27 janvier – SAINT JEAN
CHRYSOSTÔME,
DOCTEUR DE L’ÉGLISE (
IVe ET Ve SIÈCLE ).
Saint Jean,
surnommé Chrysostôme, ou bouche
d’or, à cause de son éloquence, naquit à Antioche.
Il eut pour père Second, maître de la cavalerie ou
premier commandant des troupes de l’empire romain en Syrie,
et pour mère Anthuse, qui, devenue veuve à vingt ans,
ne voulut point passer à de secondes noces, et se chargea d’inspirer elle-même
à ses enfants les premiers principes du christianisme.
Lorsque le temps de
donner des maîtres à son fils fut arrivé, elle choisit les meilleurs.
Jean étudia l’éloquence
sous Libanius, le plus grand orateur de son siècle, la philosophie sous
Andragathius, fréquenta le barreau, et partout il eut les plus brillants
succès.
Il ne se borna pas
aux études profanes, sa principale occupation était de se bien pénétrer des maximes
de Jésus-Christ, et de s’adonner à la pratique de toutes les vertus.
Si Jean eût eu de l’ambition,
avec une naissance si illustre et des talents si rares, il eût pu prétendre aux
premières charges de l’empire ; mais il avait goûté combien le joug du
Seigneur est doux, il avait vu la
malignité du monde ; il en abjura
donc les vanités, se revêtit d’un habit de pénitent, et se retira en l’année
374 au milieu des saints anachorètes qui habitaient sur les montagnes voisines
d’Antioche ; il vécut de leur vie, et se livra aux plus rudes
mortifications ; mais l’excès de ses austérités ayant ruiné sa santé, et
lui ayant causé une maladie dangereuse, il fut obligé de revenir à Antioche en
381.
Saint Mélèce,
évêque d’Antioche, l’ordonna diacre la même année, et peu après, saint Flavien,
successeur de saint Mélèce, l’éleva à la prêtrise, et le fit son vicaire et son
prédicateur.
Jean avait alors
quarante-trois ans, et pendant douze ans il fut la main, l’œil et la bouche de
son évêque.
Chargé d’annoncer
la parole de DIEU, il s’acquitta de cette importante fonction avec le plus
grand succès.
Il prêchait
plusieurs fois la semaine, et souvent plusieurs fois le même jour.
Le fruit de ses
prédications fut si grand, qu’il vint à bout d’exterminer le vice, de déraciner
les abus les plus invétérés, et de changer la face d’Antioche, où l’on comptait
alors cent mille habitants.
Il avait aussi un
talent particulier pour la controverse, et il la maniait si habilement dans ses
sermons, que les Juifs, les païens et les hérétiques qui voulaient l’écouter, y
trouvaient la plus solide réfutation de leurs erreurs.
Deux ans après que notre saint eût été ordonné
prêtre, les habitants d’Antioche se mutinèrent, à l’occasion d’un nouvel impôt,
traînèrent dans la boue et brisèrent la statue de Théodore Ier, celles de ses
fils et de l’impératrice.
Saint Flavien alla
à Constantinople demander la grâce de son peuple, que Jean consola et invita à
la pénitence pendant l’absence de l’évêque.
Après le retour de
Flavien, il continua ses travaux évangéliques avec autant de zèle que de
succès.
Il était l’ornement
et les délices d’Antioche et de tout l’Orient ; car sa réputation avait
pénétré jusqu’aux extrémités de l’empire ; mais DIEU, pour la gloire de
son nom, le plaça sur un nouveau théâtre, où il préparait à sa vertu d’autres
épreuves et d’autres couronnes.
Le siège de
Constantinople étant devenu vacant par la mort de Nectaire en 387, saint Jean y
fut élevé et sacré par Théophile d’Alexandrie le 26 février 389.
Il commença son
épiscopat par régler sa propre maison, retrancha les dépenses superflues, et
appliqua les fonds qu’elles absorbaient au soulagement des pauvres et des
malades.
Il fonda et
entretint plusieurs hôpitaux ; travailla à la réformation de son clergé, traça
aux ecclésiastiques des règles de conduite propres à leur faire mener une vie
édifiante, et pratiqua lui-même le premier ce qu’il recommandait aux autres.
Il chercha ensuite
les moyens de remédier aux abus, parvint à abolir plusieurs scandales et bannit
les jurements de Constantinople.
Il ramena au devoir
les pécheurs les plus endurcis dans le crime, et convertit une multitude
innombrable de païens et d’hérétiques.
