasion prochaine de pécher, et qui refusent d'en sortir. Le prêtre ne doit et ne peut, sans se damner, leur donner l'absolution, à moins qu'ils ne promettent de renoncer à ces occasions et de les quitter.6º « Je dis que l'on doit refuser l'absolution à ceux qui sont scandaleux; qui, par leurs paroles, leurs conseils et leurs exemples pernicieux portent les autres au péché. Tels sont ces mauvais chrétiens qui tiennent dans leurs maisons des veillées, des danses, des jeux défendus; qui ont des tableaux deshonnêtes ou des mauvais livres; comme sont encore les personnes du sexe qui se parent dans l'intention de plaire et qui, par leurs regards, leurs manières, font commettre tant de fornications et d'adultères de coeur. Un confesseur, dit saint Charles, doit refuser l'absolution à toutes ces personnes, puisqu'il est écrit: « Malheur à celui par qui le scandale arrive* ».* Matth. XVIII, 7.
- - 120 -7º « Je dis que l'on doit différer l'absolution aux pécheurs d'habitude, qui retombent depuis longtemps dans les mêmes péchés, qui ne font point, ou du moins font bien peu d'efforts pour se corriger. Quand il n'y a point de changement ni d'amendement dans une personne qui se confesse, sa pénitence est fausse et trompeuse.Le saint Concile de Trente nous ordonne de ne donner l'absolution,
- qu'à ceux en qui l'on voit la cessation du péché,
- la haine et la détestation du passé,
- la résolution et le commencement d'une vie nouvelle.« Voilà, mes frères, les règles dont un confesseur ne peut s'écarter, sans se perdre lui-même et ses pénitents* ».* Sermon III. Sermon du XIIIe dimanche après la Pentecôte, sur l'absolution.
Ici
le Saint Curé expose longuement tout ce qu'un chrétien doit savoir
pour être sauvé:
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