Saturday, 26 January 2013

- 29 janvier – SAINT FRANÇOIS DE SALES ( XVIe et XVIIe SIÈCLES ).


- 29 janvier –
SAINT FRANÇOIS DE SALES ( XVIe et XVIIe SIÈCLES ).

L’an de Jésus-Christ 1567, naquit au château de Sales, près d’Annecy, en Savoie, d’une noble et ancienne famille, un enfant que la nature semblait destiner à l’héritage d’un grand nom et aux dignités les plus éminentes de sa patrie ; mais DIEU, dont les voies sont souvent opposées à celles de la nature, avait formé d’autres desseins sur lui.
Le nom de François de Sales rappelle en effet une vocation spéciale et manifestement divine à l’apostolat et à la direction des âmes.
Il avait achevé ses études littéraires à Paris, et son cours de droit à Padoue, où se trouvait alors l’école la plus fameuse en cette faculté.
Le duc de Savoie venait de l’appeler à la dignité de sénateur, et le comte de Sales son père lui faisait la proposition d’un brillant mariage, lorsqu’il déclara sa résolution de se consacrer à DIEU en embrassant l’état ecclésiastique.
Ce n’était pas là une de ces résolutions éphémères, qui ne sont inspirées que par une imagination pieuse, mais exagérée, et que le souffle de l’épreuve fait souvent disparaître.
François avait déjà passé par les tentations les plus séduisantes à Padoue, où de jeunes libertins avaient tendu toute espèce de pièges à sa chasteté ; et maintenant il se trouvait aux prises avec tout ce qui était de nature à ébranler le cœur le mieux né ; je veux dire les larmes d’une mère tendrement chérie et les ordres d’un père qui, sans manquer de piété, ne laissait pas que d’être préoccupé de l’agrandissement de sa famille et de l’avenir temporel de ses enfants.
François, en sa qualité d’aîné, devait s’associer aux projets de son père ; il devait perpétuer le nom et la gloire de ses aïeux ; il devait ... Pensées humaines, disparaissez ... Lorette avait reçu les vœux de François, et voilà qu’il les accomplit en recevant le sacerdoce ( 1593 ).
Prêtre, vous eussiez dit un apôtre, tant il se montra rempli de zèle pour le salut des âmes !
On le vit parcourant les bourgs et les villages de la Savoie, instruisant les ignorants et ramenant les pécheurs dans la voie du salut.
Ce fut en vain que son prince voulut encore lui conférer la dignité de sénateur.
C’était méconnaître, disait François, l’étendue des devoirs du prêtre que de croire que le divin ministère ne pouvait occuper un homme tout entier.
Cependant, le Chablais et les pays d’alentour rentrent sous l’autorité du duc de Savoie.
Quel vaste champ pour notre apôtre !
Ce pays était comme le boulevard du calvinisme ; il était encore tout fumant  du sang des catholiques fidèles à leur foi : n’importe ;
muni de la bénédiction de son évêque, François s’achemine vers cette terre où l’attendaient les périls de toute sorte, et, selon toutes les probabilités, la mort elle-même.
Il n’avait pour tout compagnon que l’abbé Louis de Sales, son parent.
Arrivés sur une montagne d’où ils découvrent tout le pays qu’ils doivent évangéliser, ils se prosternent à genoux, et après une fervente prière,
« Nous venons, dit François à Louis, remplir la mission des apôtres. À quoi bon des chevaux et l’attirail de la vanité humaine ; renvoyons tout cela, marchons à pied ; la croix de Jésus-Christ et le bâton du pèlerin nous suffisent. »

