Friday, 5 December 2014

Vie des Saints 3 décembre Saint François Xavier

3 DÉCEMBRE
 SAINT FRANÇOIS XAVIER DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS, APÔTRE DES INDES ET DU JAPON ( XVIe SIÈCLE ).

François Xavier, l'un des sujets les plus distingués qu'ait produits la Compagnie de Jésus, naquit le 7 avril 1506, au château de Xavier, près Pampelune. D. Jean de Jasso, son père, était un des principaux conseillers d'État de Jean d'Albret, roi de Navarre; sa mère était héritière des illustres maisons d'Azpilcueta et de Xavier. Leurs enfants embrassèrent presque tous l'état militaire. François, qui était le plus jeune, montrant une grande ardeur pour apprendre, fut envoyé à l'université de Paris, à l'âge de 18 ans: il fut placé au collège de Sainte-Barbe [ Fête le 4 décembre: on invoque sainte Barbe contre la foudre et pour obtenir la grâce de ne pas mourir sans sacrements. N.d.d. ]. Il s'y distingua bientôt par la rectitude de son jugement et la pénétration de son esprit; et après avoir pris le degré de maître-ès-arts, il enseigna la philosophie au collège de Beauvais. Ce fut dans celui de Sainte-Barbe, qu'il continuait d'habiter, qu'il connut saint Ignace, qui parvint à le retirer de la société de jeunes luthériens envoyés d'Allemagne pour répandre secrètement leurs erreurs parmi les étudiants de l'université.
Peu de temps après, Ignace, qui ne cessait de lui répéter cette parole de Jésus-Christ: « Que sert à l'homme de gagner l'univers, s'il vient à perdre son âme ? » eut le bonheur de le ramener entièrement à DIEU. Xavier s'attacha à Ignace, qui lui fit faire de grands progrès dans la perfection, et devint un de ses disciples et des premiers fondateurs de la Compagnie de Jésus. Il reçut la prêtrise, alla avec lui à Rome, logea dans les hôpitaux, servant les malades, prêchant et enseignant le catéchisme aux enfants, et se livrant avec ardeur au ministère des âmes.
Jean III, roi de Portugal, fit demander au pape des ouvriers évangéliques pour aller prêcher la foi aux Indes orientales. Il demandait en particulier six de ces hommes éclairés, humbles, zélés et avides de croix, qu'on admirait à Rome et dans toute l'Italie, et qui s'étaient attachés à saint Ignace; mais ce dernier ne put en donner que deux et désigna Rodriguez et Bobadilla. Ce dernier s'étant trouvé malade, Xavier fut choisi pour le remplacer. Il se rendit en Portugal avec Rodriguez, que le roi jugea à propos de retenir
auprés de lui. Xavier partit donc seul pour les Indes, l'an 1541. Le pape lui avait donné les pouvoirs de légat apostolique: mais loin de se prévaloir de cette dignité, il ne voulut avoir ni suite, ni domestique, ni aucune distinction particulière. En 1542, il arriva à Goa, refusa les offres du vice-roi, qui voulait lui donner un appartement dans son palais, et alla loger à l'hôpital parmi les pauvres.
Avant de commencer ses fonctions de missionnaire apostolique, il alla rendre ses devoirs à l'évêque de Goa, lui montra les pouvoirs qu'il avait reçus du pape et du roi de Portugal, lui déclara qu'il ne voulait les exercer qu'avec sa permission, et se mit ensuite à genoux pour recevoir sa bénédiction.
Le saint travailla quelque temps à Goa à la réformation des mœurs, tant des Portugais que de quelques idolâtres mal instruits et mal convertis, qui étaient fort déréglés. Ses soins furent couronnés d'heureux résultats. Il se rendit ensuite à la côte de la Pêcherie, et se mit à prêcher l'Évangile aux gentils. Il parcourut successivement toutes les Indes. Sa mission devint semblable à celle des Apôtres, par l'étendue et par la rapidité de ses succès; il employait les moyens dont les Apôtres s'étaient eux-mêmes servis pour convertir le monde idolâtre: la prière, l'humilité, le désintéressement, la mortification et le don des miracles. Il pénétra jusque dans le royaume du Japon, où il fit des conversions considérables.
Comme un seul homme ne pouvait suffire aux besoin de tant de peuples, Xavier écrivit à Ignace, son général, pour demander des missionnaires de sa Compagnie. Ce dernier, qui ne respirait que le salut des âmes et les progrès de la religion, accueillit favorablement la demande de son fils en Jésus-Christ; et bientôt on vit dans les Indes un grand nombre de chrétientés florissantes, gouvernées par des ouvriers formés par les soins d'Ignace et par ceux de Xavier.
Quand il parut au Japon, sa figure étrangère lui attira d'abord le mépris du monde; mais sa vertu et ses miracles ne tardèrent pas à le faire respecter. Il parlait à la fois plusieurs langues différentes qu'il n'avait jamais apprises; il guérissait les malades par le signe de la croix, il ressuscitait les morts, et se rendait maître des esprits et des cœurs par la vertu du Saint-Esprit. Comme un autre saint Paul, il se faisait tout à tous; il regardait comme un gain les fatigues, les souffrances, les dangers. Lorsque le Seigneur lui faisait connaître ce qu'il aurait à souffrir, il s'écriait: Encore plus, Seigneur, encore plus ! À l'égard des consolations dont il était souvent comblé, il disait: Seigneur, c'est assez; je ne mérite pas d'être tant consolé.
Il mourut âgé de 46 ans, le 2 décembre 1552, dans l'île de Sancian, à la vue de la Chine, où il se disposait à passer pour y établir le royaume de Jésus-Christ. Son corps fut renfermé dans une grande caisse, à la manière des Chinois, et cette caisse fut remplie de chaux vive, afin que les chairs étant plus tôt consumées, on pût transporter les os à Goa. Le 17 février 1553, on ouvrit la caisse, et on trouva le visage frais et vermeil comme celui d'un homme qui repose.
Saint François Xavier fut béatifié par Paul V en 1619, et canonisé par Grégoire XV en 1621. Le roi de Portugal obtint de Benoît XIV, en 1743, un bref portant que le serviteur de DIEU serait honoré comme patron et protecteur de toutes les contrées des Indes orientales.

PRATIQUES. — Si le jeune Xavier n'eût pas été retiré par Ignace de Loyola de l'imprudente liaison qu'il avait formée avec quelques étrangers, qui étaient, à son insu, disciples de Luther, il est presque sûr qu'il aurait été séduit. Xavier se fût perdu, et quelle perte pour l'Église! La jeunesse doit apprendre de cet exemple qu'il n'est pas de plus dangereux écueil pour elle que la société des gens pervertis, ni de plus précieux trésor qu'un ami chrétien.

PRIÈRES. — Seigneur, qui fîtes connaître au glorieux apôtre des Indes combien il est doux de travailler et de souffrir pour votre gloire, faites-nous participer à ce zèle ardent dont il était consumé, afin que nous regardions comme le plus grand bonheur de nous dévouer au salut du prochain, et de vous gagner des âmes rachetées par votre sang.

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