— 11 avril — SAINT LÉON LE GRAND,
— PAPE, DOCTEUR ( Ve
SIÈCLE ).
Saint Léon naquit,
à Rome, d’une famille très-illustre de la Toscane.
Il fut appelé à
gouverner l’Église dans des temps très-orageux.
L’hérésie levait la
tête, les abus s’étaient multipliés à l’infini, l’indiscipline avait favorisé
le vice, et Attila, dont le nom est synonyme de fléau de DIEU, enrichi des dépouilles de plusieurs nations,
dirigeait sa marche vers Rome.
Déjà il avait passé
le Mincio, lorsque saint Léon, touché des maux qui allaient fondre sur la ville
et sur ses habitants, alla au devant de lui et sut si bien calmer ce roi
barbare, qu’il rebroussa chemin.
Les généraux d’Attila
lui ayant demandé avec étonnement le motif de cette contre-marche, il répondit
que, pendant son entrevue avec le pontife, il avait été troublé par la vue d’un
autre personnage, revêtu des insignes sacerdotaux, qui se tenait debout à côté
de Léon, et qui, un glaive à la main, le menaçait de le frapper s’il ne se
rendait à sa prière.
La douceur et la
sainteté du saint pontife remportèrent, peu de temps après, un triomphe non
moins glorieux sur Genséric, roi des Vandales, qui venait saccager et incendier
Rome en punition de l’assassinat de l’empereur Valentinien III ( 1 ).
Saint Léon alla
aussi à sa rencontre, et obtint que la ville ne serait point brûlée, que le
sang des citoyens serait épargné et que les soldats ne feraient que piller les
maisons.
Quant aux hérésies
contre lesquelles sa sollicitude eut à s’exercer, ce furent :
le manichéisme, ou
la doctrine des deux principes égaux ;
le pélagianisme,
qui prétendait que le libre arbitre seul, et sans le secours de la grâce,
pouvait préserver du péché ;
le priscillianisme,
qui, aux erreurs des manichéens, ajoutait que l’âme humaine était de même
nature que DIEU, et professait ainsi le panthéisme spiritualiste ;
l’eutychianisme,
qui enseignait l’unité de nature en Jésus-Christ ;
et le
nestorianisme, qui niait l’unité de personne dans ce divin Sauveur.
Saint Léon écrivit
contre ces diverses erreurs ( 2 ), et convoqua des conciles pour les condamner,
en particulier celui de Calcédoine, qui ne compta pas moins de six cent trente
évêques.
Son zèle ne se borna
point là ; il fit construire un grand nombre d’églises, fonda des
monastères, régla la discipline et annonça fort souvent la parole de DIEU à son
peuple, auquel il recommandait surtout le jeûne et l’aumône.
Sa vie ne fut pas
moins pleine de vertus que de travaux.
L’humilité, la
douceur, la charité, faisaient comme le fond de son caractère.
Aussi fut-il aimé
des empereurs, des princes, des hommes de tout état, même des infidèles et des
barbares.
Il mourut
saintement en 461.
A.I.
( 1 ) Genséric
avait été appelé par l’impératrice Eudoxie, femme de Valentinien. Ce dernier
avait été assassiné par les amis du général Aétius, qu’il avait fait massacrer
parce qu’il suspectait sa fidélité.
( 2 ) Voir ses
lettres, qui sont au nombre de 141.
PRATIQUES. — Quels que soient les dons que DIEU nous ait
départis, soyons humbles. L’humilité est la première grandeur. La vie du chrétien
doit consister dans le dépouillement de soi-même et dans un dévoûment absolu à
Jésus-Christ.
PRIÈRE. — Ô Jésus fait homme pour nous, donnez-moi de vous
aimer et de vous faire connaître et aimer de ceux qui vous ignorent et vous
blasphèment. Donnez-nous aussi de vous voir et de vous louer un jour avec vous
dans le ciel.
No comments:
Post a Comment