Friday, 6 December 2013

FAITES DES LECTURES PIEUSES. - 1 -

FAITES DES LECTURES PIEUSES.  - 1 -

Aujourd’hui, un petit extrait de:

Manuscrits autobiographiques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus
Livre de Vie 27 rue Jacob PARIS VIe,
pour vous donner l’envie de tout lire. Voir sur Google où vous procurer ce livre.

Je donne comme titre suivant à ce petit passage qui je l’espère vous donnera le goût de lire le tout.
‘Séparation, Vocation’

Mais avant: Notes.
1.  Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a adressé le récit de sa vie à sa sœur aînée, Pauline, seconde fille de Monsieur Martin, qui était devenue la Révérende Mère Agnès de Jésus, Prieure du Carmel de Lisieux. Au moment où elle écrit, Thérèse se retrouve sous l’autorité de celle qu’elle avait déjà choisie comme ‘petite Mère’, lors du décès de Madame Martin.
2.  Cf. Psaume LXXXVIII, v. 1. Les références des citations scripturaires seront données, dans ces notes, d’après la traduction de la Vulgate, par Monsieur l’Abbé Jean-Baptiste Glaire ( 1873 ), édition contemporaine de la Sainte et consultée par elle.
3.  Thérèse semble avoir emprunté la plupart des citations des Psaumes et du Nouveau Testament au Manuel du Chrétien qui fut à son usage ( Tours, Alfred Mame et fils, 1864, sans nom de traducteur ). Cependant, il est certain qu’elle a puisé à diverses sources les textes auxquels elle se réfère. Elle n’a pas craint, en outre, de leur donner parfois un tour personnel.

p. 71
... maintenant je dois parler de la douloureuse épreuve qui vint briser le cœur de la petite Thérèse, lorsque Jésus lui ravit sa chère maman, sa Pauline si tendrement aimée ! ...
Un jour, j’avais dit à Pauline que je voudrais être solitaire, m’en aller avec elle dans un désert lointain, elle m’avait répondu que mon désir était le sien et qu’elle attendrait que je sois assez grande pour partir. Sans doute ceci n’était pas dit sérieusement, mais la petite Thérèse l’avait pris au sérieux; aussi quelle ne fut pas sa douleur d’entendre un jour sa chère Pauline parler avec Marie de son entrée prochaine au Carmel ... Je ne savais pas ce qu’était le Carmel, mais je comprenais que Pauline allait me quitter pour entrer dans un couvent, je comprenais qu’elle ne m’attendrait pas et que j’allais perdre ma seconde Mère ...Ah ! Comment pourrais-je dire l’angoisse de mon cœur ? ...  
En un instant je compris ce qu’était la vie; jusqu’alors je ne l’avais pas vue si triste, mais elle m’apparut dans toute sa réalité, je vis qu’elle n’était qu’une souffrance et qu’une séparation continuelles. Je versai des larmes bien amères, car je ne comprenais pas encore la joie du sacrifice, j’étais faible, si faible que je regarde comme une grande grâce d’avoir pu supporter une épreuve qui semblait être bien au-dessus de mes forces ! ... Si j’avais appris tout doucement le départ de ma Pauline chérie, je n’aurais peut-être pas autant souffert mais l’ayant appris par surprise, ce fut comme si un glaive s’était enfoncé dans mon cœur ... 
Je me souviendrai toujours, ma Mère chérie, avec quelle tendresse vous m’avez consolée ... Puis vous m’avez expliqué la vie du Carmel qui me sembla bien belle ! En repassant dans mon esprit tout ce que vous m’aviez dit, je sentis que le Carmel était le désert où le Bon DIEU voulait que j’aille aussi me cacher ... Je le sentis avec tant de force qu’il n’y eut pas le moindre doute dans mon codeur; ce n’était pas un rêve d’enfant qui se laisse entraîner, mais la certitude d’un appel Divin; je voulais aller au Carmel non pour Pauline mais pour Jésus seul ... Je pensai beaucoup de choses que les paroles ne peuvent rendre, mais qui laissèrent une grande paix dans mon âme.
Le lendemain je confiai mon secret à Pauline qui regardant mes désirs comme la volonté du Ciel, me dit que bientôt j’irais avec elle voir la Mère Prieure du Carmel et qu’il faudrait lui dire ce que le bon DIEU me faisait sentir ...
Ayant entendu mes grandes confidences Mère Marie de Gonzague crut à ma vocation, mais elle me dit qu’on ne recevait pas de postulantes de 9 ans et qu’il me faudrait attendre mes 16 ans ...



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