Sunday, 4 November 2012

4 novembre - SAINT CHARLES BORROMÉE, ARCHEVÊQUE DE MILAN, ( XVIe SIÈCLE ).


4 novembre.
SAINT CHARLES BORROMÉE,
ARCHEVÊQUE DE MILAN, ( XVIe SIÈCLE ).

            Charles naquit au château d’Arône, le 2 octobre 1538, de Gilbar Borromée, et de Marguerite de Médicis.
            Il donna dès son enfance des marques de la sainteté à laquelle il était appelé.
            Sa vocation à l’état ecclésiastique s’annonça d’une manière si prononcée, qu’on n’hésita pas pour lui laisser prendre la tonsure à l’âge de dix ans.
            Après avoir achevé les études que l’on nomme Humanités,  on l’envoya étudier à Pavie le droit civil et canonique ; mais à la mort de son père en 1558, il fut obligé de revenir à Milan pour les affaires de sa famille.
            À cette époque, le cardinal de Médicis, son oncle, fut élevé sur la chaire de saint Pierre, sous le nom de Pie IV.
            Charles reçut les compliments qu’on lui en fit, avec une froideur qui marquait combien il appréhendait les dangers auxquels cette élévation allait l’exposer.
            Le Pape ne tarda pas d’appeler son neveu auprès de lui, et trouvant en lui une sagesse consommée, il le fit cardinal en 1560, et archevêque de Milan peu de temps après, quoiqu’il n’eût encore que vingt-trois ans.
            Charles n’accepta ces dignités que par obéissance ; mais il justifia bientôt le choix du Souverain-Pontife, dont il fut la consolation et l’appui dans les affaires les plus difficiles du gouvernement de l’Église ;
            l’une des plus importantes alors était celle du concile de Trente, qui durait depuis soixante-huit ans.
            Le pieux cardinal vint à bout, par son zèle et sa prudence, de surmonter les difficultés qui en avaient retardé la clôture.
            La dernière session eut lieu le 4 décembre 1563.
            Charles se hâta d’en faire publier les décrets dans son diocèse, pour la réforme de la discipline.
            Sa conduite sur ce point fut du plus grand exemple ; il réforma sa maison, vendit ce qu’il y avait de précieux dans ses meubles et équipages.
            Cependant le saint archevêque ne soupirait que pour se rendre dans son diocèse, afin de travailler à la sanctification de son troupeau.
            Il se fit précéder par plusieurs prédicateurs de la Compagnie de Jésus ; et leur donna une maison dans Milan, afin qu’elle leur servît de point central pour donner des missions dans tout son diocèse.
            Il partit lui-même peu de temps après, mais il fut à peine à Milan, qu’il apprit que le Pape était tombé malade, et il fut obligé de retourner à Rome.
            Pie IV mourut entre ses bras, le 10 décembre 1565.
            Pie V, qui fut élu Pape un mois après, fit tous ses efforts pour que Charles restât auprès de lui ; mais celui-ci insista tant pour avoir la permission de se rendre dans son diocèse, qu’il obtint enfin l’agrément du Souverain-Pontife.
            Arrivé à Milan, dit l’historien de sa vie, il s’occupa avec le plus grand zèle de la réforme de son diocèse et commença par régler sa propre maison, où chacun eut son emploi et sa règle à observer.
            Les exercices de la piété chrétienne y furent fixés pour tous les jours.
            Ce fut alors que le saint prélat commença cette vie d’oraison, de charité pastorale et d’austérités, qu’il continua jusqu’à sa mort.
            Dès qu’il eut fixé sa résidence à Milan, il se réduisit à n’avoir que le seul revenu de son archevêché avec la pension qu’il s’était réservée sur ses biens de famille, et celle qu’il recevait du roi d’Espagne.
            Il résigna ses autres bénéfices, ou les employa avec les formalités nécessaires, à fonder des séminaires, des collèges, et à fournir aux besoins des pauvres et des malades dans les hôpitaux, pour lesquels il vendit sa vaisselle d’argent, ses meubles précieux, et tout ce qui pouvait être d’un grand prix : il fit disparaître de son palais les tapisseries, les décorations et les autres recherches du luxe, de la vanité ou de la sensualité.
