2 juin.
SAINT POTHIN, ÉVÊQUE ET MARTYR ( IIe SIÈCLE ) :
L’empereur
Marc-Aurèle, combattant contre les Quades et plusieurs autres peuples de
Germanie, vit son armée près de périr de soif ; mais les soldats chrétiens
qui étaient dans ses troupes s’étant mis en prière, il tomba une pluie
abondante qui les désaltéra eux et leurs chevaux, pendant qu’une grêle
horrible, mêlée de foudres, tombait sur les ennemis et les accablait, sans
nuire aux Romains.
Marc-Aurèle, touché
de ce miracle, défendit en l’an 175, sous peine de la vie, de rechercher les
chrétiens à cause de leur religion ; mais trois ans après la persécution
se ralluma en plusieurs villes avec plus de fureur qu’auparavant, moins par
l’autorité du prince et des magistrats, que par des émotions populaires.
La fureur de ces
idolâtres contre les chrétiens alla si loin, que ces derniers n’osaient presque
plus se montrer.
C’est ce qui arriva
surtout à Lyon, à Vienne et aux environs. On chassait les chrétiens des bains
et des marchés ; on voulait les exclure du commerce et de la société
civile : partout on les accablait d’outrages, de mauvais traitements et
d’injustices ; jamais le troupeau de Jésus-Christ ne s’était trouvé exposé
à une si violente tempête.
L’Église de Lyon
avait alors pour évêque le bienheureux Pothin, agé de plus de quatre-vingt-dix
ans ; ainsi il pouvait avoir été disciple de saint Jean, puisqu’il avait
quinze ans quand cet apôtre mourut, et qu’il demeurait alors en Asie.
Pothin, outre son
grand âge, était si faible de corps, qu’à peine il pouvait respirer ; mais
sa faiblesse était soutenue par la grandeur de son courage et son ardeur pour
le martyre.
On reconnut bientôt
que DIEU ne l’avait conservé jusqu’alors que pour lui en accorder la gloire.
Il tomba entre les
mains des persécuteurs , qui le traînèrent par les rues et le firent ensuite
porter par des soldats jusqu’au tribunal du gouverneur.
Il parut en
présence des magistrats de la ville et d’une foule d’idolâtres, qui, croyant
voir en sa personne Jésus-Christ même, ne pouvaient contenir la rage et la
fureur dont ils étaient animés.
Rien ne fut capable
d’effrayer Pothin : quoique cassé de vieillesse et épuisé par les
maladies, il fit connaître combien il avait l’âme élevée au dessus des misères
et des afflictions terrestres. Quand il eut hautement rendu témoignage à
Jésus-Christ, le gouverneur lui demanda quel était le DIEU des chrétiens :
Quand vous en serez digne, répondit
Pothin, vous le connaîtrez. Aussitôt on le tira de
tous côtés avec violence, et on lui donna mille coups.
Ceux qui étaient
près du saint vieillard le frappaient des pieds et des mains, ceux qui en
étaient plus éloignés lui jetaient tout ce qu’ils pouvaient rencontrer, et tous
auraient cru commettre une grande impiété, s’ils eussent manqué à insulter
l’ennemi de leurs dieux.
Ce saint évêque
n’ayant presque plus de vie, fut jeté dans la prison, où il expira deux jours
après.
PRATIQUES. — Quelque faible que nous soyons, nous pouvons
tout avec Jésus-Christ ; ne craignons donc ni les austérités de la
pénitence, ni la dureté des persécutions : Jésus-Christ a vaincu le monde.
PRIÈRE. — Si vous ne nous soutenez, Seigneur, nous
tomberons à chaque pas ; mais avec le secours de votre grâce, nous
surmonterons tous les obstacles qui se trouvent dans le chemin qui conduit à
vous.
A.I.
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