Wednesday, 3 July 2013

29 juin Saint Pierre, apôtre ( Ier Siècle )


29 juin –
SAINT PIERRE, APÔTRE ( Ier SIÈCLE ).
Simon, qui fut ensuite appelé Pierre, était de Bethsaïde, petite ville de la Galilée, sur le bord du lac de Génésareth, et s’occupait à la pêche avec André son frère. Il était marié avant d’être appelé par Jésus-Christ, et on prétend que sa femme arriva à la gloire du martyre. Saint André ayant eu le bonheur de trouver Jésus-Christ, se hâta de faire part à son frère d’une si heureuse nouvelle. « J’ai, lui dit-il, trouvé le Christ promis par les prophètes. » Simon ajouta foi à ce que son frère lui disait, et il résolut dès lors de se donner tout entier au divin Agneau. André le mena à Jésus, qui lui dit que dans la suite il s’appellerait Céphas, c’est-à-dire Pierre ou Rocher. Après qu’André et Pierre eurent passé un jour avec le Sauveur, ils s’en retournèrent le lendemain à leur occupation de la pêche; mais ils revenaient de temps en temps l’écouter et recevoir de lui les paroles de vie; de sorte qu’ils pouvaient passer dès lors pour être de ses disciples.
Vers la fin de la même année, Jésus étant revenu de Jérusalem, rencontra sur le bord du lac de Génésareth André et Pierre qui lavaient leurs filets. Il monta dans leur barque pour instruire le peuple qui venait l’écouter en foule; ensuite, il dit à Pierre: « Jetez vos filets en pleine mer pour pêcher. » Pierre obéit, et la pêche fut si abondante, quoiqu’ils n’eussent pu rien prendre pendant toute la nuit, que leurs filets se rompaient. Pierre, étonné de ce miracle et convaincu qu’il n’était pas digne que DIEU fît aucune œuvre surnaturelle en sa faveur, protesta qu’il n’était qu’un pécheur, et qu’il ne méritait pas d’approcher du Saint des Saints. Dès ce moment, il quitta tout pour suivre Jésus-Christ, et s’attacha à lui. Le Sauveur du monde fit quelque temps après l’élection des douze Apôtres, à la tête desquels l’Écriture et la tradition mettent toujours saint Pierre.
Pierre répondit parfaitement à sa vocation. On le vit toujours depuis plein de zèle pour Jésus-Christ et sa doctrine, et rempli d’ardeur pour faire connaître l’un et l’autre. Aussi Notre-Seigneur lui donna-t-il souvent des marques de préférence. Quand Pierre lui demanda d’aller à lui en marchant sur les flots, Jésus-Christ lui en accorda la grâce pour récompenser son ardent amour. Il est vrai que l’agitation des flots, causée par le vent, diminua un peu de la fermeté de sa foi: mais Jésus le rassura aussitôt et le soutint. Il fallait que le chef des Apôtres, qui représentait toute l’Église, les forts comme les faibles, fit voir dans sa crainte ce que nous sommes par nous-mêmes. Pierre était bien persuadé que c’est DIEU qui donne à l’homme les forces dont il a besoin; et il eut bientôt occasion de le marquer à Jésus-Christ. Cet Homme DIEU ayant abordé dans le pays de Génésareth, s’y trouva presque abandonné de tout le monde, parce qu’il avait prêché des vérités que l’orgueil humain ne pouvait goûter. Il dit aux Apôtres :
« Voulez-vous aussi vous en aller ? » Mais Pierre lui répondit : « Où pourrions-nous aller, Seigneur ? vous avez les paroles de la vie éternelle. » Il fit voir, peu de temps après, qu’il tenait à rester avec Jésus-Christ, parce qu’il le connaissait pour le vrai DIEU; car Jésus-Christ ayant demandé à ses Apôtres: « Vous autres, qui croyez-vous que je suis ? » « Vous êtes, répondit Pierre, le Christ, le Fils du DIEU vivant. » Confession admirable, qui lui fit mériter, de la bouche de la vérité même, le titre d’heureux: « Vous êtes heureux, fils de Jonas, parce que la chair et le sang ne vous ont point révélé cette vérité. Et moi je vous dis, ajouta Jésus-Christ, que vous êtes Pierre, et que sur cette Pierre je bâtirai mon Église, contre laquelle les puissances de l’enfer ne prévaudront point. »
Quand Jésus-Christ annonça à ses disciples qu’il allait être livré à ses ennemis, et que ses disciples l’abandonneraient, saint Pierre, toujours plein de zèle pour son maître, assura qu’il mourrait avec lui, s’il le fallait, plutôt que de lui être infidèle; et que, quand tous les autres l’abandonneraient, pour lui, il ne le quitterait jamais. Il en avait effectivement la volonté; mais comme elle était mêlée d’une présomption qui avait besoin d’être guérie par un remède qui l’humiliât, Jésus-Christ lui prédit que, loin de mourir pour lui, il le renoncerait trois fois avant le point du jour. En effet, après l’avoir suivi chez Caïphe, il n’eut pas assez de courage pour le confesser et s’avouer son disciple. Une parole d’une servante l’abattit, et il protesta par trois fois qu’il ne connaissait point celui que peu auparavant il avait reconnu publiquement pour le Christ, le Fils du DIEU vivant. Voilà ce que sont les hommes abandonnés à leur faiblesse. Dès que Pierre eut commis cette faute, Jésus le regarda de ce regard de grâce et de miséricorde qui touche et qui convertit le cœur. Pierre connut aussitôt la grandeur de sa faute, et la pleura amèrement. « Heureuses larmes, dit saint Ambroise, qui ne demandent point le pardon et qui le méritent ! » Aussi Notre-Seigneur oublia le péché de ce sincère pénitent, et continua de répandre sur lui des faveurs abondantes.
