Sunday, 25 August 2013

21 août 2013 Sainte Jeanne de Chantal, veuve

21 AOUT
SAINTE JEANNE-FRANÇOISE FRÉMIOT DE CHANTAL, PREMIÈRE SUPÉRIEURE DE L’ORDRE DE LA VISITATION DE SAINTE-MARIE ( XVIIe SIÈCLE ).
Sainte Jeanne-Françoise naquit à Dijon, le 23 janvier 1572, de Bénigne Frémiot, président à mortier au parlement de Bourgogne, et de Marguerite de Berbisy, également distinguée par leur noblesse, leur prudence et leur loyauté, et surtout par leurs vertus et leur attachement à la religion catholique. À peine âgée de dix-huit mois, Jeanne eut le malheur de perdre sa mère. Elle fut élevée par son père avec le plus grand soin, et grâce à ses sages instructions, elle conçut un tel amour pour la foi qu’elle ne voulait pas même se laisser toucher par les hérétiques et qu’elle confondit un calviniste qui niait la présence réelle de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. À vingt ans, elle épousa Christophe de Rabutin, baron de Chantal, seigneur de Bourbilly et de Montholon, gentilhomme très-estimé et jouissant des faveurs du roi Henri IV, et descendant par sa mère de sainte Humbeline, sœur de saint Bernard. Jeanne, dans cette nouvelle position, s’appliqua à régler sa maison, à rétablir le bon ordre dans les biens de son mari, laissés jusqu’alors entre les mains d’intendants, à instruire ses domestiques, à exercer envers eux les œuvres de charité spirituelle et corporelle, et à leur donner l’exemple de toutes les vertus. Chaque jour elle assistait à la sainte messe; elle faisait d’abondantes aumônes, et, dans une famine, elle distribua du pain à tous les pauvres qui se présentaient; DIEU, touché de sa charité, multiplia son blé, en sorte que ce qui aurait à peine pu suffire à sa famille suffit pendant six mois pour elle et pour une infinité de pauvres, qui venaient à elle de six à sept lieues de distance.
Cependant M. de Chantal, ayant abandonné l’armée et la cour, tomba malade en 1601, et fit de sérieuses réflexions pour sa propre perfection; il était entré en pleine convalescence, lorsqu’il fut mortellement blessé à la chasse d’un coup d’arquebuse. Il vécut encore neuf jours, se confessa avec une grande piété et mourut en saint: Jeanne-Françoise ressentit une immense douleur, mais elle se résigna à la volonté de DIEU, lui promit de se consacrer désormais entièrement à son service, et fit le vœu de chasteté. Elle se retira ensuite avec ses enfants à Montholon, chez son beau-père, où elle eut beaucoup à souffrir de l’humeur chagrine de ce vieillard, et des procédés indignes d’une femme de charge, qui gouvernait tout dans la maison. La sainte veuve fit éclater alors sa patience inaltérable et sa charité sans bornes.
L’an 1604, sainte Chantal se rendit à Dijon pour y entendre saint François de Sales prêcher le carême. Dès qu’elle l’aperçut, elle reconnut en lui l’homme que DIEU lui avait montré dans une vision, et qui devait la conduire dans les voies spirituelles, et le saint évêque reconnut en elle la dame qui devait être la fondatrice de l’ordre qu’il méditait depuis longtemps d’établir. Jeanne s’ouvrit à ce grand saint, qui lui donna des instructions écrites de sa main, et qu’elle suivit dès lors avec exactitude. De retour chez son beau-père, elle se levait tous les jours, en hiver, à cinq heures du matin, et se mettait en oraison; elle entendait ensuite la sainte messe, instruisait et catéchisait ses enfants et ses domestiques, et mettait ordre à son ménage; le soir, elle leur faisait faire la prière et l’examen, et s’entretenait ensuite encore longtemps avec DIEU. Sa charité pour les pauvres s’accrut encore; elle n’en rencontrait aucun à qui elle ne fit l’aumône; elle soignait les malades et les lépreux, pansait et baisait leurs plaies, ensevelissait les morts et se livrait à la pratique de toutes sortes de bonnes œuvres.
Lorsque saint François de Sales crut l’âme de sainte Jeanne-Françoise bien préparée, il lui parla de l’établissement qu’il projetait depuis longtemps: la sainte veuve reçut cette ouverture avec plaisir, et l’an 1610, malgré la résistance et les larmes de son père et de ses enfants, elle quitta le monde et se rendit à Annecy, où le saint évêque lui donna le voile, ainsi qu’à deux autres personnes recommandables, Jacqueline Favre, fille d’Antoine Favre, premier président de Savoie, et Charlotte de Bréchard, d’une famille illustre de Bourgogne. Bientôt un grand nombre de jeunes personnes se présentèrent pour entrer dans l’ordre de la Visitation de Sainte-Marie, et des couvents s’élevèrent dans les principales villes de France, non cependant sans peines et sans souffrances.
Malgré de cruelles maladies, la sainte fut toujours la servante de ses sœurs; elle s’abaissait aux ministères les plus vils et ne commandait rien dont elle ne donnât l’exemple. Sa confiance en DIEU était complète et lui faisait endurer tous les maux pour son amour. Elle pleura la mort de saint François de Sales, son directeur et son soutien, mais sans trouble et en bénissant le Seigneur. Elle eut aussi de fréquents rapports avec saint Vincent de Paul et elle en obtint quelques prêtres pour la ville d’Annecy.
Tant de travaux et de fatigues allaient enfin recevoir leur récompense; sainte Jeanne-Françoise tomba dangereusement malade le 8 décembre 1641; le 11, elle reçut le saint viatique; le 13, l’extrême-onction, et vers le soir, elle rendit son âme à DIEU en murmurant le saint nom de Jésus. Elle fut béatifiée par Benoît XIV le 13 novembre 1751, et canonisée le 17 août 1767 par Clément XIII, qui fixa sa fête au 21 août. Son corps repose à Annecy, dans le premier couvent de la Visitation.

PRATIQUES. — L’humilité, la douceur, la charité, voilà les vertus des saints; travaillons-nous à les acquérir ? Qu’aurons-nous à répondre au jugement de DIEU, lorsque nous serons interrogés sur ce point.
PRIÈRE. — Ô Jésus, doux et humble de cœur, rendez notre cœur semblable au vôtre.


 A.I.

No comments:

Post a Comment