25 juillet
SAINT JACQUES, APÔTRE.
Saint Jacques, que
l’on nomme le Majeur, pour le distinguer de l’évêque de Jérusalem, était frère
de saint Jean, apôtre et évangéliste, fils de Zébédée et de Salomé, et parent
de Jésus-Christ. Ils étaient pécheurs et vivaient du produit de leur état. Ils
suivirent le Sauveur dès qu’il les appela près de lui, abandonnant leur
famille, leur barque et leurs filets. Quoiqu’ils ne perdissent rien de ses
divines instructions, ils le quittaient encore de temps en temps, afin d’aller
pêcher pour fournir à leur subsistance; mais ils ne se séparèrent plus de lui,
lorsqu’il eut manifesté sa puissance dans cette pêche miraculeuse, où Pierre et
André les appelèrent pour aider à tirer leurs filets, qu’ils avaient jeté par
ordre de Jésus-Christ, et qui se trouvèrent remplis d’une si prodigieuse
quantité de poissons.
En l’an 31, ils
assistèrent à la guérison de la belle-mère de saint Pierre et à la résurrection
de la fille de Jaïre. La même année, Jésus mit Jacques au nombre de ses
apôtres, c’est-à-dire de ceux qu’il devait envoyer annoncer son Évangile aux
Juifs et aux Gentils. Il donna à Jacques et à Jean le nom de Boanergès,
c’est-à-dire enfants du tonnerre. Ce
nom marquait leur naturel ardent et plein de zèle. Ils en donnèrent une preuve
bien sensible peu de temps après la transfiguration du Sauveur. Les Samaritains
ayant refusé de recevoir Jésus-Christ dans un de leurs villages, ces deux
apôtres indignés lui demandèrent s’il voulait qu’ils fissent descendre le feu
du ciel pour consumer le lieu et les habitants; mais il arrêta leur zèle et
leur dit qu’ils ne connaissaient pas l’esprit qui les animait. Il voulut ainsi
leur apprendre que l’Esprit de l’Évangile, qu’il venait faire connaître au
monde, est un esprit de charité qui cherche à sauver les âmes et non à venger
les injures.
Jacques et son
frère Jean furent, avec saint Pierre, les seuls spectateurs de la glorieuse
transfiguration de Jésus-Christ et les témoins de son agonie dans le Jardin des
Oliviers; mais, malgré l’exemple et les instructions qu’ils avaient reçus,
leurs esprits n’étaient pas encore parfaitement éclairés, ni leurs cœurs
entièrement purifiés; aussi demandèrent-ils au Sauveur, par la bouche de leur
mère, d’être assis, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, dans son royaume. Ce
fut à eux-mêmes qu’il adressa sa réponse : Pouvez-vous boire le calice que je boirai ? ce qu’il entendait
de sa Passion; ils lui répondirent : Nous
le pouvons. Jésus leur dit : Vous
boirez en effet le calice que je bois dès à présent, et vous serez baptisés du
même baptême dont je suis baptisé. Par là il faisait entendre qu’ils
souffriraient le martyre, ce qu’ils ne comprirent pas alors.
Après l’Ascension
de Jésus-Christ et la descente du Saint-Esprit, saint Jacques, de concert avec
tous les apôtres, travailla à répandre la doctrine évangélique. On croit qu’il
sortit de la Judée après le martyre de saint Étienne, pour aller prêcher les
Juifs répandus dans la Perse. La tradition de l’Église d’Espagne, appuyée sur
l’autorité de saint Isidore et de saint Jérôme, est que le saint, en quittant la
Perse, vint en Espagne, où son zèle et ses miracles opérèrent, avec la grâce de
l’Esprit-Saint, un grand nombre de conversions.
Il fut le premier
des apôtres martyrisés pour la foi à Jérusalem, où il retourna la onzième année
après l’Ascension. Ce martyre arriva sous Hérode Agrippa, roi des Juifs, et
petit-fils du grand Hérode. C’était un prince politique et qui voulait plaire aux Juifs. Un sûr moyen
d’y réussir était de servir de ministre à la haine que ceux-ci portaient aux
disciples du Sauveur. Il jugea que la mort de Jacques serait agréable à ce
peuple; ainsi il le fit mourir par l’épée, onze ans environ après la mort de
Jésus-Christ, c’est-à-dire l’an 43, un peu avant Pâques.
Le corps de saint
Jacques fut d’abord enterré à Jérusalem; mais peu de temps après ses disciples
le transportèrent à Iria-Flavia, aujourd’hui El-padron, sur les frontières de la Gallice. On découvrit ces
saintes reliques au commencement du IXe siècle, sous le règne d’Alphonse le
Chaste, roi de Léon. Ce prince les fit transporter à Compostelle, lieu devenu
célèbre par le concours extraordinaire des pèlerins qui viennent y visiter le
corps de saint Jacques, gardé avec beaucoup de respect dans la cathédrale.
PRATIQUES. — Pensons souvent à la douceur et à la charité,
qui font le caractère principal de la religion chrétienne, et demandons à DIEU
qu’il ne permette pas que, sous prétexte de zèle, nous traitions comme ennemis
ceux qui n’ont pas les mêmes sentiments que nous.
PRIÈRE. — Si vous voulez, Seigneur, que nous apprenions de
vous à être doux et humbles de cœur,
préservez-nous de ce zèle amer, qui est selon l’esprit de domination du siècle,
et donnez-nous un zèle accompagné de douceur et d’humilité.
A.I.
A.I.
No comments:
Post a Comment