21 avril
SAINT ANSELME,
ABBÉ DU BEC,
ARCHEVÊQUE DE CANTORBÉRY
ET DOCTEUR DE L’ÉGLISE
( XIe ET XIIe SIÈCLE ).
Saint Anselme fut l’un
des grands hommes que les ducs de Normandie attirèrent en Angleterre, tandis qu’ils
étaient maîtres de ce pays.
Il était de la
ville d’Aoste en Piémont ; il avait pour père Gondulphe et pour mère
Ermengarde, tous deux d’une famille noble et pieuse.
Très-jeune encore,
Anselme montra un goût extraordinaire pour l’étude et pour la vertu.
Il désirait, dès l’âge
de quinze ans, embrasser l’état monastique ; mais les passions du jeune
âge l’entraînèrent bientôt dans les voies corrompues du siècle, et il ne fallut
rien moins que le souvenir des leçons et des vertus de sa pieuse mère pour le
ramener dans les sentiers de la piété.
Abandonnant ensuite
biens et patrie, il se retira en Normandie, dans l’abbaye du bec, dont les
savantes leçons de Lanfranc, depuis archevêque
de Cantorbéry, faisaient l’une des écoles les plus célèbres de l’Occident pour
les lettres et la théologie.
Par les conseils de
ce grand homme, il embrassa la règle de saint Benoît et fit profession dans cet
ordre.
Il était alors âgé
de vingt-sept ans ; Herluin était abbé du Bec.
Anselme fit des
progrès si étonnants dans l’étude des lettres et dans la pratique des vertus
religieuses, que sa réputation pénétra dans les royaumes voisins et attira un
très-grand nombre de personnes à l’abbaye du Bec.
Les vertus qui
brillèrent surtout chez lui furent :
l’humilité, qui le faisait s’estimer comme le dernier de ses frères ;
l’abstinence, qu’il exerça jusqu’à perdre le sens du goût ;
l’amour de la prière, qui lui faisait consacrer la nuit à la contemplation des
perfections divines, après avoir passé le jour soit à donner des leçons,
toujours si fréquentées, soit à répondre aux questions qu’on lui adressait
Il fut nommé prieur ;
sa charité patiente et affectueuse sut apaiser les jalousies qui s’étaient
élevées contre lui.
Sur ces
entrefaites, l’abbé étant mort, notre saint fut élu en sa place, malgré ses
réclamations.
Sa réputation de
science et de sainteté ne fit que grandir avec sa position.
Aussi devint-il l’objet
de la vénération des rois et des évêques, et de l’estime du saint pontife
Grégoire VII, qui, bien qu’au plus fort alors de sa fameuse lutte contre l’empereur
Henri IV, l’honora d’une lettre pleine de témoignages affectueux, et recommanda
à ses prières l’Église catholique.
Anselme pleurait
encore la mort de Lanfranc, arrivée cependant depuis cinq ans, et déplorait la
situation de l’Église de Cantorbéry, dont Guillaume le Roux, successeur de
Guillaume le Conquérant sur le trône d’Angleterre, laissait le siège vacant,
afin d’en usurper les biens par une injustice criante, lorsqu’il fut appelé par
les vœux unanimes du clergé, du peuple et du roi lui-même au gouvernement de
cette Église.
Son humilité se
refusait à cet honneur, mais, forcé de l’accepter, notre saint commença par
invoquer les bénédictions de DIEU sur son épiscopat ; puis il se mit à l’œuvre.
Il s’appliquait à la
réforme des moeurs, convoquait à cette fin des conciles, prêchait et écrivait ;
mais le roi Guillaume le Roux vint tout à coup troubler son ministère, en
renouvelant toutes ses injustes prétentions à l’endroit des revenus de l’Église.
Le saint archevêque
lutta contre lui avec une fermeté invincible ; mais il fut exilé et ses
biens furent confisqués.
Il se réfugia
auprès du pape Urbain II, qui l’accueillit avec une extrême bienveillance.
Anselme pria alors
le pape d’accepter sa démission ; mais le Pontife répondit
« qu’un homme
courageux ne devait pas abandonner son poste au moment du danger. »
Cependant Urbain
convoqua un concile à Bari, pour travailler à la réunion des Grecs, qui niaient
que le Saint-Esprit procédât du Père et du Fils, et voulut qu’Anselme y
assitât.
Celui-ci confondit
l’erreur et réduisit les Grecs au silence.
Enfin Guillaume mourut ;
Henri, son frère, lui succéda, et Anselme put rentrer en Angleterre ; mais
il n’administra pas longtemps son Église.
Il tomba en effet
dangereusement malade, et s’endormit dans le Seigneur le 21 avril 1109.
DIEU manifesta sa
sainteté par des miracles.
Dans ses derniers
moments, sa piété s’était nourrie du souvenir de la passion de Notre-Seigneur
et de la dévotion à la Sainte Vierge.
Il laissa de
nombreux écrits qui témoignent également de sa science surprenante et de son
dévouement absolu à DIEU et à l’Église.
Aussi est-il
compris parmi les docteurs de l’Église, en vertu d’un décret de Clément XI,
daté de 1720.
PRATIQUES. — Faisons pénitence de nos péchés et n’abusons
pas plus longtemps de la miséricorde divine.
Que l’espérance des
biens éternels nous détache de ceux de la terre. En un mot, consacrons à la
gloire de DIEU nos talents, nos travaux et notre vie.
PRIÈRE. — Vous nous avez faits pour vous, ô mon DIEU ! ne permettez donc pas que le monde et Satan nous possèdent plus longtemps. Nous vous en conjurons par la passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre divin Fils.
A.I.
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