17 juin –
LE BIENHEUREUX PAULO D’AREZZO, CARDINAL,
ARCHEVÊQUE DE NAPLES ( XVIe SIÈCLE ).
Le bienheureux Paul d’Arezzo, issu
d’une famille noble et ancienne, naquit en 1511, à Itri, petite ville du
royaume de Naples, au diocèse de Gaëte. Il annonça dès son enfance qu’il serait
un jour un grand serviteur de DIEU. Ses premières études achevées, il
s’appliqua au droit, et fut reçu docteur en cette faculté dans l’université de
Bologne. Il exerça près de dix ans la charge d’avocat à Naples, où son
désintéressement et son intégrité le firent universellement respecter; il
résida ensuite dans cette ville en qualité de conseiller royal, mais il renonça
bientôt aux espérances qu’il avait de s’avancer dans le monde, entra chez les Théatins,
y fit son noviciat avec saint André Avellin, et prononça ses vœux entre les
mains de son supérieur, le bienheureux Marinon, le 2 février 1558. À peine
eut-il été ordonné prêtre, qu’il se livra avec zèle aux fonctions du saint
ministère. Ses vertus éminentes le firent choisir pour supérieur de la maison
de Saint-Paul de Naples. Sa conduite prouva qu’il avait toutes les qualités
nécessaires pour le gouvernement. Saint Charles Borromée le chargea, au nom du
pape, d’une mission importante en Espagne; le bienheureux Paul s’en acquitta
avec succès, et obtint qu’il ne serait porté aucune atteinte aux libertés et
aux privilèges de la ville de Naples. En revenant, il passa par Rome et eut une
audience de Pie IV. De retour à Naples, il fut élu président du chapitre de sa
congrégation, et nommé ensuite supérieur à Rome. Pie V, qui occupait alors le
Saint-Siège, le consulta sur des affaires importantes.
Ce pape, qui s’appliquait à donner à
l’Église des pasteurs zélés, nomma notre bienheureux à l’évêché de Plaisance,
et lui ordonna d’accepter. Paul partit pour son diocèse, immédiatement après
son sacre. Il eut la douleur de voir qu’on n’y approchait plus des sacrements,
qu’on y négligeait les pratiques de
piété, et que la corruption s’était introduite jusque dans le sanctuaire. Pour
remédier à ces abus, il employa tous les moyens que peut suggérer un zèle
éclairé; mais parmi ces moyens, il n’y en eut pas de plus efficace que son
exemple. Sa ferveur, sa modestie, son affabilité, sa douceur, son amour pour la
simplicité, la rigueur et la continuité de sa pénitence, ses aumônes, lui
méritèrent la vénération et la confiance de tous ses diocésains ( 1 ).
( 1 ) Il fit à
Plaisance divers établissements; il y fonda entre autres, une maison pour les
clercs réguliers de son ordre, une pour les orphelins, et une troisième pour
les filles ou femmes pénitentes. Il tint deux synodes, où il publia des règlements
qui seront un monument éternel de son zèle pour la discipline ecclésiastique.
Pie V nomma le bienheureux Paul
cardinal, et Grégoire XIII le transféra du siège de Plaisance à celui de
Naples, malgré tout ce qu’il put alléguer contre cette translation. Il fut reçu
dans cette dernière ville avec les plus grandes démonstrations de joie. Il
travailla, comme il avait fait à Plaisance, à la réforme des abus qui avaient
pu se glisser dans son nouveau diocèse. La conversion des juifs, des hérétiques
et des esclaves mahométans devint un des principaux objets de sa sollicitude.
Cependant sa santé s’affaiblissait de
jour en jour, et une toux continuelle le faisait beaucoup souffrir. Sur ces
entrefaites, il fit une chute et se cassa l’os du fémur; la fièvre vint ajouter
à ses douleurs, et son état devint bientôt dangereux. Il se soumit à la volonté
de DIEU avec une parfaite résignation, reçut les derniers Sacrements, et se
prépara avec un redoublement de ferveur au passage de l’éternité. Il mourut le
17 juin 1578, à l’âge d’environ soixante-sept ans, et fut béatifié le 13 mai
1772.
PRATIQUES.
— Aimons l’Église, obéissons à ses commandements ; prions pour nos
légitimes pasteurs.
PRIÈRE.
— Ô Jésus, doux Sauveur de nos âmes, donnez-nous la foi, l’espérance et la charité ;
faites-nous croître en vertus, et faites que nous n’aimions jamais que vous.
Ainsi soit-il.
A.I.
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