8 juillet –
SAINTE ÉLISABETH, REINE DE PORTUGAL ( XIVe SIÈCLE ).
Issue du sang des
rois d’Aragon, Élisabeth reçut au baptême le nom de sa tante, Élisabeth, reine
de Hongrie. Sa naissance réconcilia son grand-père, Jacques Ier, dit le Saint pour ses vertus, et le Conquérant à cause de ses conquêtes, avec son père,
Pierre III. À la vue des rares qualités dont son enfance était ornée, et même
des vertus qui déjà brillaient en elle, Pierre n’hésita pas à croire que cette
jeune enfant éclipserait un jour toutes les princesses issues des rois
d’Aragon. On la voyait en effet, à un âge si tendre, mépriser les vanités du
monde, fuir les plaisirs et les vaines parures, prier avec assiduité, jeûner
fréquemment et exercer toutes les œuvres de miséricorde. À mesure qu’elle
grandissait, les différentes cours désiraient la posséder; elle fut mariée à
Denys, roi de Portugal. Dans ce nouvel état, elle partagea son temps entre
l’éducation de ses enfants et le soin des pauvres, ne négligeant rien pour
plaire à son mari, sans jamais déplaire à DIEU. Elle jeûnait presque la moitié
de l’année, persuadée que la mortification n’est nulle part plus nécessaire que
sur le trône. DIEU récompensa sa charité pour les pauvres et pour les malades
par plusieurs miracles. Nous citerons, entre autres, la guérison miraculeuse et
instantanée d’une pauvre femme don elle baisa les ulcères, et celle d’une jeune
fille, aveugle de naissance, à laquelle elle rendit la vue par un seul signe de
croix. Convaincue que les monastères et les églises contribuent puissamment à
la gloire de DIEU, au salut des âmes et même à la civilisation des peuples,
elle en fit construire un grand nombre. Son caractère doux et paisible la portait à étouffer les divisions, et
surtout à écarter les causes des guerres. Cependant, le roi Denys mourut: après
avoir pleuré et honoré son époux, Élisabeth prit le voile dans un monastère des
Clarisses; mais elle n’y fit pas profession, et vécut revêtue de l’habit du
tiers ordre; elle fit peu de temps après le pèlerinage de Compostelle. À son
retour, elle se dépouilla de tout ce qu’elle possédait en faveur des pauvres et
des malheureux, et ne vécut plus que pour DIEU. Elle avait contracté, dans les
fatigues de son pèlerinage, une maladie grave, pendant laquelle la Sainte
Vierge daigna lui apparaître et la fortifier contre les angoisses de la douleur
et de l’agonie. Sa bienheureuse mort arriva le 4 juillet 1336. De nouveaux miracles
s’opérèrent par son intercession. Urbain VIII la canonisa en 1625.
PRATIQUES. — Comment se fait-il que l’esprit de pénitence
soit si rare de nos jours parmi les chrétiens ? Il est tellement
nécessaire pour le salut, que même les saints, dont la vie entière avait été
exempte de péchés graves, en ont été pénétrés, et se sont livrés à des
macérations extraordinaires.
PRIÈRE. — Faites-nous aimer, Seigneur, les pauvres et
tous ceux qui souffrent; puisque ce sont des frères qui ont droit à notre
dévoûment, à nos biens, à nos prières, à tout ce qui dépend de nous.
A.I.
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