Ainsi dit, ainsi fait.
Un bâton, une croix, un bréviaire et une bible, voilà tout leur bagage.
À travers les plus âpres sentiers, ils arrivent devant Thonon qui leur ferme ses portes.
Le faux zèle des ministres de l’erreur leur suscite partout des ennemis acharnés.
Cent fois ils échappent à la mort qu’on leur préparait.
Il n’est ni affronts, ni outrages, ni persécutions qu’ils n’endurent.
La faim, le froid, la nudité, ils souffrent tout pour l’amour de Jésus-Christ, jusqu’à ce qu’enfin les cœurs, gagnés par tant de patience, s’ouvrent à l’influence de la grâce qui triomphe d’un trop long endurcissement.
Les hérétiques les plus obstinés reviennent à la vérité et à l’Église. Partout le culte catholique est rétabli, la croix du Sauveur arborée, l’auguste sacrifice offert sur les autels relevés du DIEU naguère encore persécuté, le sacerdoce respecté se multiplie ; en un mot, le catholicisme reprend possession des âmes que le calvinisme lui avait ravies ; et c’est à François de Sales qu’est dû le succès de cette conquête.
Un saint vieillard nommé Granier était alors évêque de Genève.
Touché des merveilles opérées dans le Chablais, il veut avoir François pour coadjuteur ; mais celui-ci, dans la persuasion de son indignité, résiste d’abord, et finit par obéir ( 1602 ).
Bientôt nous le voyons chargé de plusieurs missions successivement à la cour de France où il se concilie l’affection d’Henri IV et celle de Louis XIII.
Il refuse des dignités et des sommes considérables que ces princes lui offrent, et retourne à Genève.
Cependant, Claude Granier meurt.
François est sacré et prend l’administration du diocèse que cette mort lui lègue.
Il fait toutefois une retraite préparatoire, et c’est alors qu’en présence de DIEU et de sa conscience, il se trace des règles admirables tant pour sa conduite personnelle et le bon ordre de sa maison que pour le gouvernement de son troupeau.
De là, dans tout ce qui se rapporte à sa personne, une très-grande simplicité accompagnée de beaucoup de propreté et de convenance, non-seulement dans ses vêtements, qui furent toujours de laine, mais dans ses meubles, qui consistaient en quelques chaises et quelques tableaux religieux, et dans ses repas, où l’on ne servait que des viandes communes, à moins qu’il ne survînt quelque personne de distinction.
De là aussi un domestique peu nombreux, bien réglé et édifiant, qu’il avait soin d’instruire lui-même, et qu’il communiait de sa main.
De là enfin ces institutions diocésaines si fertiles en fruits de bénédiction et de salut, telles que l’établissement des catéchismes, l’examen le plus scrupuleux des vocations ecclésiastiques, la visite permanente des paroisses à travers des pays déserts, des rochers escarpés et de hautes montagnes où il trouvait, le soir, pour tout abri, de pauvres chaumières et pour lit de repos un peu de paille.
Et que n’aurions-nous pas à dire de sa charité pour les pauvres ?
Que de fois ne l’a-t-on pas vu se dépouiller d’une partie de ses vêtements pour en couvrir ceux qui en manquaient ? Avec quelle profusion il répandait les aumônes pour soulager toutes les misères ?
Dans quelle vallée de son diocèse n’est-il pas allé lui-même, quand il savait que les habitants y étaient malheureux ? Et quand ses ressources étaient épuisées, ne savait-il pas solliciter celles de son prince et puiser dans ses trésors pour subvenir aux maux de ses enfants.
Au milieu de ces travaux incessants, il cultivait de saintes amitiés ; celle surtout de saint Vincent de Paul et celle de madame Sainte Chantal, à laquelle il confia la direction de l’Ordre de la Visitation dont il est le fondateur ( 1610 ).
Il sut aussi trouver assez de temps pour écrire jusqu’à seize volumes in 8º.
[ Éd. de J. Blaise. Paris, 1822. ]
Les plus estimés de ses écrits sont l’Introduction à la vie dévote, et le Traité de l’amour de DIEU, qui furent accueillis par son siècle avec un applaudissement universel et traduits dans toutes les langues.
Les deux vertus dominantes de saint François de Sales furent
une foi vive
et son irrésistible douceur.
Par la première. il conquit le Chablais à l’Église, et par la seconde, il attirait à Jésus-Christ les cœurs les plus endurcis.
Sa douceur toutefois ne ressemblait nullement à cette indulgence qui favorise le relâchement ; c’était plutôt une charité compatissante qui le portait à se faire tout à tous pour les gagner tous à Jésus-Christ.
Il mourut à Lyon le 28 décembre 1622, dans la vingtième année de son ´épiscopat, et dans la cinquante-cinquième de son âge.
Son corps fut porté à Annecy et inhumé dans l’église de la Visitation.
Son cœur demeura à Lyon dans le monastère du même Ordre.
En 1665, l’Église le mit au rang des Saints.

PRATIQUES. — La foi, quand elle est vive et profonde dans les âmes, fait tout autant de héros que de chrétiens, Retrempons-nous souvent dans le souvenir des Saints.
La douceur est plus persuasive que le raisonnement. Surmontons les saillies de la nature, et faisons, pour en triompher, les efforts que fit sur lui-même saint François de Sales.
PRIÈRE. — Seigneur, votre grâce seule peut rendre nos efforts efficaces. Daignez nous l’accorder, et faites qu’en imitant saint François de Sales sur la terre, nous partagions un jour sa gloire dans le ciel.
A.I.

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