Monday, 3 June 2013

1 juin – SAINT JUSTIN, Philosophe et Apologiste de la Religion Chrétienne, Martyr ( IIe Siècle )..


1 juin –
SAINT JUSTIN, Philosophe et Apologiste de la Religion Chrétienne, Martyr ( IIe Siècle )..

Apologiste de la religion chrétienne, docteur de l’Église, martyr, à tous ces titres saint Justin est un des saints qui ont le plus de droits à la reconnaissance et à la vénération des fidèles.
Il naquit à Naplouse, dans la Palestine : c’était l’ancienne Sichem, métropole de la Samarie à l’époque d’Alexandre, et située non loin du puits de Jacob.
Ses parents y arrivèrent quand Vespasien fonda dans cette ville une colonie romaine qu’il appela Flavia. Saint Justin naquit païen, et dès ses jeunes années, il se livra avec ardeur à l’étude de la philosophie.
Son esprit investigateur le porta à étudier successivement tous les systèmes. C’est ainsi qu’il passa des Stoïciens aux Péripatéticiens, des sectateurs de Pythagore à ceux de Platon.
Il s’arrêta à la philosophie platonicienne, croyant y trouver tout ce que l’esprit humain peut désirer de lumières ; mais un jour, qu’il se promenait dans un lieu solitaire et propre à la méditation, il rencontra un vénérable vieillard qui lui démontra l’insuffisance de la sagesse humaine, l’inanité des systèmes philosophiques, et l’engagea à chercher la vérité dans les prophéties et les écrivains sacrés des chrétiens, qu’il lui dit en être les seuls dépositaires.
Justin ayant réfléchi à ce que lui avait dit le vieillard, et d’un autre côté, frappé d’admiration pour le courage des martyrs, courage qui ne pouvait exister ni dans des hommes coupables, ni dans des sectateurs de mensonge, se convertit au christianisme, après avoir étudié les saintes Écritures, dans les dernières années du règne d’Adrien. Il avait environ trente ans. ( Belouino, Persécutions de l’Église ).
Après sa conversion, saint Justin n’en continua pas moins à porter le pallium ou manteau, qui était la marque distinctive des philosophes ; il menait une vie extrêmement sainte et austère, et on croit qu’il fut élevé à la dignité du sacerdoce. Il alla à Rome, et y demeura longtemps auprès des bains de Timothée, sur le mont Viminal. Il instruisait tous ceux qui venaient dans sa maison pour le consulter ou vaquer aux exercices du christianisme.
En même temps qu’il travaillait à la conversion des Juifs et des Gentils, il défendait la foi contre les attaques de l’hérésie. Il combattit Marcion par des écrits que saint Jérôme appelle excellents, mais qui sont perdus ainsi que d’autres de ses ouvrages, auxquels les anciens Pères donnent de grands éloges.
Mais rien n’a rendu saint Justin plus célèbre que les apologies qu’il fit de la religion chrétienne. Quoique Antonin n’eût pas publié d’édit contre les disciples de Jésus-Christ, ils étaient néanmoins persécutés en différentes provinces, en vertu des édits précédents qui n’avaient pas été révoqués. Ils étaient traduits devant les tribunaux comme une race d’hommes méchants, livrés à tous les crimes, ennemis des dieux, mangeant dans leurs assemblées la chair d’un enfant massacré, athées ou adorant la tête d’un âne.
Ces circonstances portèrent saint Justin à publier sa première apologie de la religion de Jésus-Christ, et à venger ses frères des calomnies absurdes dont on les chargeait. Il l’adressa, l’an 150 de Jésus-Christ, à l’empereur Antonin, qui en fut touché, et ordonna que si quelqu’un se portait pour accusateur contre les chrétiens, sans leur imputer d’autre crime que leur religion, l’accusé, bien que convaincu d’être chrétien, fût renvoyé absous, et que le délateur, au contraire, fût puni.
Après la mort d’Antonin, Marc-Aurèle persécuta aussi les chrétiens, et saint Justin adressa à cet empereur et au sénat romain sa seconde apologie, l’an 167, mais elle n’obtint pas le même succès que la première.
Peu de temps après, Justin, qui avait encouru la haine des philosophes païens, fut arrêté avec quelques autres chrétiens et conduit devant Rustique, préfet de Rome, qui lui dit :
— Ne voulez-vous pas obéir aux dieux et à l’empereur ?
Justin répondit : — Quiconque obéira à Jésus-Christ notre Sauveur, ne pourra jamais être condamné.
Rustique : — Quelle science ou quel art professez-vous ?
Justin : — Jusqu’ici, j’ai travaillé à acquérir toutes les connaissances naturelles ou humaines, et il n’y a point de genre d’érudition où ma curiosité ne m’ait fait faire quelque progrès ; mais enfin je me suis fixé à la science des chrétiens, quoiqu’elle ne soit pas du goût de ceux qui n’en ont que pour l’erreur.
Rustique : — Quoi ! misérable, vous tenez pour cette doctrine ?
Justin : — Je m’en fais gloire, parce qu’elle me procure l’avantage d’être dans le chemin de la vérité.
Après plusieurs autres questions, Rustique lui demanda encore :
— Vous êtes donc chrétien ?
   Oui, je le suis, répondit Justin.
Le juge chercha alors à gagner les autres chrétiens et à les faire sacrifier aux idoles ; mais les voyant tous inébranlables, il les condamna à être fouettés et à perdre la tête ; ce qui fut exécuté vers l’an 167, sous le règne de Marc-Aurèle et de Lucius-Verus. Ils consommèrent leur glorieuse confession en louant Jésus-Christ et en lui rendant des actions de grâces. Les chrétiens enlevèrent secrètement leurs corps et les enterrèrent honorablement.

PRATIQUES. — La vertu des premiers chrétiens avait son principe dans la grâce de Jésus-Christ ; vivons dans l’état de grâce, et si nous l’avons perdu, allons au plus tôt le retrouver dans le bain sacré de la Pénitence.

PRIÈRE. — O DIEU d’amour, accordez-nous d’être prêts en tout temps à tout souffrir pour la gloire de votre saint nom.

A.I.

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