Thursday, 3 October 2013

4 octobre Saint François d'Assise

4 octobre
SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
Ce saint naquit à Assise, en Ombrie, dans les terres de l’État ecclésiastique, l’an 1182. Son père, nommé Pierre Bernardon, était marchand; sa mère s’appelait Pique; tous deux étaient d’honnêtes gens selon le monde, plus occupés de leur trafic que de l’éducation de leurs enfants. Celui dont on donne ici la vie avait reçu au baptême le nom de Jean; il apprit si parfaitement à parler la langue française qu’on le surnomma François, nom sous lequel il est bien plus connu. DIEU préserva François des désordres ordinaires à la jeunesse; il n’avait pas beaucoup de goût pour la piété, et il aimait la dissipation; mais il n’était pas débauché. Après des études superficielles, son père le mit dans le commerce. Quoiqu’il fut, comme presque tous les marchands, sensible à l’intérêt, il aimait les pauvres et se plaisait à leur faire du bien. Dès l’enfance, il s’était proposé de donner à tous ceux qui se présenteraient, surtout s’ils lui demandaient pour l’amour de DIEU, persuadé que l’aumône est une voix qui pénètre jusqu’àu trône de DIEU. François attribuait à ses aumônes les grâces qui touchèrent son cœur. Le Seigneur en ajouta d’autres, en lui envoyant des maux corporels qui lui apprirent combien on doit peu compter sur la vie, et que la jeunesse la plus robuste est un faible rempart contre la mort. Revenu d’une maladie dangereuse, il sortit dans la ville avec un habit fort propre, qu’il mettait pour la première fois, lorsqu’il rencontra un gentilhomme très-pauvre et presque nu; François, touché de son état, lui donna cet habit. Un jour qu’il se promenait à cheval dans la campagne, il rencontra un lépreux qui lui fit horreur; mais faisant aussitôt réflexion que, pour servir Jésus-Christ, il faut commencer par se vaincre soi-même, il descendit de cheval, donna l’aumône à ce lépreux, et le baisa; depuis ce temps-là, il cherchait ceux qui étaient attaqués du même mal et les visitait.
Dans le dessein de se livrer entièrement à la grande affaire de son salut, il renonça à l’héritage qu’il pouvait espérer après la mort de son père; et s’en alla, sans autre habit qu’un fort mauvais manteau, chercher une solitude, en chantant dans les chemins les louanges de DIEU. Une ancienne église dédiée à saint Damien, située hors les murs de la ville, était souvent le lieu de sa retraite. Il fut un jour rencontré dans un bois par des voleurs, qui ne lui ayant rien trouvé, le battirent cruellement, et le jetèrent dans une fosse pleine de neige. Un habitant d’une ville voisine l’ayant reconnu, le conduisit chez lui, lui donna des habits, et le retint autant qu’il put, en lui témoignant toute son affection. Après qu’il eut fait réparer l’église de saint Damien, avec les aumônes des fidèles qu’il avait recueillies, il se retira auprès d’une petite église appartenant à une abbaye de Bénédictins, appelée par ces religieux Notre-Dame des Anges de la Portioncule. Cette église était abandonnée et presque entièrement ruinée. François entreprit aussi de la réparer; il en vint à bout. Il y priait souvent, et y reçut des grâces extraordinaires, spécialement la fameuse indulgence si connue sous le nom de la Portioncule. Deux ans après, ayant entendu dans l’église la lecture de l’Évangile où Jésus-Christ dit à ses Apôtres: Ne portez ni or ni argent, ni provision pour le voyage, ni deux vêtements, ni souliers, ni bâtons, il prit ces conseils de la perfection pour sa règle, et voulant s’y conformer à la lettre, il jeta son argent, ôta sa chaussure, quitta son bâton, et se revêtit d’un habit pauvre qu’il lia avec une corde, et donna l’année suivante un habillement semblable à ses disciples, en y ajoutant seulement un capuchon pour couvrir sa tête, et un petit manteau.
