Friday 25 January 2013

- 27 janvier - SAINT JEAN CHRYSOSTÔME, DOCTEUR DE L’ÉGLISE ( IVe ET Ve SIÈCLE ).


27 janvier – SAINT JEAN CHRYSOSTÔME,

DOCTEUR DE L’ÉGLISE ( IVe ET Ve SIÈCLE ).

Saint Jean, surnommé Chrysostôme,  ou bouche d’or, à cause de son éloquence, naquit à Antioche.
Il eut pour père Second, maître de la cavalerie ou premier commandant des troupes de l’empire romain en Syrie,
et pour mère Anthuse, qui, devenue veuve à vingt ans, ne voulut point passer à de secondes noces, et se chargea d’inspirer elle-même à ses enfants les premiers principes du christianisme.
Lorsque le temps de donner des maîtres à son fils fut arrivé, elle choisit les meilleurs.
Jean étudia l’éloquence sous Libanius, le plus grand orateur de son siècle, la philosophie sous Andragathius, fréquenta le barreau, et partout il eut les plus brillants succès.
Il ne se borna pas aux études profanes, sa principale occupation était de se bien pénétrer des maximes de Jésus-Christ, et de s’adonner à la pratique de toutes les vertus.
Si Jean eût eu de l’ambition, avec une naissance si illustre et des talents si rares, il eût pu prétendre aux premières charges de l’empire ; mais il avait goûté combien le joug du Seigneur est doux,  il avait vu la malignité du monde ;  il en abjura donc les vanités, se revêtit d’un habit de pénitent, et se retira en l’année 374 au milieu des saints anachorètes qui habitaient sur les montagnes voisines d’Antioche ; il vécut de leur vie, et se livra aux plus rudes mortifications ; mais l’excès de ses austérités ayant ruiné sa santé, et lui ayant causé une maladie dangereuse, il fut obligé de revenir à Antioche en 381.
Saint Mélèce, évêque d’Antioche, l’ordonna diacre la même année, et peu après, saint Flavien, successeur de saint Mélèce, l’éleva à la prêtrise, et le fit son vicaire et son prédicateur.
Jean avait alors quarante-trois ans, et pendant douze ans il fut la main, l’œil et la bouche de son évêque.
Chargé d’annoncer la parole de DIEU, il s’acquitta de cette importante fonction avec le plus grand succès.
Il prêchait plusieurs fois la semaine, et souvent plusieurs fois le même jour.
Le fruit de ses prédications fut si grand, qu’il vint à bout d’exterminer le vice, de déraciner les abus les plus invétérés, et de changer la face d’Antioche, où l’on comptait alors cent mille habitants.
Il avait aussi un talent particulier pour la controverse, et il la maniait si habilement dans ses sermons, que les Juifs, les païens et les hérétiques qui voulaient l’écouter, y trouvaient la plus solide réfutation de leurs erreurs.
Deux  ans après que notre saint eût été ordonné prêtre, les habitants d’Antioche se mutinèrent, à l’occasion d’un nouvel impôt, traînèrent dans la boue et brisèrent la statue de Théodore Ier, celles de ses fils et de l’impératrice.
Saint Flavien alla à Constantinople demander la grâce de son peuple, que Jean consola et invita à la pénitence pendant l’absence de  l’évêque.
Après le retour de Flavien, il continua ses travaux évangéliques avec autant de zèle que de succès.
Il était l’ornement et les délices d’Antioche et de tout l’Orient ; car sa réputation avait pénétré jusqu’aux extrémités de l’empire ; mais DIEU, pour la gloire de son nom, le plaça sur un nouveau théâtre, où il préparait à sa vertu d’autres épreuves et d’autres couronnes.
Le siège de Constantinople étant devenu vacant par la mort de Nectaire en 387, saint Jean y fut élevé et sacré par Théophile d’Alexandrie le 26 février 389.
Il commença son épiscopat par régler sa propre maison, retrancha les dépenses superflues, et appliqua les fonds qu’elles absorbaient au soulagement des pauvres et des malades.
Il fonda et entretint plusieurs hôpitaux ; travailla à la réformation de son clergé, traça aux ecclésiastiques des règles de conduite propres à leur faire mener une vie édifiante, et pratiqua lui-même le premier ce qu’il recommandait aux autres.
Il chercha ensuite les moyens de remédier aux abus, parvint à abolir plusieurs scandales et bannit les jurements de Constantinople.