            Il se confessait tous les jours avant de célébrer la sainte messe, récitait son bréviaire tête nue et à genoux, et assistait à l’office public les jours de fête dans la cathédrale.
            La passion de Jésus-Christ était le plus cher objet de sa piété ; sa tendre dévotion pour la sainte Vierge, et pour tous les saints honorés dans son église, lui fournissait habituellement des prières auxquelles il était fidèle.
            Son jeûne était continuel, excepté les jours de fête ; et d’ordinaire il l’observait en ne mangeant que quelques légumes, du pain et ne buvant que de l’eau.
            Son palais, toujours ouvert à ceux qui désiraient recevoir ses instructions, ou lui confier leurs peines, représentait l’image d’une maison religieuse dont le chef et la communauté étaient des saints, et dont le zèle et les exemples firent l’édification de Milan et de tout son diocèse, où la piété se renouvela, et rendit à la religion son autorité et son éclat, dans l’observation de ses lois et les pratiques de son culte, dans presque toutes les conditions.
            Le saint archevêque eut souvent à souffrir de la part des méchants ; on attenta deux fois à sa vie, qui ne fut conservée que par miracle.
            On désapprouva souvent sa conduite ; on blâma jusqu’à ses aumônes ; on lui prêta de mauvaises intentions dans la sévérité qu’il mit en certaines occasions où elle était un devoir.
            Saint Charles souffrit tout sans se plaindre, et força plusieurs de ses ennemis à lui faire des satisfactions, qu’il reçut avec des affections qui lui attachèrent souvent les cœurs
            Il était parti pour assister à la mort d’un de ses suffragants, lorsqu’il apprit que la peste s’était déclarée près de Milan, où elle pénétra bientôt ; il se hâta de retourner dans sa ville ; et, en arrivant, alla visiter le lieu où le magistrat avait ordonné de conduire les pestiférés.
            Il les consola, pourvut á leurs besoins spirituels et temporels, et déclara que, dans cette calamité terrible, il ne se séparerait pas de son peuple, et qu’il sacrifierait sa vie á lui rendre tous les soins d’un bon pasteur.
            Il ordonna des prières publiques pour tâcher de fléchir la justice divine, et s’offrit souvent à DIEU comme victime, spécialement dans une procession où il parut la corde au cou et les pieds nus.
            Le ciel exauça les vœux de saint Charles par la cessation de ce terrible fléau.
            En 1584, il se rendit avec le père Adorno, Jésuite, son confesseur, au Mont-Varalli ; il y fit une confession extraordinaire, et dit à quelques personnes intimes que sa fin approchait ; quelques jours après le 24 octobre, il fut pris d’une fièvre tierce.
            On le transporta à Milan, le 2 novembre suivant : le redoublement de la fièvre fut si violent, qu’on désespéra de sa vie.
            Il demanda  les sacrements de l’Église, qu’il reçut avec cette tendre dévotion qui lui était ordinaire, et expira au commencement de la nuit du 8 au 9 novembre en prononçant ces mots :
« Ecce venio, voici que je viens. »
            Paul V le canonisa neuf ans après sa mort.

PRATIQUES. — Les ministres du Seigneur doivent être, selon sa parole dans l’Évangile, la lumière du monde et le sel de la terre, en l’instruisant avec zèle des vérités divines, de l’excellence et de la nécessité des vertus chrétiennes, dont ils doivent s’attacher soigneusement à être des modèles. De leur côté, les fidèles doivent avoir le désir d’être éclairés par la foi, et le courage d’en observer les maximes et les préceptes, avec le secours de la grâce.
PRIÈRE. — Donnez, Seigneur, à votre sainte Église, des pasteurs zélés comme saint Charles, et donnez au troupeau la docilité pour mettre à profit leurs instructions.
           
A.I. 

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