23 octobre
SAINT IGNACE,
PATRIARCHE DE
CONSTANTINOPLE ( IXe SIÈCLE ).
Saint Ignace était
d’une naissance illustre; il eut pour mère Procopie, fille de l’empereur
Nicéphore, et pour père Michel, qui fut d’abord curopalate ou maître du palais,
et qui, à la mort de Nicéphore tué
par les Bulgares, lui succéda sur le trône impérial. Sa douceur et sa piété
annonçaient qu’il ferait le bonheur de l’Église et de l’État; mais le monde ne
mérita pas d’être gouverné par un si bon prince. Léon l’Arménien, général d’armée,
s’étant révolté, Michel, pour éviter les malheurs d’une guerre civile, quitta
de lui-même la pourpre, qu’il n’avait portée qu’un an et neuf mois.
Il avait trois fils
et deux filles. Accompagné de l’impératrice et de ses enfants, il se retira
dans les îles princesses, et tous embrassèrent l’état monastique. Ignace avait
alors quatorze ans. Le monastère où il vécut avait pour abbé un partisan de
l’hérésie des Iconoclastes; Ignace eut beaucoup à souffrir de la part de cet
homme, qui avait un caractère violent. On tendit des pièges à sa foi; il les
évita, et fit servir à sa sanctification les épreuves et les mauvais
traitements. Aussi ses vertus le firent, à la mort de son persécuteur, élire
abbé du monastère, et quelque temps après patriarche de Constantinople. Au zèle
qu’il déploya contre le vice, il joignit le goût des belles-lettres, et un
talent remarquable pour l’éloquence. Il fut exilé pour avoir courageusement blâmé les vices de Bardas, frère de
l’impératrice Théodora. On le relégua dans l’île de Térébinthe, où se trouvait
un monastère qu’il avait bâti. On mit en usage tous les moyens possibles pour
l’amener à donner sa démission de patriarche: mais il la refusa constamment
pour ne pas livrer son troupeau à la fureur de l’ennemi. Son siège n’en fut pas
moins usurpé par Photius, que Bardas seul déclara patriarche. L’usurpateur
persécuta indignement Ignace. Il vint même à bout de tromper le Saint-Siège,
et, par une foule de supercheries, de faire reconnaître son élection. Pour en
arriver là, on prit de force la main du saint, alors emprisonné par son
adversaire dans le sépulcre de Constantin Copronyme, et on lui fit former une
croix sur un papier; puis, Photius fit remplir ce papier d’un acte de
renonciation censée faite par Ignace au siège de Constantinople. Se croyant
ainsi maître de la position, Photius permit au saint de se retirer dans une
maison de sa mère, où il fut gardé. Ignace, à la faveur d’un déguisement,
parvint à s’échapper sans être reconnu, et erra d’île en île. Sa tête fut mise
à prix. Cependant le peuple se déclara pour lui, et le Pape, mieux instruit,
déclara qu’Ignace était le seul patriarche légitime, et condamna les
prévarications des légats qu’il avait d’abord envoyés sur les lieux et qui
s’étaient laissé circonvenir par Photius. D’autre part, Bardas étant mort et
Basile lui ayant succédé, ce dernier bannit Photius dans l’île de Scépé, et
rétablit Ignace en grande pompe sur son siège patriarcal. Cet acte de justice
providentiel eut lieu le 3 novembre 867. À la manière dont notre saint remplit
les fonctions et les devoirs de l’épiscopat, on vit que ses souffrances avaient
perfectionné ses vertus. Il mourut le 23 octobre 878, à l’âge de quatre-vingts
ans. Entre autres miracles, deux femmes possédées du démon furent délivrées par
son intercession.
PRATIQUES. ― Il faut du courage pour traverser
victorieusement les épreuves de la vie. Combattons la lâcheté du cœur, et
retrempons-nous dans la force divine par la prière, la patience, l’humilité et
la réception du pain des forts. C’est ainsi que les saints se sont préparés aux
luttes et aux victoires.
PRIÈRE. ― Seigneur, je crois en vous, mais fortifiez de plus en
plus ma foi, afin que je combatte les combats de cette sainte et sublime foi,
dont vous êtes l’auteur et dont vous serez un jour le consommateur.
A.I.
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