Tuesday, 26 March 2013

IMITATION DE JÉSUS-CHRIST ( II ) LIVRE I, CHAPITRE II.


IMITATION DE JÉSUS-CHRIST ( II )
LIVRE I
AVIS UTILES POUR LA VIE ÉTERNELLE
CHAPITRE II
( Voir livre I, chapitre I, dans ce Blog, au Post du 28/04/2012 )


Des humbles sentiments qu’on doit avoir de soi-même.
1.     Tout homme désire naturellement savoir : mais que sert la science sans la crainte de DIEU ?
Un pauvre paysan qui sert bien DIEU vaut sans doute beaucoup mieux qu’un philosophe superbe qui, négligeant les affaires de son salut, s’occupe à considérer le cours des astres.
Celui qui se connaît bien n’a que du mépris pour lui-même, et ne prend aucun plaisir aux louanges des hommes.
Quand je saurais toutes les choses qui sont dans le monde, si je ne suis pas dans la pratique de la charité, que me servira ma science devant DIEU, qui doit me juger sur mes œuvres ?

2.     Défaites-vous du trop grand désir de savoir, parce qu’il s’y rencontre beaucoup de distractions et de tromperies.
Les savants sont bien aises de paraître et de passer pour sages. Il y a cependant plusieurs choses dont la connaissance ne sert guère ou point du tout au salut de l’âme, et il faut être bien insensé pour s’appliquer à d’autres choses qu’à ce qui sert à nous sauver.
Ce n’est point la multitude des  paroles qui peut rassasier l’âme, c’est l’innocence de la vie qui met l’esprit en repos : et une conscience pure donne une grande confiance auprès de DIEU.

3.     Plus vous avez de lumière touchant le bien, plus vous serez rigoureusement puni si vous n’en vivez pas plus saintement.
Quelque adroit ou quelque habile que vous soyez, n’en tirez donc point de vanité ; craignez plutôt que ces connaissances que DIEU vous a données vous condamnent.
Si vous croyez savoir beaucoup de choses et y être assez habile, songez que vous en ignorez infiniment plus que vous n’en savez.
Gardez-vous de porter votre esprit trop haut ( Rom. XI, 20 ) ; mais avouez plutôt votre ignorance.
Quel sujet avez-vous de vous estimer plus qu’un autre, puisqu’il y en a tant qui en savent plus que vous, et qui entendent mieux la loi de DIEU ?
  Si vous voulez que ce que vous apprenez et ce que vous savez vous soit utile, prenez plaisir à être inconnu et à n’être compté pour rien dans le monde.

4.     La leçon la plus sublime et la plus salutaire est de se bien connaître et de se mépriser soi-même.
N’avoir aucune bonne opinion de soi, et estimer beaucoup les autres, c’est une grande sagesse et une haute perfection.
Quand vous verriez quelqu’un tomber dans des fautes visibles, ou commettre quelques grands crimes, vous ne devriez pas pour cela vous juger meilleur que lui, parce que vous ne savez pas combien de temps vous persévérerez dans le bien.
Nous sommes tous fragiles ; mais vous devez croire que personne ne l’est plus que vous.

PRATIQUE
Les sentiments de l’homme, dit l’Écriture, sont vains et inutiles, s’il ne s’applique à connaître DIEU et à l’aimer, à s’oublier et à se haïr lui-même.
La foi simple et vive d’un esprit qui croit sans examiner et sans hésiter tout ce que DIEU veut que nous croyions, et qui porte le cœur à faire tout ce qu’il veut que nous fassions pour nous sauver, est préférable à toutes les sciences divines et humaines, qui, sans cette foi vive, enflent l’esprit et dessèchent le cœur, et sont inutiles au salut d’un chrétien.

PRIÈRE
Guérissez en moi, mon Sauveur, l’avidité que j’ai de tout savoir, et la négligence que j’apporte à faire ce que je dois faire pour mon salut.
Puis-je m’appliquer à vous bien connaitre sans vous admirer et sans vous aimer ?
mais puis-je en même temps m’appliquer à me bien connaître sans me mépriser et me haïr ? Ô vie abjecte, vie inconnue, vie cachée avec Jésus-Christ en DIEU, que vous êtes un excellent moyen de sanctifier et de sauver les chrétiens ! mais que vous êtes peu en usage dans le christianisme ! Donnez-en, Seigneur, la connaissance et l’estime, l’amour et la pratique à tout le monde. Ainsi soit-il. 

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