- 24 janvier – SAINT TIMOTHÉE, ÉVÊQUE ET MARTYR. (
Ier SIÈCLE ).
Saint Timothée
naquit à Lystres, dans la Lycaonie. Son père était païen, et il eut pour mère
une Juive, nommée Eunice, qui, avec sa propre mère, s’était convertie à la foi
chrétienne. Dès sa jeunesse, Timothée étudia les Saintes Écritures et s’appliqua
aux devoirs du christianisme. Sa vertu était si grande que, sur le bon
témoignage que rendirent de lui les fidèles, saint Paul, venu à Lystres, le
prit pour disciple et en fit le compagnon de ses courses apostoliques, à la
place de saint Barnabé.
Pour concilier à
son disciple l’estime des Juifs ; pour montrer que lui-même n’était pas l’ennemi
de leur loi, quoique les observances légales n’obligeassent plus depuis la mort
de Jésus-Christ, Saint Paul circoncit Timothée, qui se soumit docilement à
cette cérémonie douloureuse, et bientôt après abandonna biens, maison, père et
mère, pour suivre un Apôtre dont il lui faudrait partager la pauvreté et les
souffrances.
Saint Paul confia
ensuite à Timothée, par l’imposition des mains, le ministère de la parole, et
le regarda non seulement comme son disciple et son fils, mais comme son frère
et le compagnon de ses travaux. Il l’appelle Homme de DIEU, et dit aux Philippiens que personne ne lui est plus
uni de cœur et de sentiments que Timothée. L’estime du maître prouve assez quel
est le mérite du disciple, dont la vocation au ministère évangélique avait d’ailleurs
été accompagnée de prophéties touchantes.
Saint Paul étant
sorti de Lystres, parcourut avec son disciple le reste de l’Asie, puis s’embarqua
pour la Macédoine l’an 52 de Jésus-Christ, prêcha l’Évangile à Philippes, à
Thessalonique et à Bérée, où il laissa Timothée pour affermir les nouveaux
fidèles dans la foi. D’Athènes, saint Paul l’envoya de nouveau à Thessalonique,
consolider et fortifier les chrétiens qui souffraient persécution. Timothée suivit
aussi saint Paul à Rome ; il fut emprisonné , et confessa la foi en
présence d’une foule de témoins ; mais on le mit en liberté. Il fut
ordonné évêque, et reçut, avec la grâce du sacrement, le pouvoir de faire des
miracles. Saint Paul étant retourné de Rome en Orient, l’an 64 de Jésus-Christ,
laissa son disciple à Éphèse, pour gouverner l’Église de cette ville et même
les Églises d’Asie.
Saint Paul était
encore en Macédoine quand il écrivit sa première épitre à Timothée. La seconde
fut écrite de Rome un an après, c’est-à-dire en 65. L’apôtre, qui était alors
dans les fers, conjure son cher disciple de venir le trouver à Rome, afin de le
voir encore une fois avant de mourir. Il l’exhorte à ranimer cet esprit de
courage, ce feu du Saint-Esprit dont il fut rempli le jour de son ordination :
il lui donne des avis sur la conduite à tenir à l’égard des hérétiques de ce
temps-là et lui trace le caractère de ceux qui devaient s’élever dans la suite.
Nous apprenons de
la première épitre à Timothée, qu’il ne buvait que de l’eau ; comme ses
grandes austérités avaient ruiné sa santé, et comme il avait l’estomac très
faible, saint Paul lui ordonna de boire
un peu de vin. Il dit un peu, remarquent
les Pères, parce qu’il nous est utile que la chair soit faible, afin que l’esprit
soit plus fort et plus vigoureux. Timothée avait alors environ quarante ans. Il
était évêque d’Éphèse avant l’arrivée de saint Jean dans cette ville ; il
gouvernait cette Église avec zèle, lorsque, sous l’empire de Nerva, le 22
janvier, l’an 97 de Jésus-Christ, les païens célébrant une de leurs fêtes
appelée Catagogie, dans laquelle ils
portaient leurs idoles, assommèrent à coups de pierre et de massue saint Timothée,
qui voulait s’opposer à leurs abominables superstitions.
Les reliques de
saint Timothée furent transférées solennellement à Constantinople l’an 356,
sous le règne de Constance. Saint Paulin assure qu’il s’opérait un grand nombre
de miracles dans tous les lieux où se trouvait la plus petite portion de ses
reliques.
PRATIQUES. — Cultivons l’amitié d’une âme sainte et
suivons ses conseils et ses exemples.
Lisons les épitres de
saint Paul à Timothée.
PRIÈRE. — Seigneur, qui daignez nous instruire vous-même
dans vos saintes Écritures, faites-nous la grâce de vous écouter avec ce
respect et cette docilité que témoigna saint Timothée à la parole de votre
apôtre.
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