Jésus-Christ étant monté au ciel, Pierre se retira à Jérusalem avec les Apôtres et la sainte Vierge pour y attendre le Saint-Esprit, qui descendit sur eux le cinquantième jour après la mort du Sauveur. Le discours que saint Pierre prononça alors devant les Juifs qui étaient assemblés en grand nombre pour être témoins de ces merveilles, fit bien voir que lui et les Apôtres parlaient par l’Esprit de DIEU; il y en eut environ trois mille qui crurent et furent baptisés.
DIEU voulant que l’Évangile fût annoncé aux Gentils, permit que la persécution s’allumât contre les Apôtres, et les obligeât de se disperser. Saint Pierre vint à Samarie, où la parole de DIEU avait déjà été annoncée; il imposa les mains aux fidèles de cette ville, et leur donna le Saint-Esprit. Un magicien fameux, nommé Simon, voyant que ceux à qui les Apôtres imposaient les mains recevaient en même temps le don des langues, leur offrit de l’argent pour avoir le même pouvoir, comme si des personnes qui vivaient dans un entier dépouillement de toutes choses eussent été capables de lui vendre pour de l’argent, qu’ils méprisaient, la puissance du Saint-Esprit. Saint Pierre eut horreur de l’ambition sacrilège de Simon, et le rejeta avec indignation, l’exhortant néanmoins à faire pénitence de son péché. Cet Apôtre, peu de temps après, fut envoyé par Jésus-Christ même pour baptiser et instruire le premier des Gentils qui se convertit. C’était un centenier nommé Corneille, dont les prières et les aumônes étaient agréables à DIEU. Il écouta saint Pierre avec docilité; et il crut lui et toute sa famille. Saint Pierre alla ensuite à Antioche, dont il fut le premier évêque. Il n’y résida pas toujours; car son zèle lui fit parcourir le Pont, la Cappadoce et d’autres lieux: on rapporte qu’ensuite il alla à Rome, afin de combattre l’erreur et l’idolâtrie, jusque dans le lieu où elles dominaient avec le plus d’empire.
Il était, l’année suivante, à Jérusalem, où il fut mis en prison par l’ordre d’Hérode-Agrippa, et délivré par un ange. Quelque temps après, il écrivit sa première épître. En l’an 51, il se trouva au concile de Jérusalem, d’où il alla à Antioche, où saint Paul le reprit de ce que, par sa manière d’agir, il engageait les Gentils convertis à vivre selon la loi des Juifs; car saint Pierre, qui avait mangé pendant quelque temps avec les Gentils devenus fidèles, sans s’arrêter à la distinction des viandes prescrites par la loi, s’était ensuite séparé d’eux pour ne point blesser les chrétiens de Jérusalem: il ne mangeait plus avec eux, ce qui pouvait donner lieu de croire que l’observation de la loi était encore nécessaire, au moins pour les Juifs convertis. Il écouta avec humilité la réprimande que saint Paul lui en fit, et changea de conduite. Il fit paraître cette humilité et l’amour sincère qu’il avait pour la vérité dans sa seconde épître, qu’il écrivit vers l’an 65. Ce fut le temps qu’il retourna à Rome pour la dernière fois. C’était en ce lieu qu’il devait consommer ses travaux et acquérir la gloire du martyre.
Saint Pierre ne flatta point les puissances du siècle en leur cachant la vérité pour s’épargner, ou du moins pour retarder un supplice qu’il regardait comme sa gloire. Il redoubla son zèle et son ardeur, et prêcha avec tant de force la chasteté, la pénitence, l’amour de DIEU par dessus toutes choses, et toutes les autres vérités qui font le chrétien, que tous les païens en furent irrités. On dit que les fidèles, qui craignaient qu’on ne le fît mourir, le prièrent instamment de se retirer; que, faisant violence à son zèle, il céda à leurs importunités. Il choisit le temps de la nuit, et déjà il était à la porte de Rome, lorsqu’il vit Jésus-Christ qui y entrait. Le saint Apôtre lui demanda :
« Seigneur, où allez-vous ?  — Je viens à Rome, lui répondit Jésus-Christ, pour être crucifié de nouveau. » Saint Pierre, comprenant le sens de cette parole, retourna aussitôt sur ses pas, et raconta cette vision aux fidèles. Il fut arrêté d’abord, et se réjouit de ce qu’il allait enfin donner sa vie pour Jésus-Christ. Alors régnait Néron, prince cruel et inhumain, digne par conséquent d’être le ministre du démon pour faire mourir le premier des Apôtres. Saint Paul fut pris avec lui, et l’on croit qu’ils demeurèrent neuf mois en prison. Prédicateurs de l’Évangile au milieu de leurs liens, ils convertirent les principaux de leurs gardes et plusieurs autres personnes; ils gagnèrent ainsi des âmes à DIEU jusqu’à la fin de leur vie. Saint Pierre finit la sienne sur une croix, où il fut attaché la tête en bas, comme il l’avait demandé lui-même.
PRATIQUES. — Plus orgueilleux et plus faibles encore que saint Pierre, nous avons protesté cent fois que nous ne renoncerions jamais Jésus-Christ, et nous le renonçons et n’osons paraître disciples de la vérité, en craignant les railleries des hommes, en abandonnant nos devoirs. Pleurons comme cet apôtre, et devenus plus humbles, faisons que notre amour augmente à proportion de nos chutes.
PRIÈRE. — Que nous serions heureux, ô mon DIEU ! si nous pouvions vous dire que nous vous aimons ! Nous sommes pêcheurs, donnez-nous des larmes, donnez-nous un amour plus fort que la mort où nos péchés nous ont fait tomber.
A.I.

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