16 octobre
SAINT
MARTINIEN ET SES COMPAGNONS, MARTYRS ( VIe SIÈCLE ).
Après la
mort du saint évêque de Carthage, appelé Deo-Gratias,
Genséric, roi des Vandales, continua de persécuter les catholiques de ses
états. Un des officiers de ce prince avait pour esclaves Martinien, Saturnien,
et deux de leurs frères, et une fille nommée Maxime. Martinien, armurier de son
métier, était très-utile à son maître, et Maxime le servait à son gré dans le
détail de sa maison. Pour s’attacher davantage deux personnes dont il était
très-content, il résolut de les marier ensemble. Martinien en reçut la
proposition avec joie; Maxime, au contraire, qui voulait demeurer vierge, était
résolue de n’avoir d’autre époux que Jésus-Christ; néanmoins, elle n’osa
déclarer à son maître les sentiments de son cœur; ainsi le mariage se fit. Dès
que les époux furent seuls, Maxime dit à Martinien: « Mon frère, j’ai consacré
mon corps à Jésus-Christ; je l’ai pris pour époux, et je ne puis en avoir d’autre.
Prenez part à la grâce que j’ai reçue, et consacrez-vous aussi à son service. » Comme DIEU parlait en même temps au cœur de Martinien, il suivit sans
hésiter l’avis de cette sainte fille; et non content d’assurer son propre salut
en suivant une voie que DIEU lui montrait, il voulut encore procurer le même
avantage à ses trois frères: ils résolurent tous quatre de renoncer au monde
pour ne servir que DIEU.
Pour
exécuter ce dessein avec une entière liberté, ils sortirent la nuit de la
maison de leur maître. Martinien, avec ses frères, se retira dans le monastère
de Tabraca, et Maxime dans le monastère des filles qui en était proche. L’officier
vandale les fit chercher de tous côtés, et promit des récompenses à qui les
découvrirait. On les trouva enfin; et dès qu’on les lui eut ramenés, il les fit
mettre en prison et charger de chaînes, pour obliger Martinien et Maxime à
violer leurs vœux. Le roi Genséric, qui en entendit parler, commanda qu’on les
maltraitât jusqu’à ce qu’ils fussent soumis à la volonté de leur maître. On les
frappa avec de gros bâtons garnis de pointes qui se rompirent facilement. Ainsi
ces bâtons, en assommant par leur pesanteur, laissaient dans la chair des
pointes qui causaient des douleurs aiguës. Le lendemain, les martyrs se
trouvèrent guéris.
Maxime
fut mise dans une prison séparée, on l’étendit sur une poutre qui lui tenait
les pieds écartés l’un de l’autre. Dans cet état, elle était consolée par
plusieurs serviteurs de DIEU qui la visitaient. Un jour qu’ils y étaient, cette
poutre rompit à leurs yeux comme un bois pourri. Le Vandale ferma encore les
yeux à l’éclat de cette merveille. DIEU appesantit sa main sur lui et sur sa
maison; il mourut, aussi bien que ses enfants et ses bestiaux, d’un mort si
prompte, qu’il n’était guère possible de la regarder comme un événement
naturel. Sa veuve, désolée de tant de pertes, ne songea plus qu’á se défaire
des cinq esclaves que son mari avait retenus prisonniers; elle en fit présent à
Sersaon, parent du roi Genséric, qui en témoigna beaucoup de joie; mais il vit
bientôt sa maison dans le trouble par les différents accidents qui affligeaient
ses enfants et ses domestiques. Sersaon, étourdi de ce qu’il voyait, crut que
le démon était entré dans sa maison avec les cinq esclaves. Il en parla au roi,
qui, pour délivrer son parent de ses frayeurs, relégua les esclaves dans le
pays des Maures, à l’exception de Maxime, à qui il donna la liberté d’aller où
elle voudrait; elle se retira dans un monastère de filles, dont elle fut
supérieure et où elle finit saintement ses jours.
Les
Maures, chez qui les quatre frères furent exilés, étaient la plupart païens ou
sans religion, et vivant de brigandage.
Les serviteurs de DIEU se crurent envoyés dans ce pays pour y faire
connaître Jésus-Christ. Leurs exemples et leurs instructions en convertirent
plusieurs, et ils envoyèrent à Rome demander des ministres au Pape pour leur
administrer les sacrements. Le prince du pays, tributaire de Genséric, qui ne
songeait qu’à établir l’arianisme, fut si irrité des progrès de la religion
catholique, qu’il résolut de les arrêter par la mort des quatre frères, à qui
il les attribuait. Il ordonna qu’on les attachât à la queue de quatre chevaux
indomptés, afin que leurs corps fussent mis en pièce. Leur martyre arriva vers
l’an de Jésus-Christ 560.
PRATIQUES. — 1. La crainte de déplaire au monde
nous empêche-t-elle de nous consacrer au service de DIEU ? Le monde ne peut
nous mettre à couvert de la colère du Tout-Puissant que nous refusons de
servir.
2. Ne perdons aucune
occasion de faire connaître Jésus-Christ. Que notre conduite fasse voir quel
bonheur c’est d’être à Lui.
PRIÈRE. — Seigneur, à qui irons-nous ? Vous avez
les paroles de la vie éternelle; faites-les entendre à notre cœur, et nous ne
craindrons point la mort.
A.I.
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