Tuesday, 16 April 2013

-18 avril- LA BIENHEUREUSE MARIE DE L’INCARNATION ( XVIe ET XVIIe SIÈCLES ).


18 avril
LA BIENHEUREUSE MARIE DE L’INCARNATION
( XVIe ET XVIIe SIÈCLES ).


Marie de l’Incarnation vit le jour à Paris, le 1er février 1565.
Ses parents, de noble lignée, furent Nicolas Avrillot, seigneur de Champlatreux, et Marie Lhuilier.
Elle reçut au baptême le nom de Barbe.
Prévenue dès le berceau des grâces et des bénédictions du Seigneur, elle donna, jeune encore, des présages heureux de l’éminente sainteté à laquelle elle devait s’élever.
À douze ans, elle fut confiée à l’une de ses tantes, qui était religieuse dans l’abbaye royale des Clarisses de Long-Champ.
Marie fit à cette école de rapides et étonnants progrès dans toutes les vertus.
Elle y prit en même temps le goût de la vie religieuse et résolut d’en prendre l’habit ; mais l’opposition de sa mère à cette résolution, car Marie était fille unique, la lui fit abandonner par esprit de soumission :
« Mes péchés, disait-elle, m’ont rendue indigne du titre d’épouse de Jésus-Christ ; il faut bien que je me contente d’être sa servante dans un état inférieur. »
Elle avait à peine atteint sa dix-huitième année , lorsqu’on la maria à M. Acarie, Maître des Comptes, homme d’une grande piété, qui consacra une partie de sa fortune au soulagement des catholiques anglais, exilés en France.
Au témoignage de saint François de Sales, elle se conduisit dans le mariage de manière qu’elle peut être proposée à tous ceux qui y sont engagés comme un modèle des vertus chrétiennes.
Bien que son attrait la portât de préférence à la prière et aux autres exercices de piété, elle n’omit cependant jamais aucun de ses devoirs de mère et d’épouse.
Sa vertu brilla surtout lorsqu’à la suite des troubles de la Ligue, elle vit son mari exilé de Paris par Henri IV, puis emprisonné sous la prévention de conspiration contre la vie du roi, et que tous ses biens, jusqu’à la chaise sur laquelle elle était assise, lui furent enlevés par d’avides créanciers.
Elle se trouva réduite alors à un degré de misère tel qu’elle ne pouvait qu’avec peine procurer du pain à ses six enfants.
Cependant sa grande âme était loin de se laisser abattre :
« Quand on a mis sa confiance en DIEU, disait-elle, on n’est troublé par aucun événement. »
Puisant dans sa résignation la force que la nature lui aurait refusée, elle poursuivit énergiquement la défense de son mari, fournissant les preuves de son innocence et rédigeant elle-même les lettres et les mémoires.
Ses efforts furent couronnés de succès, et M. Acarie fut déclaré innocent.
Sa sainte épouse en rendit grâces à DIEU, et reprit ensuite le cours de ses bonnes œuvres.
C’est alors que, par son crédit auprès des hommes les plus considérables, l’Ordre des Carmélites déchaussées fut introduit en France.
Après avoir consulté les hommes dont la science et la piété étaient les plus estimées, tels que M. Bretigny et M. de Bérulle, depuis cardinal, elle fit venir d’Espagne des religieuses qui s’établirent au faubourg Saint-Jacques.
En peu d’années, les monastères des Carmélites se multiplièrent en France.
Mme Acarie contribua également à l’établissement des Ursulines, dans l’intérêt de l’éducation des jeunes filles, et à la fondation des Oratoriens.
Sur ces entrefaites, son mari vient à mourir.
Libre alors de tout lien, elle partage ses biens à ses enfants, qui n’avaient plus besoin d’elle, et entre aux Carmélites d’Amiens.
Elle y donna de remarquables exemples d’humilité, en remplissant les plus humbles offices de sœur converse, en refusant la dignité de prieure et en obéissant, comme la dernière des religieuses, à sa fille, qui remplit pendant quelque temps cette charge.
Trois ans s’étaient à peine écoulés depuis sa profession, quand ses supérieurs l’appelèrent à faire revivre dans le monastère des Carmélites de Pontoise l’esprit de sainte Thérèse.
Elle y réussit, mais elle succomba à la peine.
Une maladie dangereuse l’ayant atteinte, elle mourut le 18 avril 1618, après avoir supporté avec une patience héroïque les plus intolérables douleurs.
Pie VI la béatifia le 29 mai 1791.
PRATIQUES. — L’accomplissement des vertus chrétiennes est possible dans tous les états et dans toutes les conditions.
Si nous y manquons, qui que nous soyons, c’est parce que la volonté nous manque.
Souvenons-nous donc qu’il n’y a qu’ une seule chose nécessaire, et qu’avec un peu de foi nous transporterions des montagnes.
PRIÈRE. — Seigneur, augmentez notre foi et notre courage afin que nous embrassions généreusement votre service, et que notre foi devienne manifeste aux yeux de tous.
A.I.


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