Tuesday 25 August 2015

VIE DE SAINT LOUIS ( II )

VIE DE SAINT LOUIS ( II )
La reine fit épouser à son fils Marguerite, fille du comte de Provence, dont la beauté, l'esprit et la piété étaient dignes d'un tel époux. Louis alla la recevoir à SENS, où son mariage fut célébré le 27 mai 1234. Dieu bénit cette union par une tendresse réciproque et constante dont une nombreuse famille fut le gage. L'observation des lois de Dieu et de son Église, la pratique même des conseils de perfection évangélique, furent toujours les exemples que les deux époux donnèrent dans toutes les circonstances de la vie.
Baudoin II, qui fut empereur de Constantinople, étant venu en France implorer le secours des Latins contre les Grecs, en demanda au roi, et lui offrit la sainte couronne d'épines, qui était engagée aux Vénitiens. Louis, charmé de posséder ce trésor, et de trouver une occasion de faire plaisir à Baudoin, assista ce prince de troupes et d'argent, retira la sainte couronne d'épines des mains des Vénitiens, et alla la recevoir à Sens, suivi de toute la cour et du clergé. Ayant reçu encore depuis un morceau de la vraie croix et quelques autres reliques, il fit bâtir à Paris l'église connue sous le nom de la 'Sainte-Chapelle', pour les y déposer. Dans la réception de ces reliques, ce prince montra une piété exemplaire, et tout son peuple bénit Dieu de lui avoir donné un roi si religieux, et que chacun pouvait se proposer pour modèle.
En 1244, Louis qui, les années précédentes, avait vaincu les Anglais à Taillebourg et à Saintes, et soumis le comte de la Marche, Hugues de Lusignan, et Raymond, comte de Toulouse, qui s'étaient révoltés contre lui, fut attaqué d'une grave maladie, et fit vœu, s'il guérissait, de prendre la croix et de passer dans la Terre-Sainte pour y secourir les chrétiens. Sa santé rétablie, il s'occupa des préparatifs de cette guerre, mit ordre aux affaires de son royaume, dont il laissa le gouvernement à sa mère, et accompagné de deux de ses frères, du duc de Bretagne, des comtes de Toulouse et de la Marche, il s'embarqua à Aigues-Mortes le 25 août 1248. Louis passa l'hiver dans l'île de Chypre, où il reçut divers renforts, et envoya, de là, déclarer la guerre au soudan d'Égypte, qui refusait de rendre aux chrétiens les places qui leur avaient été enlevées. La flotte des croisés partit ensuite de l'île de Chypre, et après avoir essuyé une tempête qui dispersa quelques vaisseaux, arriva devant la ville de Damiette. Louis, ayant rassemblé autour de lui les seigneurs et les chevaliers, leur dit: « Mes amis, abordons hardiment, quelque grande que puisse être la résistance des ennemis. Si nous succombons, nous sommes martyrs; si nous sommes vainqueurs, Dieu en sera glorifié. » Comme on ne trouva point assez d'eau pour aborder avec des bâtiments plats, le roi, suivi de son armée, sauta le premier tout armé dans la mer. Les ennemis, surpris d'un tel courage, ne tinrent pas longtemps contre la valeur de ceux qui les attaquaient; Damiette fut prise, et le roi y passa l'été; mais il eut le chagrin de voir la licence s'établir dans son armée victorieuse, malgré ses bons soins et ses bons exemples.
Quelques mois après la prise de Damiette, Alphonse, comte de Poitiers, frère du roi, étant arrivé avec l'arrière-ban de France, il fut résolu d'assiéger le Grand-Caire, capitale d'Égypte. Dans leur marche, qui fut longue, les croisés furent souvent attaqués par les Sarrasins; mais la victoire demeura toujours aux Français. Le plus grand combat fut celui qui se donna auprès de Massoure, ville d'Égypte. La roi y montra beaucoup de valeur. Mais une maladie contagieuse semblable à la peste, causée par l'infection du grand nombre des corps de ceux qui avaient été tués, ravagea l'armée, et emporta une grande quantité des troupes qui la composaient.
( à suivre )


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