19 juin –
SAINTE JULIENNE, VIERGE ( XIVe SIÈCLE ).
Issue de l’illustre
famille de Falconieri, Julienne vint au monde alors que la vieillesse de ses
parents ne leur permettait plus d’espérer ce bonheur : son père fit bâtir,
en reconnaissance de ce bienfait, la magnifique église de l’ANNONCIADE, à
Florence. Elle était encore au berceau, et déjà, par un prodige étonnant, on
l’entendit prononcer les saints et doux noms de Jésus et de Marie. Son enfance
fut si remarquable en actes de vertus précoces, que saint Alexis, son oncle et
son précepteur, dit un jour à sa mère que « ce n’était pas une jeune fille,
mais un ange qu’elle avait mis au monde. » En effet, la modestie de ses yeux et
la pureté de son âme étaient telles, qu’elle ne regardait jamais un homme en
face, et qu’au seul nom du péché elle frémissait aussitôt. Lorsqu’elle eut
atteint sa quinzième année, renonçant à tous les avantages d’une immense
fortune, elle fit vœu de virginité entre les mains de saint Philippe Béniti, et
reçut de lui l’habit religieux. Plusieurs personnes des plus nobles familles
suivirent son exemple et se réunirent à elle. Sa mère elle-même vint se
soumettre à sa direction. C’est avec ces éléments qu’elle fonda l’ordre des Mantellates ( 1 ).
( 1 ) C’était un troisième ordre de servites, composé des religieuses
portant une espèce particulière de manches courtes afin de travailler avec plus
de facilité, à servir les malades et à exercer d’autres œuvres de charité.
Saint Philippe
Béniti avait en elle une si grande confiance, que, sur son lit de mort, il
voulut lui recommander tout l’ordre des Servites, dont il était général. Mais
Julienne ne se prévalut jamais des dons et des faveurs célestes dont elle était
remplie. Bien que fondatrice et supérieure de son ordre, elle agit toujours
comme la servante de ses sœurs. Dans le soin des pauvres, on la vit plus d’une
fois sucer le pus de leurs plaies. La ferveur de ses oraisons, qui se
prolongeaient quelquefois toute une journée, ses pénitences corporelles, ses
veilles fréquentes, ses jeûnes presque continuels lui causèrent une maladie
d’estomac qui la fit beaucoup souffrir et qui dura longtemps. La patience avec
laquelle elle supporta ses douleurs fut inaltérable. Une chose toutefois
excitait ses regrets; c’est qu’elle ne pouvait recevoir le pain des forts, à
cause des vomissements qui suivaient la réception d’un aliment quelconque. Dans
l’impossibilité où elle était de le prendre en Viatique, elle demanda qu’on le
lui mît extérieurement sur la poitrine. Mais à peine la main du prêtre l’eut-il
approché, que la Sainte Hostie disparut et que Julienne expira. On retrouva
l’empreinte de l’Hostie sur son cœur. Le bruit de ce miracle se répandit
bientôt de Florence dans toute l’Italie, et de là dans tout l’univers chrétien.
La sainte mort de Julienne arriva en 1340 et à la soixante-dixième année de son
âge. Benoît XIII la béatifia et Clément XII la mit au rang des saints.
PRATIQUES. — L’humilité est le fondement de la sainteté.
DIEU ne se plait que dans les âmes humbles. Estimons-nous donc ce que nous
valons. Or qu’y a-t-il en nous, si nous en retranchons les dons gratuits de
DIEU, qui puisse exciter notre vanité et notre orgueil ? Tout bien vient
de DIEU; ce qui est à nous, c’est le péché et ses misères.
PRIÈRES. — Seigneur, remplissez nos âmes du désir sincère
d’être à vous et d’embrasser la sainte voie de l’humilité !
A.I.
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