21 juin – SAINT LOUIS DE
GONZAGUE ( XVIe SIÈCLE )..
Louis de Gonzague,
parent au troisième degré du duc de Mantoue, était fils de Ferdinand de
Gonzague, prince du Saint-Empire et marquis de Châtillon, en Lombardie. Il eut
pour mère Marthe Tana Santena, fille de Tano Santena, seigneur de Chéry, en
Piémont. Il naquit au château de Châtillon, au diocèse de Bresse, le 9 mars
1558, et eut pour parrain Guillaume, duc de Mantoue, qui le nomma Louis. Dès
qu’il fut capable d’intelligence, sa vertueuse mère lui apprit à faire le signe
de la croix et à prononcer les noms de Jésus
et de Marie; par ses discours et
ses exemples, elle lui inspira la crainte et l’amour de DIEU. Quoique dans
l’âge le plus tendre, on le trouva souvent caché dans des lieux écartés, où il
priait avec une ferveur extraordinaire. Il fit ses études à Florence, et il
vécut avec une innocence et une pureté de mœurs qui le firent regarder comme un
saint dès sa plus tendre jeunesse. De Florence il se rendit à la cour du duc de
Mantoue. À mesure qu’il avançait en âge, il faisait de nouveaux progrès dans la
piété, sans que l’éclat dont il était environné fût capable de l’éblouir. Saint
Charles Borromée l’ayant vu, l’exhorta à la fréquentation des sacrements. Le
saint n’oublia pas cette leçon, et la mit en pratique durant tout le reste de
sa vie. Déjà il avait pris la résolution de quitter le monde et de se faire religieux,
quoiqu’il fût l’ainé de sa famille.
Son père le mena à
la cour d’Espagne, pour le mettre auprès du prince d’Espagne, fils aîné de
Philippe II. Il vécut dans cette cour comme s’il eût été dans un cloître, ne
prenant aucune part aux frivoles divertissements, et ne s’occupant que de DIEU,
sans rien négliger du service qu’il avait à faire auprès du prince.
Ce fut à la cour
d’Espagne qu’il fit choix de l’ordre religieux dans lequel il voulait se
consacrer à DIEU pour le reste de sa vie, et il déclara lui-même que quatre
raisons l’avaient déterminé à choisir de préférence la compagnie de Jésus: la
première, parce qu’elle lui paraissait avoir conservé toute la ferveur de sa
première institution; la seconde, parce qu’on y faisait vœu de renoncer aux
dignités ecclésiastiques; la troisième, parce qu’on y travaillait à élever la
jeunesse dans la piété et dans les lettres; la quatrième enfin, parce qu’elle
s’employait à la conversion des hérétiques et des infidèles de toutes les
parties du monde.
Quand il déclara son
dessein à son père, il trouva de grands obstacles à surmonter; mais il obtint
enfin par sa persévérance, par ses larmes et par ses prières, que son père
consentît à son sacrifice. Il renonça donc solennellement à toutes les
prétentions qu’il pouvait avoir sur les héritages de sa famille, et se rendit à
Rome pour entrer au noviciat des Jésuites.
Il y vécut comme un
ange, observant toutes les règles avec la plus scrupuleuse exactitude. De là il
passa au collège romain, pour y achever ses études, et il y porta encore toute
la ferveur et toute l’exactitude d’un novice.
On a trouvé, après
sa mort, un grand nombre de papiers écrits de sa main, où il avait soin de
consigner les saintes réflexions qu’il avait faites dans ses oraisons, sur
l’humilité, sur l’obéissance, sur le détachement de toutes les choses de la
terre, les motifs qui devaient engager à la pratique de ces grandes vertus et
les différentes manières qu’il fallait mettre en usage pour s’y perfectionner.
Après la mort de
son père, il y eut de grands différends entre son frère et le duc de Mantoue.
Le saint fit un voyage à Mantoue par ordre de ses supérieurs, pour mettre la
tranquillité dans son auguste famille; mais il n’y parut que comme un envoyé de
DIEU et un ange, qui ne se souvenait que de sa qualité de religieux, qui avait
parfaitement oublié tous les titres qu’il avait portés dans le monde. Il fit au
peuple un sermon qui arracha des larmes à tous les auditeurs, et quitta le
monde et la cour le plus tôt qu’il lui fut possible.
Ce saint mourut à Rome,
l’an 1591, à l’âge de vingt-trois ans trois mois et quinze jours. Il fut
déclaré bienheureux en 1605 et canonisé en 1726. Le pape Benoît XIII donna
saint Louis de Gonzague pour protecteur spécial à la jeunesse, par une bulle du
22 novembre 1729.
PRATIQUES. — 1. Honneurs, plaisirs, richesses, Louis de
Gonzague abandonne tout pour se consacrer entièrement à Jésus-Christ; il se
voue à l’obéissance et à l’humilité dans une société de religieux, parmi
lesquels il veut être regardé comme le dernier. Sa plus grande joie est d’être
employé aux plus viles occupations. Quoi de plus propre à confondre notre
orgueil et notre lâcheté ?
2. L’innocence des mœurs
de ce jeune saint était si grande, qu’on disait de lui qu’il paraissait n’avoir
pas de corps. Il devait cette pureté angélique à la sévérité avec laquelle il
veillait continuellement sur ses sens. Quel bel exemple pour les jeunes gens,
dont saint Louis de Gonzague doit être le modèle comme il en est le patron !
Puisqu’une âme si pure, si privilégiée, était toujours en garde contre la plus
légère atteinte des objets sensibles, quel chrétien pourra se croire excusable,
s’il est moins vigilant, parce qu’il est plus fragile ?
PRIÈRE. — Ô DIEU ! qui vous plaisez à habiter dans
les cœurs chastes, daignez, par votre grâce, nous inspirer un attrait dominant
de la pureté du corps et de l’âme, afin qu’ayant pour cette précieuse vertu un
amour plus fort que pour tout autre amour, nous méritions de vous posséder à
jamais dans le ciel.
A.I.
No comments:
Post a Comment