Friday 7 November 2014

LA DIVINE EUCHARISTIE 1

LA DIVINE EUCHARISTIE



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Le TESTAMENT de JÉSUS-CHRIST
Hic calix novum testamentum est in meo sanguine.
Ce calice de mon sang est mon testament. COR., XI, 25.

LA VEILLE de la mort du Sauveur, le Jeudi-Saint, le jour de l'institution du sacrement adorable de l'Eucharistie!
Voilà le plus beau jour de vie de Notre-Seigneur. C'est le plus grand jour de son amour et de sa tendresse.
JÉSUS-CHRIST va se perpétuer au milieu de nous.- Son amour est immense sur la croix; et le jour de sa mort, il nous témoigne bien de l'amour, sans doute; mais ses douleurs finiront, et le Vendredi-Saint ne dure qu'un jour!
Le Jeudi-Saint durera jusqu'à la fin du

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monde: JÉSUS se fait le Sacrement de lui-même pour toujours.

[ l ]

En ce jour donc, Notre-Seigneur se souvient qu'il est père, et il veut faire son testament; il va mourir.
Quel acte solennel dans une famille!
C'est, pour ainsi dire, le dernier de la vie et qui se prolonge par-delà le tombeau.
Un père donne ce qu'il a; il ne peut se donner lui-même, il ne s'appartient pas; il fait un legs à chacun de ses enfants ainsi qu'à ses amis; il donne ce qu'il a de plus cher. Mais Notre-Seigneur se donnera lui-même!
Il n'a ni richesses, ni possession, ni maison; il n'a pas même où reposer sa tête. Ceux qui attendent de lui quelque bien temporel, n'auront rien: sa croix, trois clous, sa couronne d'épines: voilà tout son héritage matériel.
Ah! Si Notre-Seigneur donnait des héritages, combien seraient bons chrétiens! Tous seraient ses disciples!
Mais non, il n'a rien, pas même de gloire à

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donner ici-bas; on va assez l'humilier dans sa Passion!
Et, cependant, Notre-Seigneur veut faire un testament. Avec quoi? - Avec lui-même.
- Il est DIEU et homme; comme DIEU, il est maître de sa sainte humanité; il nous la donne, et avec elle, tout ce qu'il est.
Il nous la donne vraiment; ce n'est pas un prêt, c'est un don.
Il s'immobilise, se fait comme une chose, pour que nous le puissions posséder véritablement.
Il se fait pain; son Corps, son Sang, son âme et sa divinité remplacent la substance du pain offert: on ne le voit pas, on l'a!
Et voilà notre héritage: Notre-Seigneur JÉSUS-CHRIST! Il veut se donner à tous, mais tous ne le veulent pas. - Il en est qui le voudraient, mais qui refusent d'accepter les conditions de pureté, de bonne vie, qu'il a posées; et leur malice a la puissance d'annuler le legs de DIEU!

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[ II ]

ADMIREZ les inventions de l'amour de Notre-Seigneur!
C'est lui seul qui a inventé cette œuvre de son amour.
Quel autre aurait pu la prévoir, aurait même osé y penser? ... - Pas même un ange!
Notre-Seigneur tout seul l'a trouvée!
Vous avez besoin de pain? - Je serai votre pain.
Et il est mort content, nous laissant du pain, et quel pain! Comme un père de famille qui travaille toute sa vie, et qui n'a qu'un but: laisser du pain à ses enfants en mourant.
Qu'est-ce que Notre-Seigneur pouvait nous donner de plus?
Dans ce testament d'amour, Notre-Seigneur a tout renfermé, toutes ses grâces et sa gloire même.
Nous pouvons dire au Père céleste: Donnez-moi les grâces dont j'ai besoin, et je vous payerai avec Jésus-Eucharistie qui m'appartient. - C'est mon bien, je puis en faire commerce, et toutes vos grâces, votre gloire même,

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ô Père saint, sont inférieures à ce prix divin.
QUand nous avons péché, nous avons une victime à offrir pour nos fautes; elle est à nous: Père, je vous l'offre; vous me pardonnerez par JÉSUS et pour JÉSUS; certes il a assez souffert, assez réparé.
Et quelque grâce que DIEU nous accorde, il est toujours en reste avec nous. JÉSUS-CHRIST, notre trésor, vaut plus que toutes les grâces, plus que le Ciel.
Les Sarrasins, tenant saint Louis, tenaient la France pour rançon. - Possédant JÉSUS-CHRIST, nous possédons déjà le Ciel.
Servons-nous donc de cette pensée: faisons fructifier JÉSUS-CHRIST. La plupart l'ensevelissent en eux, ou le laissent dans son suaire, ne s'en servent pas pour gagner le Ciel et des royaumes à DIEU, et nombreux sont-ils!
Servons-nous donc de JÉSUS-CHRIST pour prier et réparer; payons avec JÉSUS, c'est un prix surabondant.


[ III ]

MAIS depuis plus de dix-huit siècles, comment vient-il à moi cet héritage?
JÉSUS-CHRIST l'a confié à des tuteurs qui

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l'ont géré, qui l'ont conservé, pour nous le remettre à l'heure de notre majorité: ce sont les Apôtres, et parmi eux leur chef impérissable; les Apôtres l'ont remis aux prêtres et ceux-ci nous l'apportent, ouvrent pour nous le testament, nous donnent notre Hostie consacrée dans la pensée de Notre-Seigneur à la Cène: oui, pour JÉSUS-CHRIST il n'y a ni passé, ni présent, ni avenir; il nous connaissait tous à la Cène, ce bon Père; il a consacré en puissance et dans son désir toutes nos Hosties, et nous avons été aimés personnellement dix huit [ vingt ] siècles avant de naître.

Oui, nous étions à la Cène, et JÉSUS nous a réservé, non pas une Hostie, mais cent, mais mille, mais pour tous les jours de notre vie. - Y pensons-nous? JÉSUS a voulu nous aimer avec surabondance. Nos Hosties sont préparées, n'en perdons pas une seule.
Notre-Seigneur ne vient que pour fructifier, et nous le laisserions infécond? - Non, jamais! - Faites-le fructifier par lui-même: Negociamini! Ne laissez pas d'Hosties stériles!
Est-il bon, le Sauveur!

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La Cène a duré environ trois heures; c'est la Passion de son amour.
Ah! qu'il a coûté cher, ce Pain!
On dit: Le pain est cher. - Qu'est-ce que cela en comparaison du Pain céleste, du Pain de Vie?
Mangeons-le donc; il nous appartient. Notre Seigneur nous l'a acheté, l'a payé lui-même; il nous le donne, il n'y a qu'à le prendre!
Quel honneur! quel amour!

 





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