- 31 janvier –
SAINT PIERRE NOLASQUE, CONFESSEUR ( XIIe
ET XIIIe SIÈCLE ).
Saint Pierre
Nolasque naquit en 1149, d’une des premières familles du Languedoc, dans les
environs de Carcassonne.
On rapporte qu’il
était encore au berceau, lorsqu’un essaim d’abeilles vint l’assaillir, et que,
loin de lui faire aucun mal, il déposa son
miel dans sa main droite.
Plus tard on
regarda ce fait comme un présage de la douceur et de la charité qui firent le
principal caractère de sa vie.
À la fleur de sa
jeunesse, il eut la douleur de perdre ses pieux parents.
Les Albigeois
[ On réunit sous ce
nom, au XIIe siècle, tous les hérétiques du midi de la France, qui étaient la
plupart imbus des erreurs des Manichéens. Manès ou Manichée, fondateur de ces
derniers, pour expliquer le mélange du bien et du mal, avait attribué la
création à deux principes, l’un essentiellement bon, l’autre essentiellement
mauvais. Il avait rejeté l’Ancien Testament, regardé Jésus-Christ comme un
prophète seulement, et s’était donné lui-même comme le divin Paraclet annoncé
par Jésus-Christ. ]
infestaient alors
le Languedoc et la Provence. Ils occupaient surtout Alby, d’où ils prirent leur
nom, Béziers, Carcassonne, Toulouse, Montauban, Avignon.
Une croisade fut
prêchée contre ces hérétiques par Innocent III et dirigée par Pierre Castelnau
et Simon de Montfort.
Notre saint suivit
ce dernier dans cette expédition, qui avait pour but la conservation de l’intégrité
de la foi, et pour résultat nécessaire, celle de la civilisation chrétienne
dans les provinces méridionales.
Après la victoire
remportée par Simon à Muret, contre Pierre II d’Aragon, qui fut tué dans la
bataille ( 1213 ), Pierre Nolasque fut chargé de l’éducation du fils de ce
prince, alors prisonnier.
Il s’appliqua à l’élever
dans les principes et l’amour de la vraie foi.
Cependant son jeune
et royal élève ayant été remis en possession de ses États ( 1215 ), il n’hésita
pas à le suivre.
Il vendit son ample
patrimoine et traversa les Pyrénées.
À peine arrivé en
Espagne, il s’empressa d’accomplir le vœu qu’il avait fait depuis longtemps d’aller
en pèlerinage à la Vierge du mont Serrat.
Il épuisa ensuite
toute sa fortune à racheter les captifs, et quand il n’eut plus rien, il eût
voulu se vendre lui-même, disait-il, pour délivrer ses frères des mains des
infidèles.
Une nuit, il
cherchait en la présence de DIEU les moyens d’arriver à cette pieuse fin ;
tout à coup la sainte Vierge lui apparut et lui déclara que son fils et elle
agréeraient l’institution d’un ordre de religieux spécialement destinés à l’œuvre
qui le préoccupait.
Elle apparut aussi
en même temps à saint Raymond de Pennafort et à Jacques Ier, roi d’Aragon et
leur tint le même langage.
De là l’origine de
l’ordre de la Merci ( 1123 ).
Aux trois vœux de
chasteté, de pauvreté et d’obéissance, Pierre Noslaque en ajouta un quatrième
pour ses religieux, celui de se livrer eux-mêmes aux infidèles, s’il le
fallait, pour racheter des chrétiens.
Il en racheta, pour
sa part, plus de quatre cents dans le royaume de Valence, visita la côte d’Afrique
dans le même but, et fut invité par saint Louis à le suivre en Palestine ;
mais usé déjà par ses travaux et ses fatigues incessantes, il se vit obligé de
refuser cette offre honorable.
Bientôt, ses
infirmités augmentant chaque jour, DIEU lui fit la grâce de l’avertir de sa fin
prochaine.
Il réunit ses
religieux, reçoit en leur présence les sacrements de la sainte Église, les
exhorte à persévérer dans leur vocation et à se dévouer toujours pour les chrétiens
captifs, se met à réciter le psaume Confitebor
tibi, Domine, in toto corde meo, et
il expire en prononçant ce verset : Redemptionem
misit Dominus populo suo.
« le Seigneur a envoyé la rédemption à
son peuple. »
Sa mort arrive dans
la nuit de la veille de Noël, en 1256..
PRATIQUES. — Tous les chrétiens sont nos frères ; où
est notre charité pour eux ? Nous occupons-nous de leurs souffrances ?
Songeons-nous à secourir leurs maux physiques et spirituels ? La charité
est ingénieuse ; mais nous inspirons-nous de son esprit pour trouver les
moyens de leur venir en aide ?
PRIÈRE. — Ô DIEU, qui avez enrichi votre Église d’un ordre
spécialement destiné à se dévouer pour les chrétiens captifs, accordez-nous par
l’intercession de son saint fondateur la grâce d’être délivrés de la captivité
du péché, et de jouir de la sainte liberté de vos enfants.
A.I.
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