Une lettre inédite de Sainte Bernadette
Cette lettre nous ( La dévotion au Saint-Esprit, octobre 1965 ) a été remise par une Assossiée qui nous a dit l'avoir trouvée dans un livre d'occasion acheté à Paris en 1958, l'année du Centenaire des Apparitions de Lourdes. Elle est adressée à sa sœur Marie.
J.M.J. Nevers, le 4 juillet 1876.
Ma chère Marie,
Je suis vivement inquiète à ton sujet. Il paraît que le Gave a débordé. Il me tarde de savoir si l'eau a fait beaucoup de mal à la grotte et au moulin, qui se trouvent sur le bord du Gave. Pour la ville, il me semble qu'il n'y a rien à craindre. Il paraît que l'inondation a fait beaucoup de mal à Tarbes, à Bagnères, qu'il y aurait même des victimes. Je crains beaucoup pour nos parents de mémère. Tâche de me donner des nouvelles de ce côté.
Notre cousine Jeanne m'a écrit et elle me charge de ne pas l'oublier auprès de toi et de mes frères. Je suis inquiète pour elle qui se trouve tout près de Toulouse, où l'inondation a fait des ravages épouvantables. Il paraît que nombre de personnes sont englouties par l'eau. On n'a jamais vu pareille chose. Le Bon Dieu nous châtie, mais toujours en père. Les rues de Paris ont été arrosées par le sang d'un grand nombre ... Cela n'a pas suffi pour toucher les cœurs endurcis dans le mal; il a fallu encore que les rues du Midi fussent, elles aussi, lavées de sang, et qu'elles eussent leurs victimes.
Mon Dieu, que l'homme est aveugle, s'il n'ouvre son cœur à la lumière de la foi. Après ses malheurs si terribles, n'aurions-nous pas la tentation de demander qui aurait pu le provoquer, ce terrible châtiment? Ecoutons bien et nous entendrons une voix au fond de notre cœur nous dire: « C'est le péché ». Oui, le péché, puisque c'est le plus grand malheur; c'est lui qui nous attire tous les châtiments: le mal que nous commettons avec malice retombe sur nous. Voilà le bonheur et les avantages que nous procure l'ouvrage du péché!
O mon Dieu, encore une fois pardonnez-nous et faites-nous miséricorde!
Ma bonne Marie, je te prie d'être mon interprète auprès de nos chers parents, oncle, tante, cousins, cousines, de leur dire mille choses affectueuses de ma part. Un gros baiser à la petite fille pour moi. Il paraît qu'elle a été souffrante. Donnez-moi de ses nouvelles ainsi que de mes deux frères le plus tôt possible. Je trouve qu'il ( un de ses frères ) est bien paresseux pour ne pas m'écrire, et je ne sais que penser de Jean-Marie qui ne m'a pas écrit depuis si longtemps, et je t'en prie de ne plus me laisser sans avoir de ses nouvelles. Quand tu verras ma bonne mère nourrice, tu lui diras mille choses aimables de ma part, à elle et à ses enfants.
Ma chère Sœur Nathalie m'a dit que tu te proposais de venir me voir. Tu peux croire, chère amie, que certainement je serais très heureuse de te revoir. D'un autre côté, c'est si long que si par malheur quelque chose vous arrivait en route, je me le reprocherais toute ma vie.
Adieu, ma chère Marie.
Ta sœur qui t'embrasse,
Sœur Marie Bernard Soubirous.
Wednesday, 22 October 2014
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