2 AOÛT
SAINT ALPHONSE-MARIE DE LIGUORI, ÉVÊQUE
( XVIIIe SIÈCLE ).
Alphonse-Marie de Liguori naquit à
Naples, d’une famille noble, le 26 septembre 1696. ( Le mot de Yannick : Le 26 septembre,
n’est-ce pas la date de naissance de Paul VI ? ) Dès ses plus tendres
années il annonça d’heureuses dispositions pour la piété et pour l’étude; et
dans son adolescence, il devint le modèle de tous ceux de son âge, par sa ferveur,
sa charité et ses autres vertus.
Il était encore dans sa première
enfance, lorsque le Bienheureux François Hiéromino prédit, en le voyant, «
qu’il ne mourrait pas avant l’âge de quatre-vingt-dix ans, qu’il deviendrait
évêque et rendrait de très-grands services à l’Église. » Toutefois il entra
dans le barreau dès l’âge de seize ans, après avoir fait ses études avec un
admirable succès, et fut reçu docteur en droit civil et canonique. Il suivait
avec distinction cette carrière lorsqu’un accident imprévu, qui lui arriva dans
une cause, le décida, malgré les brillants avantages qu’on lui offrait, à se
consacrer au service des autels. Liguori prit l’habit ecclésiastique, le 31
août 1722, et dès lors ses plus chères délices furent de séjourner à l’église et
à l’hôpital, de porter le cilice, et de pratiquer les plus rudes austérités.
Ordonné prêtre
en 1726, il devint presque aussitôt un homme vraiment apostolique. Son temps se
partageait entre le confessionnal et la chaire, et ses prédications fréquentes
étaient suivies des fruits les plus abondants. Quand il allait donner une
mission, sa réputation de sainteté et ses miracles attiraient une multitude
d’auditeurs, qui ne pouvaient, en l’écoutant retenir leurs larmes et leurs
sanglots.
Enflammé de
zèle pour le salut des âmes, et affligé de l’ignorance des gens de la campagne,
il jeta, en 1732, les fondements de son institut, sous le titre de la
Congrégation du Très-Saint Rédempteur:
et malgré de nombreuses contradictions, cette nouvelle société se répandit, en
peu de temps, en beaucoup de pays, et fut approuvée par Benoit XIV, dans son
bref du 25 février 1749.
Au milieu de
tant de travaux et de pratiques multiples de la dévotion et de la pénitence,
Alphonse, qui avait fait le vœu, nouveau peut-être dans l’Église, de ne jamais
perdre son temps, consacrait tous ses moments libres à composer un grand nombre
d’ouvrages de théologie et de piété. L’âge et les maladies ne diminuèrent rien
de son zèle. Clément XIII le fit évêque de Sainte-Agathe des Goths, siège suffragant
de Bénévent. L’humble Liguori, qui connaissait les devoirs de cette dignité,
l’avait refusée plus d’une fois, et il ne fallut rien moins qu’un commandement
exprès du pape pour le déterminer à l’accepter. Il y fut promu le 14 juin 1762.
Il n’adoucit pas néanmoins la vie dure et mortifiée qu’il avait menée
jusqu’alors; il continua de pratiquer les rigueurs de la pauvreté, redoubla d’efforts
pour satisfaire à ses deux vertus favorites, le zèle du salut des âmes et
l’amour des pauvres; affermit la discipline ecclésiastique, fonda de nouveaux
établissements de charité. Au bout de treize ans de gouvernement, affaibli par
les travaux, les pénitences et les maladies, il obtint enfin de se démettre de
son évêché, faveur qu’il avait inutilement sollicitée de Clément XIII et de
Clément XIV, et que Pie VI ne lui accorda qu’à regret, en juillet 1775.
Âgé alors de
soixante-quatorze ans, il se retira dans une maison de sa chère Congrégation, à
Nocera de Pagani, où il passa le reste de ses jours dans la méditation et les
exercices de la pénitence. Il y mourut en odeur de sainteté, le 1er
août 1787, âgé de quatre-vingt-dix ans.
Il serait trop
long de donner ici le détail de toutes les macérations par lesquelles ce grand
serviteur de DIEU avait tourmenté son corps, des privations sans nombre qu’il
s’était imposées, soit par esprit de piété, soit aussi pour répandre plus
d’aumônes dans le sein des pauvres, à qui, dans une année de disette, il avait
sacrifié son argenterie, les boucles d’argent de ses souliers, et jusqu’à son
anneau et sa croix pastorale, qu’il remplaça par une croix en laiton.
