Monday, 18 July 2016

PENTECÔTE ( 9e Dim. après la ) Messe Explication Épître et Évangile

PENTECÔTE ( 9e Dim. après la ) Messe Explication Épître et Évangile
ÉPÎTRE. — S. Paul aux Corinthiens I, X 6-13
Épreuves du Juste.
Explication. — 'N'ayons point de désirs coupables', comme les Israélites dans le désert. Les désirs coupables n'ont pas toujours pour objet des choses mauvaises en elles-mêmes; mais il suffit qu'elles soient, pour une raison ou pour une autre, défendues par Dieu dans tel ou tel cas, comme il arriva aux Israélites désirant une autre nourriture que la Manne. — Pour ce qui concerne les désirs coupables relatifs aux choses mauvaises en elles-mêmes, il faut se souvenir que le Baptême, qui a effacé en nous le péché originel, à sans doute affaibli, mais n'a pas détruit entièrement la concupiscence, source de nos malheurs en même temps que de nos péchés. Elle rend l'homme malheureux par ses propres désirs, et plus malheureux encore par la jouissance des faux biens qu'elle lui fait rechercher. Cependant elle ne le rend coupable que par le consentement au mal: et si elle est
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puissante, la grâce de Jésus-Christ, qui ne lui manque jamais, est encore plus puissante pour lui faire remporter la victoire. Entre toutes les autres, il n'est pas de passion plus tyrannique que celle de l'impureté, il n'est pas de vice qui soit suivi de plus près de son châtiment.
Tenter Jésus-Christ, c'est se plaindre et se défier de sa Providence, ou même, pour les pécheurs endurcis, c'est braver et défier ses châtiments. — Ne murmurez point contre ceux que Dieu à établis pour vous gouverner et qui tiennent sa place; car murmurer contre eux, c'est murmurer contre Dieu même. La crainte et le défiance de soi-même, avec une grande confiance en Dieu, sont les gardiennes de la vertu. Elles lui servent de rempart et d'appui; au lieu que la présomption la ruine. La grâce ne manque jamais à personne; elle est même toujours proportionnée à la puissance de la tentation: nul n'est vaincu que par sa faute. Dieu, toujours fidèle à ses promesses, et qui ne saurait jamais commander rien d'impossible, combat Lui-même pour nous. Si vous ne vous exposez pas vous-même à la tentation, elle deviendra pour vous un bien: vous vous en sortirez plus confiants et plus forts pour les luttes à venir.
ÉVANGILE. — St Luc XIX, 41-47
Jésus pleure sur Jérusalem
Explication. — L'Église présente à nos réflexions la prédiction de la ruine de Jérusalem conjointement avec celle de la fin du monde, deux Dimanches de suite, le 24e après la Pentecôte et le Ier de l'Avent. Dans les lignes suivantes admirons, avec Bossuet, le caractère d'autorité souveraine qui distingue Jésus-Christ paraissant dans le Temple, et son zèle ardent pour la maison de son Père.
« Jésus va descendre au Temple, comme les triomphateurs le pratiquaient ordinairement, même parmi les peuples idolâtres. Car il y avait une notion dans tout le genre humain, qu'il fallait rapporter à la Divinité toute la gloire; que ce qu'il y avait de plus élevé parmi les hommes devait s'abaisser à ses pieds; et qu'à vrai dire, c'était à Dieu seul qu'appartenait le triomphe. C'est pourquoi Il est appelé 'Triomphateur d'Israël'.
Allez donc, ô Sauveur! portez à votre Père dans son Temple la gloire du plus beau triomphe qu'on ait jamais vu parmi les hommes et la figure de tous les autres que Vous devez remporter dans le Ciel, sur toute la terre et sur les enfers.
Jésus-Christ devait paraître dans le Temple, non seulement pour y rendre à Dieu le culte suprême, mais encore comme son Fils: 'comme le fils de la maison': pour y ordonner ce que son Père, qui L'y envoyait, Lui avait prescrit. Ainsi d'abord qu'Il y entre, 'Il regarde, tout et de tous côtés', selon la remarque de Saint Marc. Comme il était tard, Il se retire pour ce jour; mais Il y revient le lendemain. Il en chasse avec autorité les vendeurs et les acheteurs: Il renverse leurs bureaux, leurs tables, leurs chaises, leurs marchandises, leur argent; Il n'épargne pas les  personnes qu'Il chassa du Saint Lieu, apparemment à grands coups de fouet, et avec des cordes ramassées, comme Il avait fait autrefois, et en
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leur disant: 'Ôtez tout cela d'ici, et ne faites pas une maison de trafic de la Maison de mon Père.' Il parle donc, et Il agit, encore un coup, comme le Fils de la maison, et avec une pleine autorité, sans que personne Le contredise...
« Le Temple allait périr; et Jésus, qui va le prédire, comme nous verrons, ne l'ignorait pas; et cependant Il en défend avec tant de zèle et d'autorité la sainteté, pendant qu'il subsiste. C'est donc pour apprendre aux Chrétiens ce qu'ils doivent aux nouveaux Temples, dont le Temple de Jérusalem n'était qu'une faible et imparfaite figure, et infiniment au-dessous des Mystères des Chrétiens, dont Jésus-Christ fait le fond, et où se trouvent Son Saint Corps et Son Sang Précieux. Tremblons, tremblons à la seule vue et à l'approche de ce Sanctuaire !
« Mais 'nous avons toujours un Temple. Notre âme en est un; nos corps en sont un; respectons ce Temple si saintement Consacré, et inséparable de nous-mêmes. N'y laissons entrer, ni même passer rien d'impur ni de profane. Gardons-nous bien de le faire servir à aucun indigne trafic. Respectons 'ce Temple et le Saint-Esprit qui y habite'. »

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