Wednesday, 28 August 2013

29 août La Décollation de Saint Jean-Baptiste ( Ier Siècle )

29 AOÛT,
LA DÉCOLLATION DE SAINT JEAN-BAPTISTE  ( Ier SIÈCLE ).
Jean-Baptiste, retiré dès son enfance dans le désert, y avait passé plus de trente ans dans une austère pénitence. Son vêtement était un cilice fait de poil de chameau, qu’il tenait serré autour de ses reins avec une ceinture de cuir. Pour sa nourriture, il n’avait que des sauterelles ou du miel sauvage, c’est-à-dire la nourriture des plus pauvres, et il vivait inconnu du monde, dans l’exercice continuel de la prière et de la méditation des choses saintes. Mais enfin DIEU tira cette lumière des ténèbres qui la cachaient. L’an quinzième de l’empire de Tibère, c’est-à-dire vers l’an 30 de Jésus-Christ, la parole du Seigneur se fit entendre à Jean dans le désert, et il vint sur les bords du Jourdain, aux environ de Jéricho. Il prêchait le baptême de la pénitence et annonçait la venue du Messie, disant qu’il lui préparait les voies. Tout le pays venait à lui, et les peuples, touchés de ses prédications, confessaient leurs péchés et recevaient de lui le baptême.
Pendant que saint Jean baptisait et instruisait ainsi les pécheurs, le Sauveur même des pécheurs, le juste et le saint par excellence, Jésus-Christ enfin, voulut être baptisé par lui. Il vint donc pour cela de Nazareth vers le Jourdain, et se présenta pour être baptisé comme les autres. Saint Jean reçut en ce moment une lumière d’en haut qui lui fit connaître que c’était le Messie. Saisi alors de vénération et de respect, il s’excusa de baptiser celui qu’il savait être son Sauveur et son DIEU, et qui venait ôter le péché du monde; mais il fut obligé de céder à celui qui venait accomplir toute justice, c’est-à-dire toute humilité. Il le baptisa dans le Jourdain, et quand Jésus fut sorti de l’eau, les cieux s’ouvrirent et le Saint-Esprit descendit sur lui.
Jean continua de baptiser jusqu’à son emprisonnement. La cause de sa détention fut la liberté avec laquelle il reprenait Hérode le Tétrarque de tous ses crimes, et particulièrement de ce qu’il avait épousé Hérodiade, femme de Philippe, son frère, dont elle avait une fille nommée Salomé. Jean représenta à Hérode l’énormité de ce crime et lui dit que la loi de DIEU défendait d’avoir la femme de son frère; ce prince ne pouvant souffrir la liberté du saint précurseur l’envoya, chargé de chaînes, au château de Macheronte. Hérodiade, non contente de le voir en prison, voulut le faire mourir; mais la crainte du peuple retenait Hérode; et d’ailleurs, comme il ne pouvait point se dissimuler à lui-même que Jean était un juste et un saint, il avait du respect pour lui et suivait ses avis dans toutes les occasions où sa passion n’était point intéressée. Ainsi Jean demeura prisonnier jusqu’à ce que son temps fût accompli.
Ses disciples avaient assez de générosité pour ne pas l’abandonner dans sa prison. Mais comme il était venu pour préparer les voies du Seigneur, il ne pensa qu’à leur faire connaître celui qui seul était leur libérateur et leur maître. Ayant appris d’eux les miracles de Jésus-Christ, il envoya deux de ses disciples lui demander s’il était celui que l’on attendait depuis le commencement du monde; Jésus-Christ répondit par des miracles, qui étaient des preuves de sa divinité et de sa mission. Jean ne doutait pas que Jésus ne fût le Christ; mais il voulait que ses disciples s’en convainquissent par leurs propres yeux.
Quelque temps après, Hérodiade ayant trouvé une occasion favorable pour satisfaire sa haine contre saint Jean, s’empressa d’en profiter. Hérode célébrait le jour de sa naissance et donnait un grand festin à ceux de sa cour, dans le château même de Macheronte, où Jean était en prison. Pendant que les convives étaient animés par le plaisir qui les avait assemblés, Salomé, fille d’Hérodiade et de Philippe, son premier mari, oubliant la modestie qui convenait à son sexe et à sa qualité, entra dans la salle du festin et dansa devant le roi d’une manière qui fit grand plaisir à ce prince. Hérode, dans la chaleur du vin et de la bonne chère, dit à Salomé : « Demandez-moi ce que vous voudrez, et je vous l’accorderai, quand ce serait la moitié de mon royaume »;  et il confirma cette promesse par un serment. Salomé sortit de la salle, et alla rapporter à sa mère ce que le roi avait dit. Hérodiade, qui n’était occupée que de la perte de son prisonnier, fit demander sa tête. Salomé rentra aussitôt et dit à Hérode: « Donnez-moi dans ce plat la tête de Jean-Baptiste. » Le roi fut attristé de cette demande; car il conservait toujours quelque respect pour saint Jean; mais comme il s’était engagé par serment devant une si grande compagnie, il fut arrêté par une honte aussi criminelle que sa promesse avait été imprudente, et il n’osa se rétracter. Ainsi il envoya un de ses gardes pour couper la tête au saint précurseur, dans la prison. On apporta ensuite cette tête à Salomé sur un plat; et celle-ci osa la prendre dans ses mains pour la montrer à sa mère. Saint Jérôme dit que cette femme, voulant se venger de la liberté avec laquelle saint Jean lui avait reproché ses désordres, lui perça la langue avec un poinçon. La mort de saint Jean eut lieu sur la fin de l’an 31 ou au commencement de l’an 32 de Jésus-Christ. Ses disciples emportèrent son corps et l’enterrèrent honorablement.

PRATIQUES. — 1. Saint Jean ne sort du désert que par l’ordre de DIEU. Ne faisons rien que nous n’ayons un juste sujet de croire que DIEU le demande de nous.
2. La tête du plus grand homme devient le prix d’une danse: n’est-ce pas assez pour donner l’horreur de ce plaisir dangereux et souvent criminel ?
PRIÈRE. — Seigneur, apprenez-nous, par l’exemple de votre saint précurseur, à vivre dans cette dépendance continuelle de votre sainte volonté, et à ne rien faire que par votre esprit.

A.I.

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