Mais rien ne
peut donner une idée plus juste de l’éminente sainteté de Liguori, que le
témoignage de ses confesseurs, qui ont attesté qu’il avait conservé
non-seulement l’innocence baptismale, mais qu’il ne commit jamais un péché
véniel de propos délibéré.
Ce qui
contribua surtout à lui faire conserver jusqu’à la mort cet état d’innocence,
c’est, dit l’auteur des Réflexions sur la
sainteté et la doctrine de saint Liguori, « Sa tendre dévotion envers la
sainte Vierge, à laquelle il s’était consacré d’une manière spéciale. Plein pour Marie d’un amour filial et d’une
confiance sans bornes, il s’adressait à elle dans tous ses besoins, et se
tenait assuré d’obtenir tout ce qu’il demandait par son intercession; croyant
avec raison, et affirmant en toute rencontre, qu’elle était la dispensatrice de
toutes les grâces. Cette Vierge sainte, dont il ne pouvait se lasser de
publier les louanges en chaire et dans ses écrits, le comblait des faveurs les
plus signalées; elle lui apparaissait souvent dès sa plus tendre enfance, et
daignait se faire elle-même son institutrice. Elle me disait des choses admirables, avoua-t-il la veille de sa
mort à son confesseur. »
On égalait
Alphonse à saint Bernard, dit plus loin le même auteur, « pour la douceur des
expressions et l’abondance des sentiments avec lesquels il célébrait Marie, de
bouche ou par écrit. Quand il prêchait en son honneur, on courait en foule pour
l’entendre; les plus endurcis se convertissaient; et plusieurs fois on l’a vu,
transporté par son sujet, ravi en extase, jusqu’à s’élever de terre. »
Voici, au
rapport du même auteur, quelles étaient ses pratiques de piété les plus
familières pour honorer la mère de DIEU: il ne manquait jamais de la prier
chaque jour, prosterné devant une de ses images; il jeûnait, la veille de ses
fêtes et le samedi, au pain et à l’eau; il portait le scapulaire, un rosaire au
cou, un autre à la ceinture, il récitait très-souvent la Salutation angélique, et
recommandait beaucoup la dévotion au chapelet. Ce fut encore sous la protection
de Marie et en son honneur qu’il fit le vœu que nous avons rapporté, de ne
jamais perdre de temps, et ceux de prêcher les grandeurs de la Mère de DIEU, de
réciter le rosaire, et d’approcher du tribunal de la pénitence tous les
samedis, de secourir au besoin les pestiférés, et de faire toujours ce qu’il
croirait le plus parfait.
Tous ces faits
étaient si connus, et la réputation du saint était si généralement répandue, si
solidement établie, qu’une foule de personnages de la plus haute considération,
un souverain, des princes de l’Église, s’empressèrent, aussitôt après sa mort,
de solliciter Pie VI pour qu’il fit commencer les procès de sa béatification et
de sa canonisation.
La sacrée
Congrégation des rits s’occupa d’abord de l’examen théologique le plus
rigoureux des ouvrages imprimés ou manuscrits de saint Liguori, au nombre de
plus de cent; et, par sentence que Pie VII approuva en 1803, elle jugea que
rien dans ses écrits ne méritait censure, Nihil
censurâ dignum repertum fuisse.
À l’examen de
ses ouvrages succéda celui de ses vertus; et la bonté de la cause parut si
évidente, que le Souverain-Pontife voulut bien accorder la dispense des décrets
d’Urbain VIII, en vertu desquels on ne doit commencer cet examen spécial que
cinquante ans après la mort de celui qui en est l’objet.
Enfin, après
l’examen le plus scrupuleux, l’assemblée décida encore, d’un consentement unanime, que les miracles requis pour la
béatification étaient dûment constatés. Le décret du pape est du 17 septembre
1815.
Alphonse-Marie
de Liguori fut béatifié le 6 septembre 1816 et canonisé le 8 décembre 1819, par
le pape Pie VII.
PRATIQUES.
— Ayons une grande dévotion à la très-sainte Vierge; implorons son secours,
elle nous obtiendra le salut; elle n’a jamais délaissé ceux qui ont demandé son
intercession.
PRIÈRE.
— Ô DIEU, qui par votre confesseur et votre Pontife Alphonse-Marie, avez donné
à votre Église un nouvel ordre religieux, faites qu’instruits par ses leçons et
fortifiés par ses exemples, nous ayons le bonheur d’arriver au salut éternel.
A.I.
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