SAINT ÉTIENNE,
LE PREMIER DES MARTYRS DE JÉSUS-CHRIST.
(Ier SIÈCLE).
L’Église naissante présente un de ces spectacles que les utopistes modernes ont en vain rêvé de reproduire. Tous ceux qui croyaient, nous disent les Actes des Apôtres, étaient unis ensemble, ne formant entre eux qu’un cœur et qu’une âme. Tout ce qu’ils avaient était en commun. Ils vendaient tout ce qu’ils possédaient et en apportaient le prix aux pieds des Apôtres. Mais la multitude des croyants s’augmentant chaque jour, les Apôtres ne purent plus s’occuper des besoins de chacun. Ils nommèrent à cet effet sept hommes pleins du Saint-Esprit et de sagesse. Le premier de ces hommes fut Étienne. Les Apôtres leur imposèrent les mains en priant, dit le texte sacré. Toutefois, aux soins matériels Étienne, plein de foi et de l’Esprit d’en haut, ajoutait la prédication du mystère de la rédemption par l’incarnation du Verbe de DIEU. Il le faisait avec une telle force de conviction, et opérait de tels prodiges de conversion, qu’il souleva contre lui la haine des ennemis de l’Évangile. Ceux-ci, après avoir vainement disputé contre lui, recoururent à la calomnie et aux voies de fait, à l’exemple de tous ceux qui, ayant tort, ne veulent pas se rendre à la raison. Ils subornèrent des gens pour dire qu’Étienne blasphémait contre Moïse et contre DIEU. À cette déposition, dictée par eux, ils entrèrent en fureur et grincèrent des dents ; mais Étienne, calme comme l’innocence l’est toujours, était encore fortifié par une vision céleste : « Je vois, s’écria-t-il, la gloire de DIEU, et Jésus debout à la droite de son père. » À ces mots, ils se jetèrent sur lui, le traînèrent hors de la ville et le lapidèrent. Saul était là. Saul qui deviendra bientôt la plus célèbre conquête de la grâce et l’Apôtre des nations. Il ne lapidait pas Étienne, il est vrai ; mais il gardait les vêtements de ceux qui accablaient de pierres cette innocente victime. Cependant un dernier mot sortit de la bouche expirante d’Étienne : « Ô Jésus, mon maître, recevez mon âme, et ne leur imputez pas ce crime. » Puis il expira … Cette sainte et sublime mort fut le premier témoignage donné à la divinité et aux mystères du Sauveur. Elle arriva sur la fin de la même année que la mort de ce divin Sauveur, c’est-à-dire en l’an 33.
PRATIQUE. — Nous pouvons, tout en accomplissant les devoirs de notre état, faire connaître, aimer et imiter Jésus-Christ. Que si des hommes passionnés ou libertins nous insultent, restons calmes et impassibles. Sans respect humain, comme sans crainte, conservons nos convictions, et faisons-les partager par ceux qui en sont dignes.
PRIÈRE. — Donnez à vos disciples, Seigneur, la vertu d’indulgence et de longanimité qui distingua votre premier martyr. Faites qu’ils attribuent les torts de leurs ennemis, plutôt aux misères de l’humanité qu’à une malice personnelle, et qu’au lieu de chercher à se venger, ils prient pour ceux qui les persécutent.
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