François s’étant mis dans l’état que Jésus-Christ conseillait à ses disciples pour la prédication de l’Évangile, alla prêcher la pénitence, et fit, dès le commencement, des conversions éclatantes. Quelques-uns de ceux que ses discours avaient touchés voulurent s’attacher à lui, et mener le genre de vie qu’il avait embrassé. François les assembla, et après leur avoir beaucoup parlé du royaume de DIEU, du mépris du monde, du renoncement à sa propre volonté et de la mortification du corps, il leur donna sa règle. Entre autres choses, il y exhorte les frères au travail des mains; mais il veut qu’ils se contentent de recevoir pour le prix de leurs ouvrages les choses nécessaires à la vie, pourvu que ce ne soit pas en argent. Il leur défend de prêcher sans la permission de l’évêque, ni de rien posséder en propre. Il veut que leurs prédications soient courtes mais exactes, appuyées sur la parole de DIEU, et qu’ils ne disent rien qui ne porte véritablement à l’édification.
Les peuples avaient pour lui une vénération extraordinaire, et cependant il se regardait comme la dernière des créatures. Un de ses religieux lui ayant demandé comment il pouvait se croire tel, il répondit: « Si le plus scélérat de tous les hommes avait reçu de la miséricorde de DIEU autant de grâces que moi, il en serait plus reconnaissant que je ne le suis. »
Il recommandait fréquemment à tous ses disciples cette humilité comme une vertu fondamentale du christianisme, et particulièrement de l’état religieux. Le pape lui ayant demandé s’il voulait qu’on élevât les religieux aux dignités ecclésiastiques: « Le nom qu’ils portent, répondit-il, avertit qu’ils ne doivent pas penser à s’élever. Si Votre Sainteté souhaite qu’ils soient utiles à l’Église, qu’elle les tienne toujours dans l’état humble auquel ils ont été appelés. » Comme ses disciples lui demandaient un jour laquelle de toutes les vertus était la plus agréable à DIEU: « La pauvreté, leur dit le saint; elle est la voie du salut, donne l’humilité et conduit à la perfection. Ses fruits sont cachés, mais ils se multiplient en une infinité de manières. »
Jamais, pour se retirer de cette pauvreté, ni pour en diminuer les rigueurs, il ne voulut consentir à retenir la moindre portion des biens que les novices avaient dans le monde. Quelques personnes qui connaissaient son exactitude sur ce point, crurent l’en faire relâcher en lui remontrant que s’il voulait retenir de ces biens, il pourrait satisfaire aux devoirs de l’hospitalité. « À DIEU ne plaise, répondit-il, que pour quoi que ce soit, nous donnions atteinte à la sainteté de notre règle; il vaut mieux être dans la nécessité de dépouiller l’autel de la sainte Vierge, qui nous saura plus de gré d’observer les conseils de son fils, que de parer ses autels. » Ce fut dans le même esprit qu’il se dépouilla, dans un voyage, d’un petit manteau qu’il portait sur son habit, pour en revêtir un pauvre presque nu. « Ce manteau lui appartient, dit-il à son compagnon, en se dépouillant; car Jésus-Christ me l’a prêté, pour le rendre à celui qui serait plus pauvre que moi. » Rien ne fut capable d’affaiblir en lui l’amour de la pauvreté; et jamais, sous prétexte du bien de son ordre, il ne voulut ni richesses, ni distinctions. Dans le premier chapitre qu’il fit tenir, plusieurs frères le prièrent d’obtenir du Pape un privilège en vertu duquel ils pussent prêcher où il leur plairait, même sans permission des évêques. Cette proposition déplut au saint homme, et il répondit avec indignation: « Quoi, mes frères, vous ne connaissez pas la volonté de DIEU ? Il veut que nous gagnions les supérieurs par l’humilité et le respect, afin d’attirer  par la parole et le bon exemple ceux qui leur sont soumis. Quand les évêques verront que vous vivez si saintement, que vous ne voulez point entreprendre sur leur autorité, ils vous prieront d’eux-mêmes de travailler au salut des âmes dont ils sont chargés. »
Quand il sentit sa fin approcher, il redoubla les rigueurs de sa pénitence. Le jour même de sa mort il se fit lire le chapitre XIII de l’Évangile de saint Jean, et récita le psaume 141. Après avoir dit ces dernières paroles: « Les justes sont dans l’attente de la justice que vous me rendrez. », il s’endormit dans le Seigneur, étant âgé de quarante-cinq ans, l’an de Jésus-Christ 1226.
PRATIQUES. — La pauvreté et l’humilité sont les gardiennes des autres vertus. On le sait, on le dit: quand travaillera-t-on à les acquérir ?
PRIÈRE. — Seigneur, faites que nous pensions seulement que nous sommes nés sur votre croix, et faites-nous la grâce de la porter par la pauvreté et les humiliations.

Voir au 17 septembre l’histoire des stigmates de saint François.
A.I.

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