18 juillet
SAINT CAMILLE DE LELLIS,
FONDATEUR D’ORDRE ( XVIIe SIÈCLE ).
Camille naquit l’an
1550, à Bacchianico, dans l’Abruzze, de parents qui descendaient de l’illustre
famille de Lellis. Sa mère avait soixante ans quand elle le mit au monde.
Pendant sa grossesse elle eut un songe, pendant lequel elle crut avoir accouché
d’un petit enfant portant le signe de la croix sur la poitrine, et suivi d’une
foule d’autres enfants portant le même signe. Il embrassa, jeune encore, la
carrière des armes, et fut entraîné par la licence des camps; mais touché de la
grâce, dès l’âge de vingt-quatre ans, il témoigna par ses larmes un tel regret
de sa vie passée, que sa résolution de l’expier pendant le reste de ses jours
fut irrévocable. Cet heureux changement arriva le 2 février, jour de la
Purification de la sainte Vierge, en l’année 1575 ; et ce jour même, il
alla prier les Pères Capucins de l’admettre dans leur couvent en qualité de
novice. Il y fut admis; mais un ulcère, qu’il avait eu autrefois à la jambe, s’étant
rouvert, il dut sortir du noviciat. Camille se soumit avec résignation à la
volonté de la divine Providence. Il quitta l’habit de Saint-François, partit
pour Rome et s’y fit recevoir à l’hôpital des Incurables. Sa prudence et sa
charité le firent élire directeur de cet hôpital. Toute sa sollicitude fut dès
lors acquise aux pauvres malades; il n’y a pas de service qu’il ne leur rendît,
surtout quand il sentait leur fin approcher. Il allait jusqu’à sucer le pus de
leurs ulcères. Il y avait toutefois une consolation qu’il ne pouvait leur
procurer, celle de lectures pieuses; il n’hésita pas, quoiqu’il eût atteint
l’âge de trente ans, à se mêler aux jeunes enfants des écoles pour apprendre
les rudiments de la grammaire. Il fit des progrès tels que, poussant plus loin
ses études, il apprit la philosophie et la théologie, et fut initié au
sacerdoce. Il exécuta alors le projet qu’il avait conçu d’instituer une
congrégation pour le service des malades. Les obstacles ne lui manquèrent pas;
mais, par sa confiance en DIEU, il vint à bout de les surmonter. Notre-Seigneur
lui-même daigna l’encourager à la persévérance et faire un miracle pour
approuver son entreprise, dont le but était si noble et si charitable. Le pape
Grégoire XIV érigea la nouvelle congrégation en ordre religieux en 1591, en
ajoutant aux vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, celui de servir les
malades, même ceux qui seraient atteints de la peste. On ne saurait se faire
une idée des admirables exemples de dévouement aux malades donnés par notre saint
à ses disciples jusqu’à la fin de sa vie. Les services les plus vils et les
plus pénibles à la nature étaient ceux
qu’il rendait de préférence. Et afin de
se consacrer tout entier et uniquement à cette sublime vocation, il se démit du
généralat de son ordre. Cependant une épidémie désola Rome et la peste affligea la ville de Nole.
Camille fut comme l’ange protecteur de ces deux villes. Il se dévoua aux
malades et aux pestiférés, et ses compagnons imitèrent son exemple. DIEU le
récompensa par l’esprit de prophétie, par le don des miracles et par celui de
lire dans les cœurs. Pendant une famine dont souffrait la ville de Rome, il
multiplia le blé. Ses veilles, ses jeûnes, ses travaux et ses pénitences
avaient fait de son corps un squelette. Aussi tomba-t-il dangereusement malade.
Quand il se vit près de paraître devant DIEU, il demanda les sacrements de
l’Église, les reçut dans les sentiments de la plus vive componction, puis il
expira en prononçant les saints et doux
noms de Jésus et de Marie. Cette bienheureuse mort arriva le 14 juillet 1614.
Benoît XIV le canonisa en 1746.
PRATIQUES. — La religion catholique seule a pu inspirer
une charité si héroïque. C’est que là seulement se trouvent ces sources d’eau
vive qui donnent à l’âme des puissances qu’elle ne saurait trouver ni en
elle-même ni autre part. Nourrissons-nous donc souvent du pain eucharistique,
et nous aimerons davantage nos frères, les pauvres surtout.
PRIÈRE. — Seigneur, inspirez aux pécheurs, aux jeunes gens
surtout, ce repentir que saint Camille ressentit si vivement dans sa jeunesse,
afin que, dégoûtés du monde, ils deviennent dans votre Église des modèles de
vertus, et, comme l’apôtre, des vases d’élection.
A.I.
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