1 juin –
SAINT JUSTIN, Philosophe et Apologiste de la Religion Chrétienne,
Martyr ( IIe Siècle )..
Apologiste de la
religion chrétienne, docteur de l’Église, martyr, à tous ces titres saint
Justin est un des saints qui ont le plus de droits à la reconnaissance et à la
vénération des fidèles.
Il naquit à
Naplouse, dans la Palestine : c’était l’ancienne Sichem, métropole de la
Samarie à l’époque d’Alexandre, et située non loin du puits de Jacob.
Ses parents y
arrivèrent quand Vespasien fonda dans cette ville une colonie romaine qu’il
appela Flavia. Saint Justin naquit
païen, et dès ses jeunes années, il se livra avec ardeur à l’étude de la
philosophie.
Son esprit
investigateur le porta à étudier successivement tous les systèmes. C’est ainsi
qu’il passa des Stoïciens aux Péripatéticiens, des sectateurs de Pythagore à
ceux de Platon.
Il s’arrêta à la
philosophie platonicienne, croyant y trouver tout ce que l’esprit humain peut
désirer de lumières ; mais un jour, qu’il se promenait dans un lieu
solitaire et propre à la méditation, il rencontra un vénérable vieillard qui
lui démontra l’insuffisance de la sagesse humaine, l’inanité des systèmes
philosophiques, et l’engagea à chercher la vérité dans les prophéties et les
écrivains sacrés des chrétiens, qu’il lui dit en être les seuls dépositaires.
Justin ayant
réfléchi à ce que lui avait dit le vieillard, et d’un autre côté, frappé
d’admiration pour le courage des martyrs, courage
qui ne pouvait exister ni dans des hommes coupables, ni dans des sectateurs de mensonge,
se convertit au christianisme, après avoir étudié les saintes Écritures,
dans les dernières années du règne d’Adrien. Il avait environ trente ans. ( Belouino, Persécutions de l’Église ).
Après sa
conversion, saint Justin n’en continua pas moins à porter le pallium ou manteau, qui était la marque distinctive des
philosophes ; il menait une vie extrêmement sainte et austère, et on croit
qu’il fut élevé à la dignité du sacerdoce. Il alla à Rome, et y demeura
longtemps auprès des bains de Timothée, sur le mont Viminal. Il instruisait
tous ceux qui venaient dans sa maison pour le consulter ou vaquer aux exercices
du christianisme.
En même temps qu’il
travaillait à la conversion des Juifs et des Gentils, il défendait la foi
contre les attaques de l’hérésie. Il combattit Marcion par des écrits que saint Jérôme appelle excellents, mais qui sont perdus ainsi
que d’autres de ses ouvrages, auxquels les anciens Pères donnent de grands
éloges.
Mais rien n’a rendu
saint Justin plus célèbre que les apologies qu’il fit de la religion
chrétienne. Quoique Antonin n’eût pas publié d’édit contre les disciples de
Jésus-Christ, ils étaient néanmoins persécutés en différentes provinces, en
vertu des édits précédents qui n’avaient pas été révoqués. Ils étaient traduits
devant les tribunaux comme une race d’hommes méchants, livrés à tous les
crimes, ennemis des dieux, mangeant dans leurs assemblées la chair d’un enfant
massacré, athées ou adorant la tête d’un âne.
Ces circonstances
portèrent saint Justin à publier sa première apologie de la religion de
Jésus-Christ, et à venger ses frères des calomnies absurdes dont on les
chargeait. Il l’adressa, l’an 150 de Jésus-Christ, à l’empereur Antonin, qui en
fut touché, et ordonna que si quelqu’un se portait pour accusateur contre les
chrétiens, sans leur imputer d’autre crime que leur religion, l’accusé, bien
que convaincu d’être chrétien, fût renvoyé absous, et que le délateur, au
contraire, fût puni.
Après la mort
d’Antonin, Marc-Aurèle persécuta aussi les chrétiens, et saint Justin adressa à
cet empereur et au sénat romain sa seconde apologie, l’an 167, mais elle
n’obtint pas le même succès que la première.
Peu de temps après,
Justin, qui avait encouru la haine des philosophes païens, fut arrêté avec
quelques autres chrétiens et conduit devant Rustique,
préfet de Rome, qui lui dit :
— Ne voulez-vous
pas obéir aux dieux et à l’empereur ?
Justin
répondit : — Quiconque obéira à
Jésus-Christ notre Sauveur, ne pourra jamais être condamné.
Rustique : — Quelle science ou quel art professez-vous ?
Justin : — Jusqu’ici, j’ai travaillé à acquérir toutes les
connaissances naturelles ou humaines, et il n’y a point de genre d’érudition où
ma curiosité ne m’ait fait faire quelque progrès ; mais enfin je me suis
fixé à la science des chrétiens, quoiqu’elle ne soit pas du goût de ceux qui
n’en ont que pour l’erreur.
Rustique : — Quoi ! misérable, vous tenez pour cette
doctrine ?
Justin : — Je m’en fais gloire, parce
qu’elle me procure l’avantage d’être dans le chemin de la vérité.
Après plusieurs
autres questions, Rustique lui
demanda encore :
— Vous êtes donc
chrétien ?
— Oui, je le suis,
répondit Justin.
Le
juge chercha alors à gagner les autres chrétiens et à les faire sacrifier aux
idoles ; mais les voyant tous inébranlables, il les condamna à être
fouettés et à perdre la tête ; ce qui fut exécuté vers l’an 167, sous le
règne de Marc-Aurèle et de Lucius-Verus. Ils consommèrent leur glorieuse
confession en louant Jésus-Christ et en lui rendant des actions de grâces. Les
chrétiens enlevèrent secrètement leurs corps et les enterrèrent honorablement.
PRATIQUES. — La vertu des premiers chrétiens avait son
principe dans la grâce de Jésus-Christ ; vivons dans l’état de grâce, et
si nous l’avons perdu, allons au plus tôt le retrouver dans le bain sacré de la
Pénitence.
PRIÈRE. — O DIEU d’amour, accordez-nous d’être prêts en
tout temps à tout souffrir pour la gloire de votre saint nom.
A.I.
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