Thursday, 17 December 2015

17 DÉCEMBRE SAINTE OLYMPIADE, VEUVE ( Ve SIÈCLE ).



17 DÉCEMBRE SAINTE OLYMPIADE, VEUVE ( Ve SIÈCLE ).
Olympiade, née vers l'an 368, était d'une famille des plus considérables de l'empire et par sa noblesse et parmi ses biens immenses. Elle perdit son père et sa mère étant encore jeune; mais Théodosie, sœur de saint Amphiloque, évêque d'Icone, lui tint lieu de l'un
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et de l'autre et lui donna une éducation très-chrétienne. Procope, gouverneur de Constantinople, qui était son oncle et son tuteur, la maria à Nébride, qui avait été préfet de Constantinople. Nébride mourut après vingt mois de mariage.
Olympiade, veuve dès l'âge de dix-sept ans, recommandable par ses richesses, par sa grande beauté et par les qualités de l'esprit et du cœur, fut bientôt recherchée par les hommes les plus marquants de la cour. L'empereur Théodose voulut lui faire épouser un de ses cousins, nommé Elpide, et l'en pressa vivement; mais elle répondit: « Si Dieu avait voulu que je vécusse dans le mariage, il ne m'aurait pas ôté mon mari; il ne m'a pas jugée propre à cet engagement, puisqu'il m'a rendu la liberté. » L'empereur, piqué de ce refus, ordonna que tous ses biens fussent administrés par le préfet de Constantinople, jusqu'à ce qu'elle eût trente ans. Olympiade rendit grâces à Dieu de l'avoir déchargée de ses richesses, et elle en remercia l'empereur. Bientôt Théodose, informé de la vie sainte et pénitente de cette jeune veuve, la rétablit dans la jouissance de ses biens et la laissa vivre en liberté.
Olympiade fit un bon usage de sa liberté et de ses biens. Elle pratiqua la charité en tout ce qu'elle put. Elle assistait les pauvres, les orphelins, les personnes âgées et infirmes, et tous ceux qui avaient besoin de secours; elle affranchit des milliers d'esclaves. Elle ornait les églises de vases sacrés et de ce qui était nécessaire pour le service des autels; elle donnait aux monastères, aux hôpitaux, aux prisonniers; elle fournissait aux dépenses qu'on faisait pour la conversion des infidèles; elle envoyait de grandes sommes aux évêques qui bâtissaient de nouvelles églises. Ceux de Perse même se ressentirent de sa bienfaisance. Sa charité était sans bornes. Quand saint Jean Chrysostome fut évêque de Constantinople, il crut devoir l'avertir de modérer ses aumônes et de les régler sur le besoin véritable de ceux qui demandaient.
Lorsque les brigues de Théophile, patriarche d'Alexandrie, la vengeance de l'impératrice Eudoxie, les calomnies des mauvais prêtres de Constantinople eurent obtenu de l'empereur Arcade un ordre qui exilait saint
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Jean Chrysostome, on vit, dans le temps même qu'on mettait cet ordre à exécution, s'élever dans l'église une grande flamme, qui, en un moment, embrasa le dedans et le dehors, avec tous les bâtiments qui l'environnaient, à l'exception de la sacristie où étaient les vases sacrés. Le feu, poussé par un grand vent, prit au palais et le consuma tout entier en trois heures. On ne put découvrir la cause de ce terrible embrasement; mais il fut accompagné de circonstances qui le firent regarder comme un effet de la vengeance divine. Les ennemis de l'évêque exilé accusèrent ses amis d'avoir mis le feu à l'église, et sous ce prétexte en tourmentèrent plusieurs. Olympiade fut enveloppée dans cette persécution. Le préfet de Constantinople l'ayant fait amener devant son tribunal, lui demanda pourquoi elle avait mis le feu à l'église. « Je n'ai pas vécu jusqu'ici, dit Olympiade, de manière à être soupçonnée, puisque j'ai employé les grands biens que j'avais à rétablir les temples de Dieu. — Je sais votre vie, dit le préfet. — Prenez-donc, répondit-elle, le rang d'accusateur, et qu'un autre nous juge. » Le préfet, n'ayant rien à répliquer, abandonna cette accusation si peu vraisemblable, pour en venir à un sujet que les ennemis de la sainte veuve avaient plus à cœur.
Après la condamnation de saint Jean Chrysostome dans le conciliabule de Chêne, on avait mis un autre évêque en sa place, nommé Arsace. Comme l'injustice de la procédure dont on avait usé envers saint Chrysostome était visible, Arsace ne pouvait être reconnu comme légitime évêque, et tous les gens de bien le rejetaient et restaient attachés au saint exilé. Cependant l'empereur, pour soutenir sa première démarche et empêcher le schisme, voulait contraindre tout le monde à embrasser la communion du faux pasteur; c'est pourquoi le préfet dit à Olympiade et à d'autres femmes, comme par forme de conseil, qu'elles étaient bien folles de refuser la communion d'Arsace, puisque c'était un moyen sûr de se tirer d'affaire. Olympiade lui répondit: « Après avoir été arrêtée sur une calomnie, il n'est pas juste de m'obliger à me défendre sur une autre affaire. Donnez-moi des avocats pour la première accusation. Quant à la communion de l'évêque
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intrus, quelques souffrances qu'il faille endurer, je ne l'embrasserai jamais contre ma conscience; la religion me le défend. »
Le préfet la renvoya ce jour-là, comme pour lui donner le temps de prendre des avocats; et l'ayant fait comparaître quelques jours après, il la condamna à une amende de deux cents livres pesant d'or. Cette perte la toucha peu, et quoique, en tout ce qui était selon Dieu, elle fût parfaitement soumise aux puissances supérieures et aux magistrats, cependant, en cette occasion, persuadée que la justice était du côté de saint Jean Chrysostome, elle lui demeura constamment unie tant qu'il vécut. On ne sait pas l'année en laquelle le Seigneur mit fin à sa pénitence et à ses souffrances; ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle vivait encore en 410.
PRATIQUE. — Les veuves doivent se servir de leur liberté pour être à Dieu avec plus d'ardeur: ce serait un grand malheur pour elles, si elles abusaient de cette liberté en se livrant aux plaisirs du siècles.
PRIÈRE. — Votre Église, Seigneur, est souvent déchirée par ses propres enfants; ne permettez pas que nous soyons du nombre de ceux qui la persécutent; donnez-nous la force de souffrir la persécution.

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