Sa sollicitude franchissait
les bornes de son diocèse et s’étendait jusqu’aux régions les plus reculées.´
Il envoya deux
évêques pour instruire, l’un les Goths, l’autre les Scythes nomades.
La Palestine, la
Perse et plusieurs autres contrées ressentirent aussi les immenses influences
de son zèle.
Il était doué de l’esprit
de prière au plus haut degré et avait une grande dévotion à l’Eucharistie.
Pour être conforme
à Jésus-Christ il faut passer par le creuset des souffrances ; elles ne
manquèrent pas à notre saint.
L’impératrice
Eudoxie, femme avide et corrompue, ne mettait point de bornes à ses injustices
et à ses rapines ; le saint pasteur gémissait de ces abus, et personne n’ignorait
qu’elle était sa façon de penser.
Des personnes malintentionnées
firent à l’impératrice l’application d’un discours de Chrysostôme, et Eudoxie
en fut avertie.
Elle résolut alors
de faire déposer le saint évêque.
Elle manda
Théophile, évêque d’Alexandrie, qui lui était dévoué ; il s’empressa d’arriver
à Constantinople, et dans le conciliabule qui reçut le nom de Synode du Chêne, Jean fut calomnié et déposé contre toutes les
lois de l’Église, et exilé par ordre de l’empereur Arcadius.
Le peuple réclama
son pasteur à grands cris ; la nuit suivante, on ressentit des secousses
de tremblement de terre ; Eudoxie, épouvantée, écrivit au saint de revenir à Constantinople. Mais le calme ne fut
pas de longue durée.
L’impératrice se
crut outragée une seconde fois, parce que le saint archevêque défendait
diverses impiétés et superstitions qui se commettaient auprès d’une statue d’argent
élevée à Eudoxie sur la place Sainte-Sophie ; elle rappela les ennemis de
Chrysostôme, qui succomba enfin sous leurs intrigues.
Saint Jean écrivit au
pape Innocent Ier qui le rétablit par un décret ; mais il fut obligé par l’empereur
de partir pour l’exil, et fut conduit à Nicée, où il ne resta pas longtemps.
On le fit partir
pour Cucuse ; il y arriva après soixante-dix jours d’une marche fatigante.
Son zèle ne put y
rester oisif ; il envoya des missionnaires chez les Goths, en Perse et en
Phénicie, et convertit par leur moyen un grand nombre d’idolâtres.
Furieux de voir le
saint partout honoré, ses ennemis obtinrent d’Arcadius l’ordre de le reléguer à
Pityonte sur les bords du Pont-Euxin.
Deux officiers le
conduisaient ; ils usèrent à son égard de tant de cruauté, de traitements
si barbares qu’il arriva épuisé à Comane dans le Pont.
On le fit marcher
encore plus de deux lieues, mais sa faiblesse devint si grande qu’il fallut
revenir au village où reposent les reliques de saint Basilique.
Ce martyr lui
apparut et lui dit ces paroles :
« Courage, mon fils,
demain nous serons ensemble. »
Le lendemain, saint
Chrysostôme se revêtit d’habits blancs, reçut la sainte communion à jeun, forma
sur lui le signe de la croix et remit tranquillement son âme à DIEU, le 14
septembre 407.
On enterra son
corps auprès de celui de saint Basilique.
En 438, saint
Procle le fit transférer solennellement à Constantinople.
L’empereur Théodose
et sa sœur Pulcherie assistèrent à cette translation, priant et demandant
miséricorde pour leur père et leur mère, persécuteurs du saint archevêque.
Les reliques de
saint Jean Chrysostôme furent ensuite portées à Rome, où elles reposent sous l’autel
qui porte le nom de saint Chrysostôme dans l’église du Vatican.
Parmi les nombreux
écrits de ce père, nous devons recommander surtout les traités du Sacerdoce, de la Providence et de la Virginité.
PRATIQUES. — Les Saints ont, tous sans exception, aimé et
pratiqué la pénitence. Ils ont accepté sans murmure et même avec joie, les
humiliations et les souffrances. Où en sommes-nous à cet égard ?
Réprimons, mortifions la
chair et l’esprit. Il n’y a pas deux chemins pour aller au ciel.
PRIÈRE. — Donnez-nous le force, ô mon DIEU, de tout
souffrir pour votre amour et pour l’expiation de nos péchés.
A.I.
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