Thursday, 31 October 2013

31 octobre LE BIENHEUREUX Alphonse RODRIGUEZ, FRÈRE COADJUTEUR DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS ( XVIIe SIÈCLE ).

31 octobre
LE BIENHEUREUX Alphonse RODRIGUEZ, FRÈRE COADJUTEUR DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS ( XVIIe SIÈCLE ).
Le bienheureux Alphonse Rodriguez naquit en Espagne, à Ségovie, le 25 juillet 1531. Son père Diégo Rodriguez et sa mère Marie Gomez, honnêtes marchands et fervents chrétiens, mirent tous leurs soins à bien élever leur nombreuse famille, et à lui enseigner la crainte de DIEU et la dévotion à Marie. Dès l’âge le plus tendre le jeune Alphonse conçut un vif amour pour la Très-Sainte-Vierge; il aimait à tenir entre ses mains et à baiser ses images, et lui parlait avec une confiance filiale.
Alphonse fut envoyé à Alcala pour y étudier, mais il n’y resta pas longtemps. Son père étant mort, sa mère le rappela pour l’aider au milieu des embarras de son veuvage, le maria ensuite avec une personne vertueuse nommée Marie Suarez, et il continua le commerce de son père. Mais DIEU, qui avait de grands desseins sur Alphonse et qui voulait le détacher du monde, permit que sa fortune fût renversée; bientôt la mort lui enleva sa jeune fille qu’il aimait tendrement; sa femme succomba peu après.
Pendant plusieurs années, Alphonse s’appliqua avec ardeur à la pratique des vertus chrétiennes, et à l’exercice de la plus rigoureuse pénitence. Toute sa consolation après les pertes douloureuses qu’il avait faites, était son jeune fils âgé de trois ans seulement, qui donnait les plus belles espérances. Considérant un jour la beauté de cette âme pure, Alphonse vint à songer quel affreux malheur ce serait pour ce cher enfant, s’il venait à perdre un jour la grâce par le péché mortel; il pria DIEU alors de le lui enlever, s’il prévoyait qu’un jour il dût violer sa sainte loi par une faute grave.
Son désir fut exaucé; DIEU agréa l’holocauste, et un mois après, le fidèle serviteur assistait aux funérailles de son fils.
Tous les liens qui retenaient Alphonse dans le monde étant brisés, il résolut de se consacrer à DIEU, dans la Compagnie de Jésus; après bien des épreuves, il fut agréé comme frère coadjuteur temporel, c’est-à-dire chargé d’un emploi domestique, et le 21 janvier 1571 il entra au collège de Valence, où il devait faire son noviciat. Il ne tarda pas à s’y montrer le modèle de ses frères par la pratique exacte de toutes les vertus de son état. On admirait son humilité profonde, sa patience à toute épreuve, son recueillement continuel, son mépris de lui-même et surtout son exacte obéissance. Au bout de six mois, il fut envoyé au collège de Majorque, dans l’île de ce nom. Il fit ses premiers vœux le 5 avril 1573, et l’année 1585, il prononça les vœux solennels qui l’attachaient irrévocablement à la religion.
Le bienheureux Alphonse fut chargé de l’office de portier dans le collège, et pendant trente ans, il s’appliqua à le remplir avec toute la perfection possible. Il se figurait que ce n’était pas à des hommes qu’il allait ouvrir la porte mais à DIEU; de là son activité, sa douceur, sa modestie et les courtes mais saintes exhortations qu’il trouvait moyen de faire aux personnes qui venaient au collège. Ses occupations lui laissaient-elles un moment libre, aussitôt il le consacrait à l’oraison, et allait le passer devant le Saint-Sacrement, où il paraissait se consumer d’amour. Ce fut dans ces visites à Jésus-Christ qu’Alphonse reçut des faveurs et des grâces abondantes. C’est là qu’il puisait la force de résister aux tentations et aux démons; là qu’il vit un jour Notre-Seigneur lui apparaître et lui donner une leçon de modestie.
Que dire de la dévotion du bienheureux envers la très-sainte Vierge ? Il la nommait sa mère, avait composé en son honneur plusieurs prières touchantes, tenait continuellement entre ses mains son rosaire, et l’on vit après sa mort le pouce et l’index de la main droite du saint frère couverts d’un calus produit par le frottement continuel des grains de cette couronne. Il soutenait avec feu l’Immaculée–Conception, et copiait l’office et engageait vivement les jeunes gens à le réciter, pour obtenir la chasteté. Il jeûnait rigoureusement le samedi, et se préparait à toutes les fêtes de la Mère de DIEU par des mortifications extraordinaires.
C’est par cet amour envers Jésus et Marie, par l’oraison, la pauvreté et l’obéissance que le bienheureux parvint à la perfection. Il fut favorisé d’extases, de ravissements; obtint le don des miracles, et fit des prophéties, dont l’événement marqua la vérité.
Les dernières années de sa vie ne furent pour Alphonse qu’une chaîne d’infirmités et de souffrances, qu’il supporta avec courage et patience. Pendant le mois d’octobre, la maladie fit de grands progrès, et bientôt tout espoir fut perdu. Alphonse reçut les sacrements avec la foi la plus vive, et expira en prononçant le nom adorable de Jésus, le 31 octobre 1617, âgé de quatre-vingt six ans. Léon XII l’a béatifié le 12 juin 1825, ( Vie du Bienheureux Alphonse Rodriguez  ).
PRATIQUES. ― Aimer la vie cachée, la prière et l’obéissance. Avoir une grande dévotion à la Sainte-Vierge; la demander à DIEU par l’intercession du bienheureux.
 PRIÈRE. ― O DIEU ! la force et l’exaltation des humbles, qui avez rendu votre serviteur Alphonse illustre par l’exercice continuel de la mortification et la grâce d’une prodigieuse humilité, faites qu’à son exemple, mortifiant notre chair et marchant avec confiance sous l’humble étendard de votre Fils, nous arrivions à la gloire éternelle. Ainsi soit-il.

A.I.

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