Il ramena au devoir les pécheurs les plus endurcis dans le crime, et convertit une multitude innombrable de païens et d’hérétiques.
Sa sollicitude franchissait les bornes de son diocèse et s’étendait jusqu’aux régions les plus reculées.´
Il envoya deux évêques pour instruire, l’un les Goths, l’autre les Scythes nomades.
La Palestine, la Perse et plusieurs autres contrées ressentirent aussi les immenses influences de son zèle.
Il était doué de l’esprit de prière au plus haut degré et avait une grande dévotion à l’Eucharistie.
Pour être conforme à Jésus-Christ il faut passer par le creuset des souffrances ; elles ne manquèrent pas à notre saint.
L’impératrice Eudoxie, femme avide et corrompue, ne mettait point de bornes à ses injustices et à ses rapines ; le saint pasteur gémissait de ces abus, et personne n’ignorait qu’elle était sa façon de penser.
Des personnes malintentionnées firent à l’impératrice l’application d’un discours de Chrysostôme, et Eudoxie en fut avertie.
Elle résolut alors de faire déposer le saint évêque.
Elle manda Théophile, évêque d’Alexandrie, qui lui était dévoué ; il s’empressa d’arriver à Constantinople, et dans le conciliabule qui reçut le nom de Synode du Chêne,  Jean fut calomnié et déposé contre toutes les lois de l’Église, et exilé par ordre de l’empereur Arcadius.
Le peuple réclama son pasteur à grands cris ; la nuit suivante, on ressentit des secousses de tremblement de terre ; Eudoxie, épouvantée, écrivit au saint de  revenir à Constantinople. Mais le calme ne fut pas de longue durée.
L’impératrice se crut outragée une seconde fois, parce que le saint archevêque défendait diverses impiétés et superstitions qui se commettaient auprès d’une statue d’argent élevée à Eudoxie sur la place Sainte-Sophie ; elle rappela les ennemis de Chrysostôme, qui succomba enfin sous leurs intrigues.
Saint Jean écrivit au pape Innocent Ier qui le rétablit par un décret ; mais il fut obligé par l’empereur de partir pour l’exil, et fut conduit à Nicée, où il ne resta pas longtemps.
On le fit partir pour Cucuse ; il y arriva après soixante-dix jours d’une marche fatigante.
Son zèle ne put y rester oisif ; il envoya des missionnaires chez les Goths, en Perse et en Phénicie, et convertit par leur moyen un grand nombre d’idolâtres.
Furieux de voir le saint partout honoré, ses ennemis obtinrent d’Arcadius l’ordre de le reléguer à Pityonte sur les bords du Pont-Euxin.
Deux officiers le conduisaient ; ils usèrent à son égard de tant de cruauté, de traitements si barbares qu’il arriva épuisé à Comane dans le Pont.
On le fit marcher encore plus de deux lieues, mais sa faiblesse devint si grande qu’il fallut revenir au village où reposent les reliques de saint Basilique.
Ce martyr lui apparut et lui dit ces paroles :
« Courage, mon fils, demain nous serons ensemble. »
Le lendemain, saint Chrysostôme se revêtit d’habits blancs, reçut la sainte communion à jeun, forma sur lui le signe de la croix et remit tranquillement son âme à DIEU, le 14 septembre 407.
On enterra son corps auprès de celui de saint Basilique.
En 438, saint Procle le fit transférer solennellement à Constantinople.
L’empereur Théodose et sa sœur Pulcherie assistèrent à cette translation, priant et demandant miséricorde pour leur père et leur mère, persécuteurs du saint archevêque.
Les reliques de saint Jean Chrysostôme furent ensuite portées à Rome, où elles reposent sous l’autel qui porte le nom de saint Chrysostôme dans l’église du Vatican.
Parmi les nombreux écrits de ce père, nous devons recommander surtout les traités du Sacerdoce, de la Providence et de la Virginité.

PRATIQUES. — Les Saints ont, tous sans exception, aimé et pratiqué la pénitence. Ils ont accepté sans murmure et même avec joie, les humiliations et les souffrances. Où en sommes-nous à cet égard ?
Réprimons, mortifions la chair et l’esprit. Il n’y a pas deux chemins pour aller au ciel.

PRIÈRE. — Donnez-nous le force, ô mon DIEU, de tout souffrir pour votre amour et pour l’expiation de nos péchés.

A.I.

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