23 AOÛT
SAINT
PHILIPPE BÉNITI ( XIIIe SIÉCLE ).
Philippe
Béniti ou Bénizi naquit à Florence, et sortait de la noble maison Bénizi,
établie dans cette ville. Ses parents eurent un soin extrême de lui donner une
bonne éducation; la grâce seconda leurs vues, et le jeune Philippe, après avoir
préservé son âme de la corruption du monde, s’établit solidement dans la
crainte de DIEU.
Lorsqu’il
eut achevé son cours d’humanités dans sa patrie, il vint à Paris étudier la
médecine, continua la même étude à Florence, et reçut en cette science le degré
de docteur. Étant un jour entré pour entendre la messe dans la chapelle de l’Annonciation de la sainte Vierge, fondée
par les Servites près d’une des
portes de Florence, il fut extrêmement frappé de ces paroles, adressées par
l’Esprit-Saint au diacre saint Philippe et qu’on lisait à l’Épître ce
jour-là : « Avancez, et approchez-vous de ce chariot. » Il pensa que
l’Esprit-Saint l’engageait à se mettre sous la protection de la sainte Vierge,
en entrant dans cet ordre. La nuit suivante, il vit en songe la sainte Mère de
DIEU, qui lui fit la même invitation. Philippe réfléchit sérieusement, et
demanda à entrer chez les Servites, comme frère convers. Il fit sa profession
le 8 septembre 1233, et fut occupé aux divers travaux de la campagne. Ses
talents et son savoir furent cependant découverts, quelques efforts qu’il fit
pour les cacher, et l’obéissance le força à recevoir les saints ordres; peu de
temps après on le fit définiteur et assistant du général; enfin, il devint
lui-même général en 1267.
Après
la mort du pape Clément IV, les cardinaux assemblés à Viterbe, voulurent
l’élever à la Papauté; mais Philippe s’enfuit sur la montagne avec un des
religieux de son ordre, et ne revint qu’après l’élection de Grégoire X. Il
quitta son désert, brûlant d’un nouveau zèle pour allumer dans les cœurs le feu
de l’amour divin. Ayant prêché en divers endroits de l’Italie, il nomma un
vicaire pour gouverner son ordre à sa place et partit avec deux religieux; il
prêcha avec un succès étonnant à Toulouse, à Avignon, à Paris et dans d’autres
grandes villes de France. La Flandre, la Frise, la Saxe et la Haute-Allemagne
furent aussi les théâtres de son zèle. Il revint ensuite tenir à Borgo un
chapitre général de son ordre, et alla en demander à Grégoire X, qui présidait
le second concile général de Lyon ( 1274 ), l’approbation qu’il obtint.
L’Italie
était alors agitée par les factions des Guelfes et des Gibelins; Philippe en
calma l’animosité à Pistoie et dans d’autres villes. Il établit aussi la paix à
Forli, non sans y courir de grands dangers et y essuyer d’indignes traitements.
Saint
Philippe faisait de la sanctification de ses religieux le principal objet de
son zèle, établissait une discipline exacte dans les communautés, et ne cessait
d’offrir à DIEU ses prières, ses veilles et d’autres bonnes œuvres, pour
obtenir à ses frères d’être saints et fervents. Pendant qu’il faisait la visite
des couvents de son ordre, il fut pris d’une fièvre ardente, le jour de
l’Assomption de la sainte Vierge. Durant toute sa maladie, il montra les plus
vifs sentiments de componction. Le jour de l’octave de la fête, il entra en
agonie, et expira en contemplant affectueusement le Sauveur étendu sur la
croix. Clément X le canonisa en 1671.
PRATIQUES. — La véritable vertu s’entretient
par des actes réitérés de douceur, d’humilité, de tempérance, de charité et de
zèle; et elle est fidèle jusqu’à la fin. La nôtre est-elle de même ?
PRIÈRE. — Ô Jésus, donnez-nous votre amour,
donnez-nous aussi une véritable dévotion à la très-sainte Vierge, votre Mère.
A.I.
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