Monday 12 March 2012

ANNE CATHERINE EMMERICH: visions, 27 déc. 1818.


ANNE CATHERINE EMMERICH: visions, 27 déc. 1818.

Pendant l’octave du 27 décembre ( 1818 ? ), jour de la fête de saint Jean l’Évangéliste.

« Je vis l’Église de Saint-Pierre et une énorme quantité d’hommes qui travaillaient à la renverser, mais j’en vis aussi d’autres qui y faisaient des réparations.
Des lignes de manœuvres occupés de ce double travail s’étendaient à travers le monde entier et je fus étonnée de l’ensemble avec lequel tout se faisait.
Les démolisseurs détachaient de gros morceaux ; c’étaient particulièrement des sectaires en grand nombre et avec eux des apostats. Ces gens, en faisant leur travail de destruction, semblaient suivre certaines prescriptions et une certaine règle : ils portaient des tabliers blancs bordés d’un ruban bleu et garnis de poches, avec des truelles fichées dans la ceinture. Ils avaient d’ailleurs des vêtements de toute espèce : il se trouvait parmi eux des hommes de distinction, grands et gros, avec des uniformes et des croix, lesquels toutefois ne mettaient pas eux-mêmes la main à l’ouvrage, mais marquaient sur les murs avec la truelle les places où il fallait démolir. Je vis avec horreur qu’il y avait aussi parmi eux des prêtres catholiques.
Souvent, quand ils ne savaient pas bien comment s’y prendre, ils s’approchaient, pour s’en instruire, d’un des leurs qui avait un grand livre où l’on aurait dit que toutes les manières de bâtir et de démolir étaient décrites. Alors ils marquaient de nouveau exactement avec la truelle un point qui devait être attaqué et sur lequel la démolition était promptement faite. Ces gens détruisaient avec un grand calme et d’une main sûre, mais timidement, furtivement et l’œil au guet.
Je vis le Pape en prières : il était entouré de faux amis qui souvent faisaient le contraire de ce qu’il prescrivait.
Je vis un petit homme noir ( c’était un laïque ) travailler à la ruine de l’église avec une grande activité.
Pendant que l’église était ainsi démolie d’un côté, on la rebâtissait de l’autre côté, mais avec très- peu de zèle.
Je vis plusieurs membres du clergé que je connaissais. Le vicaire général me causa une grande joie. Il passa, sans se troubler, à travers les démolisseurs et donna des ordres pour maintenir et réparer. Je vis aussi mon confesseur traîner une grosse pierre qu’il apportait en faisant un long détour. J’en vis d’autres dire négligemment leur bréviaire et par intervalles apporter sous leur manteau une petite pierre ou la présenter à d’autres comme si c’eût été une grande rareté. Ils semblaient tous n’avoir ni confiance, ni ardeur, ni méthode, et ignorer absolument de quoi il s’agissait. C’était déplorable.
Déjà toute la partie antérieure de l’église était abattue : il n’y restait plus debout que le sanctuaire avec le saint Sacrement.
J’étais accablée de tristesse et je me demandais toujours où était donc cet homme que j’avais vu autrefois se tenir sur l’église pour la défendre, portant un vêtement rouge et tenant une bannière blanche.
Alors je vis une femme pleine de majesté s’avancer dans la grande place qui est devant l’église. Elle avait son ample manteau relevé sur les deux bras et elle s’éleva doucement en l’air. Elle se posa sur la coupole et étendit sur toute l’étendue de l’église son manteau qui semblait rayonner d’or.
Les démolisseurs venaient de prendre un instant de repos, mais, quand ils voulurent se remettre à l’œuvre, il leur fut absolument impossible d’approcher de l’espace couvert par le manteau.
Cependant, de l’autre côté, ceux qui rebâtissaient se mirent à travailler avec une incroyable activité.
Il vint des hommes d’un très grand âge, impotents, oubliés, puis beaucoup de jeunes gens forts et vigoureux, des femmes, des enfants, des ecclésiastiques et des séculiers, et l’édifice fut bientôt restauré entièrement.
Je vis alors un nouveau Pape venir avec une procession. Il était plus jeune et beaucoup plus sévère que le précédent. On le reçut avec une grande pompe. Il semblait prêt à consacrer l’église, mais j’entendis une voix disant qu’une nouvelle consécration n’était pas nécessaire, que le très-saint Sacrement y était toujours resté.
On devait alors célébrer très-solennellement une double fête : un jubilé universel et la restauration de l’église.
Le Pape, avant de commencer la fête, avait déjà disposé ses gens qui repoussèrent et renvoyèrent de l’assemblée des fidèles, sans trouver aucune contradiction, une foule de membres du haut et du bas clergé.
Je vis qu’ils quittèrent l’assemblée en murmurant et pleins de colère.
Le Pape prit à son service de tout autres personnes, ecclésiastiques et même laïques.
Alors commença la grande solennité dans l’église de Saint-Pierre.
Les hommes au tablier blanc continuaient à travailler à leur œuvre de démolition sans bruit et avec circonspection, quand les autres ne les voyaient pas : ils étaient craintifs et avaient toujours l’œil au guet. »

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